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La mort est-elle un problème ?

Publié le 03/10/2005

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  2° La mort n'est pas problématique car elle libère l'âme du corps  Dans la philosophie platonicienne, le monde sensible, matériel et contingent, est opposé au monde intelligible, lieu des idées éternelles, des essences des choses. La nature de l'homme correspond à son âme et non à son corps : or, l'âme a contemplé, avant de s'incarner dans notre corps, les vérités du monde intelligible. La sagesse peut alors être définie par Platon comme le fait « d'apprendre à mourir », car le sage se détache de ses désirs corporels par la connaissance des idées intelligibles, qui consiste en réalité à se souvenir de ce que l'âme a contemplé. La mort doit alors être perçue comme positive, car elle libère l'âme de son attache corporelle et du sensible : l'âme immortelle pourra alors retourner dans le monde intelligible avant de s'incarner dans un autre corps. Si la mort n'est pas un problème, ce n'est pas parce qu'elle ne vaudrait pas la peine d'être pensée et d'être crainte parce qu'elle serait la fin ultime, mais parce qu'elle ne concerne pas ce qui fait notre être et notre destination, notre âme, et que l'âme vit la mort non comme une expérience négative, mais comme une libération.   3° L'existence humaine authentique doit faire de la mort un problème Malgré leurs différences, les perspectives de Platon et d'Epicure sur la mort amènent toutes deux à ne pas prendre en compte sa dimension existentielle, c'est-à-dire le fait que la question de la mort se pose pendant la vie comme un problème pour l'homme. En effet, que la mort ne soit que celle du corps ou qu'elle soit la fin complète, il semble qu'il ne suffit pas de dire que vie et mort s'excluent pour rendre vaine la pensée de la mort. La vie et l'expérience de la mort s'excluent, mais non la vie et la représentation de la mort. Heidegger, dans Etre et Temps, définit l'homme comme être-pour-la-mort : une existence authentique consiste à ne pas fuir l'angoisse de la mort et à adopter une attitude lucide face à la mort comme fin de tous nos projets. Contrairement à l'homme qui mène une existence inauthentique, qui dit « on meurt » pour ne pas se représenter que la mort est également son problème, il faut que le problème de la mort nous amène à adopter une attitude responsable face à nos projets, à nous réaliser et à se soucier de notre être : c'est la perspective de la mort, de la fermeture prochaine de nos possibilités, qui permet de donner sens à la vie en nous faisant réaliser nos possibilités.

 

La mort semble être par définition ce qui nous échappe, ce que nous ne pouvons connaître par expérience, et peut-être, par conséquent, ce que nous ne pouvons nous représenter. Se demander si la mort est un problème peut alors apparaître comme une question qui se pose à deux niveaux. D’une part, il s’agit de se demander si la mort doit être comprise comme la négation de la vie, comme sa cessation, et donc comme ce qui pose problème à envisager du point de vue du vivant, par son caractère négateur et négatif. D’autre part, cette question invite à se demander si la mort peut accéder au statut de problème, c’est-à-dire si son statut d’autre de la vie, d’inconnaissable absolu, empêche d’en faire un objet de pensée, si poser le problème de la mort est vain, voire nuisible, ou s’il est possible et souhaitable de tenter de la penser. L’homme doit-il se confronter au problème qu’est pour lui la mort, ou bien faut-il penser soit que la mort n’est pas en elle-même problématique, soit qu’elle est impensable et qu’il vaut mieux nier son existence ? Nous verrons dans un premier temps que la mort n’est pas un problème précisément parce qu’elle est la négation de la vie et qu’il est pour cela vain d’essayer de la penser. Nous envisagerons alors l’idée que la mort peut être pensée, mais qu’il s’agit de la mort du corps qui n’est pas problématique, et qui est même positive, au vu de la nature immortelle de l’âme, Nous verrons alors que la mort doit être un problème envisagé pendant la vie car une existence authentique consiste à affronter le problème qu’est la mort.

 

« de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus detemps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation :« Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, etque la mort est absence de sensation.

»En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme unsensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mortn'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. 2° La mort n'est pas problématique car elle libère l'âme du corps Dans la philosophie platonicienne, le monde sensible, matériel et contingent, est opposé au monde intelligible, lieu des idées éternelles, des essences des choses.

La nature de l'homme correspond à son âme et non à soncorps : or, l'âme a contemplé, avant de s'incarner dans notre corps, les vérités du monde intelligible.

La sagessepeut alors être définie par Platon comme le fait « d'apprendre à mourir », car le sage se détache de ses désirscorporels par la connaissance des idées intelligibles, qui consiste en réalité à se souvenir de ce que l'âme acontemplé.

La mort doit alors être perçue comme positive, car elle libère l'âme de son attache corporelle et dusensible : l'âme immortelle pourra alors retourner dans le monde intelligible avant de s'incarner dans un autre corps.Si la mort n'est pas un problème, ce n'est pas parce qu'elle ne vaudrait pas la peine d'être pensée et d'être crainteparce qu'elle serait la fin ultime, mais parce qu'elle ne concerne pas ce qui fait notre être et notre destination, notreâme, et que l'âme vit la mort non comme une expérience négative, mais comme une libération. 3° L'existence humaine authentique doit faire de la mort un problème Malgré leurs différences, les perspectives de Platon et d'Epicure sur la mort amènent toutes deux à ne pas prendre en compte sa dimension existentielle, c'est-à-dire le fait que la question de la mort se pose pendant la viecomme un problème pour l'homme.

En effet, que la mort ne soit que celle du corps ou qu'elle soit la fin complète, ilsemble qu'il ne suffit pas de dire que vie et mort s'excluent pour rendre vaine la pensée de la mort.

La vie etl'expérience de la mort s'excluent, mais non la vie et la représentation de la mort.

Heidegger, dans Etre et Temps , définit l'homme comme être-pour-la-mort : une existence authentique consiste à ne pas fuir l'angoisse de la mort età adopter une attitude lucide face à la mort comme fin de tous nos projets.

Contrairement à l'homme qui mène uneexistence inauthentique, qui dit « on meurt » pour ne pas se représenter que la mort est également son problème, ilfaut que le problème de la mort nous amène à adopter une attitude responsable face à nos projets, à nous réaliseret à se soucier de notre être : c'est la perspective de la mort, de la fermeture prochaine de nos possibilités, quipermet de donner sens à la vie en nous faisant réaliser nos possibilités.

La mort est donc le problème à partir duquelil faut penser la vie, et non pas le contraire de la vie qui rend vain le fait de se représenter notre fin. Dans la mort, il en va du tout de mon existence : la mort est ce qui estabsolument propre et mien.

Aussi l'angoisse devant la mort est-elle enquelque sorte l'angoisse devant la liberté, devant notre être au monde.

Et s' « il est exclu de confondre l'angoisse de la mort avec la peur de décéder », c'est précisément que « l'angoisse de la mort est angoisse « devant » le pouvoir-être le plus propre, absolu, indépassable ». La capacité d'assumer la possibilité de la mort propre, et par suite de sedécouvrir comme être au monde , comme jeté, librement, dans le monde, adonc partie liée avec la capacité du Dasein d'être soi. Or, précisément les bavardages du On à propos de la mort, là encoresombrent dans l'inauthenticité et le recouvrement.

Il s'agit de camoufler cettemort qui est la mienne en événement, en bien connu. « Si jamais l'équivoque caractérise en propre le bavardage, c'est bien lorsqu'ilprend la forme de ce parler sur la mort.

Le mourir, qui est essentiellement etirreprésentablement mien, est perverti en événement publiquementsurvenant. » Le discours du On transforme la mort en accident : « le On meurt, propage l'opinion que la mort frapperait pour ainsi dire le On ».

Là encore il s'agit de se démettre de ses responsabilités et même de soi-même. Ces bavardages interdissent à l'angoisse de la mort de se faire jour : en ce sens, ils privent l'individu de la possibilité. »

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