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La nature humaine conduit-elle chaque individu à la paix ou à la guerre ?

Publié le 19/09/2005

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2ème partie : Mais l'exigence de conservation de la nature humaine impose la paix.   Dans les faits, l'état de nature n'existe pas car la nature humaine, dans son exigence de survie, conduit les hommes à s'entendre entre eux pour ne pas être dans la menace constante de l'agresseur et prolonger ainsi leur espérance de vie.  -Hobbes explique que les hommes abandonnent leur plein pouvoir individuel sur chacun pour les remettre entre les mains de l'Etat civil. Ils renoncent ainsi à leurs droits et à leur liberté de nature pour se soumettre aux droits et devoirs imposés par l'Etat qui leur assure la sécurité et l'Etat de paix. La guerre ne peux alors plus qu'avoir lieu d'Etat à Etat, et non pas entre individus. La nature humaine conduit donc les hommes à se constituer en Etat civil, qui assure la paix en son sein.     3ème partie : La nature humaine ne se réalise pleinement que dans une relation de paix.   -Pour Rousseau (Du contrat social), l'homme doit mettre en place des « conventions «, c'est-à-dire établir un contrat social pour unir les volontés individuelles et constituer ainsi la société civile. Il stipule donc la nécessité d'un accord entre les individus, et donc d'un certain renoncement à leur liberté naturelle, et souligne, à la différence de Hobbes, que les individus s'engagent à rester liés même si ce n'est plus un besoin nécessaire à leur conservation. Cette nuance permet de penser que la nature humaine est donc davantage faite pour la paix que pour la guerre, quand bien même elle n'exerce pas l'influence d'une nécessité.

 

La nature humaine, c’est ce qui fait d’un homme un homme, ce qui est particulier au genre humain et le distingue des animaux. Chaque individu est un représentant de la nature humaine, et c’est ce qui permet de les rassembler sous une même identité par-delà leur diversité et leur unité personnelle. L’ensemble des individus ainsi réunis sous l’appellation de nature humaine entrent-ils pour autant en relation ? Si l’on part du principe qu’une relation interpersonnelle est nécessairement une relation de paix ou de conflit, alors peut-on dire que la nature humaine conduit chaque individu à la paix, ou à la guerre ?

 

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« que dans la cité, c'est-à-dire dans une société organisée qui permet aux hommes d'entretenir des relations paisiblesqui lui permettront de mener la vie la meilleure possible.

On s'aperçoit ici que non seulement la nature humainepréfère la paix qui est plus sécurisante, mais encore, que celle-ci seulement pourra permettre aux individus detendre vers une vie bonne.

Seule la paix permet à la nature humaine de tendre vers un bien, et d'entrer avec autruidans des relations vertueuses dont le but ultime est le bien.

C'est au second chapitre du premier livre de la « Politique » que l'on retrouve en substance la formule d'Aristote.

On traduit souvent mal en disant : l'homme est un « animal social », se méprenant sur le sens du mot « politique », qui désigne l'appartenance de l'individu à la « polis », la cité, qui est une forme spécifique de la vie politique, particulière au monde grec. En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et en justifiant sa position,Aristote, à la fois se fait l'écho de la tradition grecque, reprend la conception classique de la« cité » et se démarque des thèses de son maître Platon . Aristote veut montrer que la cité, la « polis », est le lieu spécifiquement humain, celui où seul peut s'accomplir la véritable nature de l'homme : la « polis » permet non seulement de vivre mais de « bien vivre ».

Il affirme de même que la cité est une réalité naturelle antérieure à l'individu : thèse extrêmement surprenante pour un moderne, et que Hobbes & Rousseau voudront réfuter, puisqu'elle signifie que l'individu n'a pas d'existence autonome et indépendante, mais appartientnaturellement à une communauté politique qui lui est « supérieure ».

Enfin Aristote tente de différencier les rapports d'autorité qui se font jour dans la famille, le village, l'Etat, et enfin la citéproprement dite.La cité est la communauté politique au suprême degré et comme elle est spécifiquement humaine,« L'homme est animal politique au suprême degré ».

En effet la communauté originaire est la famille : c'est l'association minimale qui permet la simple survie, la reproduction « biologique » de l'individu et de l'espèce.

Composée du père, de la mère, des enfants et des esclaves, elle répond àdes impératifs vitaux minimaux, à une sphère « économique » comme disent les Grecs.

« D'autre part, la première communauté formée en vue de la satisfaction de besoins qui ne sont paspurement quotidiens est le village. » Il faut comprendre que famille et village sont régis par le besoin, par la nécessité naturelle de la vie, et ne sont pas propres à l'humanité.Le cas de la « polis » est différent.

« Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre.

» Dans la « polis » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa fonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivre mais le bien vivre.

Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, quidépasse la sphère économique pour atteindre la sphère morale.« Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et del'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité. » Seule la cité, la « polis », transcende les simples nécessités vitales et animales et permet à l'homme d'accéder à sa pleine humanité.

Elle naît de la mise en commun de ce qui est spécifiquement humain : la raison et les sentiments moraux.

Ainsi les modernes ont-ils tort de parler « d'animal social » : ce qu'Aristote désigne est moins l'appartenance à une communauté quelconque, ou encore régie par des intérêts « économiques », que l'accès à une sphère autre, seulement politique, et qui permet à l'homme de s'épanouir en tant qu'homme, de viser le bonheur, d'entretenir avec lesautres hommes des liens libres, libérés de tout enjeu vital.Plus étranges peuvent paraître les deux autres thèses, liées, d'Aristote, affirmant que la cité est une réalité naturelle, et surtout, qu'elle estantérieure par nature à l'individu.

Cela signifie que l'homme n'est pas autosuffisant : il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partiedu corps.

Pas plus que la main n'existe réellement sans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.

C'est d'elle qu'il reçoit son humanité, sondéveloppement, son statut moral.« Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement le besoin, parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute, ou un dieu » Ne pas appartenir à la « polis », lei d'humanité, c'est être soit infra-humain, soit supra-humain.L'exposé d'Aristote reprend la conception classique de la cité au sens grec.

La cité n'est pas un Etat (forme barbare pour les Grecs), elle n'est pasliée à un territoire (comme aujourd'hui où la citoyenneté se définit d'abord par référence au sol, à la « patrie »).

La cité est une communauté d'hommes, vivant sous les mêmes mois et adorant les mêmes dieux.

L'idéal grec est celui d'un groupe d'hommes pouvant tous se connaîtrepersonnellement.

L'idéal politique est donc celui d'une communauté d'hommes libres (non asservis par le travail et les nécessités vitales, disposantde loisirs) et unis par la « philia ». Quand les contemporains parlent « d'animal social », ou quand Marx déclare que l'homme est « animal politique », ce ‘est pas au même sens que les Grecs.

La polis n'est pas une communauté économique, au contraire : elle naît quand on peut s'affranchir de la contrainte économique etdisposer de loisirs.

Ainsi les esclaves ne sont-ils pas citoyens, ainsi le statut des artisans est-il difficile (Aristote dit qu'ils sont en « esclavage limité »).

Le travail est ressenti comme une nécessité (vitale, économique) et la « polis » est un lieu de liberté. Enfin Aristote polémique avec Platon. Pour ce dernier, les liens d'autorité sont les mêmes pour le chef de famille, le chef politique, le maître d'esclaves.

Ces types de gouvernement ne différent que par le nombre d'individus sur lesquels ils s'exercent.

Or, Aristote restitue des différences,selon que l'autorité s'exerce sur un être déficient, comme est censé l'être l'esclave, des êtres libres mais inférieurs comme le seraient la femme etl'enfant, ou encore entre égaux, ce qui est le cas proprement politique.Le pouvoir politique s'exerce donc au sein d'hommes libres et égaux.

Par suite, il n'a aucune mesure avec le pouvoir paternel.

Dans unecommunauté politique, nul ne peut se prévaloir d'une supériorité de nature pour gouverner : ainsi chaque individu sera-t-il alternativementgouvernant et gouverné.

L'idéal de la « polis » exige que chacun puisse, en tant qu'homme libre, égal aux autres, prétendre au pouvoir pour un laps de temps déterminé.Les modernes renieront, en un sens, l'enseignement d'Aristote, en faisant de l'individu souverain un être autonome, indépendant, capable dedécider pour lui-même de ses actions.

Toute la tradition politique dont notre monde est issu rejettera l'idée que : « La cité est antérieure à chacun de nous pris individuellement. ». »

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