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La philosophie est la science qui met fin au règne des certitudes ?

Publié le 04/04/2005

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Transition :

Mais une telle philosophie, qui rendrait tout engagement impossible, ne priverait-elle pas la philosophie de tout sens ?        

La philosophie entendue comme « philosophie critique. «

a) A quoi nous servirait en effet un philosophe qui ne ferait que soutenir qu'il ne sait rien et qu'il ne veut juger de rien ? En s'abstenant ainsi de tout jugement, il ne ferait que laisser faire ceux qui prétendent savoir, puisque comme le dit l'adage « qui ne dit mot consent «.

b) C'est pourquoi Kant nous propose une autre voie. Il élabore une philosophie qui puisse servir d'alternative tant à la philosophie considérée comme science suprême qu'à la philosophie sceptique. Cette philosophie, il la nomme « philosophie critique « et elle consiste à définir les limites de la raison pour que celle-ci avance vers la vérité et ne se perde plus hors d'elle-même. Nous constatons en effet qu'une connaissance certaine est possible : les mathématiques et les sciences physiques fournissent des résultats véraces. Si la raison connaît des échecs, c'est d'après lui parce qu'elle recherche une connaissance de l'absolu. La raison a en effet tendance à dépasser les cadres dans lesquels elle dispose d'un pouvoir de connaître, comme en témoignent les points de vue contraires auxquels elle aboutit.

 

Imaginer que la philosophie n’ait pour tâche que de mettre fin au règne des certitudes n’impliquerait-il pas d’accepter l’hypothèse selon laquelle le rôle de la philosophie ne serait que négatif ? La philosophie ne ferait alors rien d’autre que défaire ce que d’autres sciences s’évertuent à faire. Or, la philosophie n’a-t-elle pas plus important à faire que de « gêner « le progrès de ses comparses ? On pourrait concevoir que le rôle de la philosophie soit justement de fournir des certitudes, d’apporter des postulats véraces sur lesquels les autres sciences pourraient s’appuyer. D’un autre côté, on pourrait penser que « mettre fin au règne des certitudes « est le réquisit indispensable à l’avancée des sciences. Ne risque-t-on pas effectivement de perdre la sagesse en restant campé sur ses certitudes ?

 

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« l'intuition), or comme l'affirme Pascal, « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » (Pascal , Pensées , 423, édition Lafuma).

Ainsi, « Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.

(…) La raison s'offre mais elle estployable à tous sens.

Et ainsi il n'y en a point.

» (Pascal , Pensées , 530, édition Lafuma). b) Dès lors, que peut constater la philosophie ? Elle constate que la raisonhumaine ne parvient pas à découvrir la vérité.

Ce qui est vrai pour quelqu'unne l'est pas pour quelqu'un d'autre, et toute la philosophie du monde n'aboutitjamais à aucune vérité définitive : « Vérité au-deça des Pyrénées, erreur au-delà » rapporte Pascal dans la pensée 60 (édition Lafuma). "Sur quoi [le souverain] la fondera-t-il, l'économie du monde qu'il veutgouverner ? Sera-ce sur le caprice de chaque particulier ? Quelleconfusion ! Sera-ce sur la justice ? Il l'ignore.Certainement, s'il la connaissait, il n'aurait pas établi cette maxime, laplus générale de toutes celles qui sont parmi les hommes, que chacunsuive les moeurs de son pays ; l'éclat de la véritable équité qui auraitassujetti tous les peuples, et les législateurs n'auraient pas pris pourmodèle, au lieu de cette justice constante, les fantaisies et les capricesdes Perses et Allemands.

On la verrait plantée par tous les États dumonde et dans tous les temps, au lieu qu'on ne voit rien de juste oud'injuste qui ne change de qualité en changeant de climat [...].Plaisante justice qu'une rivière borne ! Vérité au-deçà des Pyrénées,erreur au-delà.De cette confusion arrive que l'un dit que l'essence de la justice estl'autorité du législateur, l'autre la commodité du souverain, l'autre lacoutume présente ; et c'est le plus sûr : rien, suivant la seule raison, n'est juste de soi ; tout branle avec letemps.

La coutume fait toute l'équité, par cette seule raison qu'elle est reçue ; c'est le fondementmystique de son autorité.

Qui la ramène à son principe, l'anéantit." Blaise Pascal, Pensées (1670). Ce que défend ce texte: Ce texte de Pascal s'ouvre sur une question qui s'adresse à tout gouvernant d'un État : sur quel principe celui-cidoit-il fonder l'organisation (« l'économie ») de la société qu'il veut gouverner ?S'agit-il de fonder le droit sur « le caprice de chaque particulier» ? Pascal rejette cette solution qui ne peut aboutirqu'à une confusion, celle qui résulte des désirs changeants et contradictoires de chacun, où nul gouvernement nepeut trouver sa cohérence.S'agit-il de le fonder sur l'idée de la justice et de régler les lois sur ses exigences ? Or, pour Pascal, les princesignorent ce qu'est la justice universelle, et c'est cette thèse qu'il va tenter de démontrer dans ce texte.S'ils connaissaient une telle justice, en effet, ils n'auraient pas établi cette règle, « la plus générale de toutes cellesqui sont parmi les hommes », qui consiste à affirmer que « chacun suive les moeurs de son pays » et la conceptionde la justice que les traditions développent chacune en particulier.

Descartes lui-même, dans le Discours de laméthode, reprendra à son compte une telle règle, lorsqu'il adoptera une « morale provisoire » pour accompagnerl'épreuve du doute : suivre les moeurs de son pays et les valeurs qu'elles établissent.Une telle règle, si communément admise, prouve que nul n'a pu déterminer la justice universelle, celle qui se seraitimposée à tous les peuples avec l'évidence de la vérité.

Si une telle vérité existait, elle aurait soumis tous lespeuples, non par la contrainte qu'imposent les guerres, mais par la seule force de la reconnaissance « de la véritableéquité ».

Celle-ci se serait imposée d'elle-même, enracinée (« plantée ») dans le coeur des hommes et dans leursÉtats, en tout lieu et en tout temps.Or, l'histoire nous montre une « relativité » des conceptions du juste et de l'injuste qui parle d'elle-même.

Ce qui estjuste ici est considéré comme blâmable là et réciproquement.

Ce qui est le bien en France (au-deçà des Pyrénées)est une erreur ou un vice en Espagne (au-delà des Pyrénées).

Nous ne pouvons que nous moquer alors d'une justicequi « change de qualité en changeant de climat », justice qui doit être davantage objet de plaisanterie (« plaisantejustice ») que de respect.

Ce à quoi s'oppose cet extrait: Pascal ne se contente pas ici de dénoncer l'incapacité de la raison à déterminer les principes de la justiceauthentique et universelle.

Sur cette impuissance, nous dit-il, les hommes tirent des conclusions sur la nature de lajustice, contre lesquelles il s'oppose.

Les philosophes, en effet, au lieu de remettre en cause la relativité desconceptions du juste et de l'injuste, ne trouvent rien de mieux que d'essayer de la légitimer, ajoutant encore plus àla confusion.L'un, confondant la justice de Dieu et le pouvoir du souverain, affirmera que « l'essence de la justice est l'autoritédu législateur » et que c'est lui, qui du haut de l'arbitraire de son bon-vouloir, décide de ce qui doit être considérécomme juste ou injuste.

Tel autre affirmera que cette autorité repose sur « la commodité du souverain », sur ce quilui agrée et constitue son intérêt propre.

D'autres enfin soutiennent que la seule autorité de la justice provient de laforce de la coutume, le temps et l'usage ayant ainsi force de loi.

Cette forme de scepticisme moral repose sur l'idéeque la raison ne nous découvre aucune justice absolue.Or, ici, les philosophes établissent, selon Pascal, un faux lien causal et concluent abusivement, de l'impuissance dela raison à déterminer les critères de la justice universelle à sa relativité fondamentale.

C'est surtout la coutume qui. »

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