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La science est-elle intuitive

Publié le 31/03/2012

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Il est inutile de rappeler que la science fait partie de nos vies et que l'on ne pourrait s'en passer désormais. Elle est tellement présente qu'on en oublie ses différentes caractéristiques. En effet, est-ce que la science use de l'intuition ou s'appuie-t-elle uniquement sur des expériences ? Quelque soit le moyen qu'elle utilise, son but est toujours le même: la science recherche la vérité.  On remarque d'ailleurs que du point de vue de cette recherche de la vérité, elle a très peu de concurrents. Il y a la philosophie (mais celle-ci est plurielle donc il faut relativiser nos propos) , il y a également la religion (il est important de noter qu'elle a un sens double: en effet d'un côté elle dit qu'elle détient la "vraie vérité" mais pourtant elle considère également qu'il peut y avoir une différence entre foi et vérité). Ainsi seule la science ne peut vraiment se passer de la vérité. On pourrait se demander de quelle manière parvient-elle à ce but. Au moyen de l'intuition ? Nous sommes en présence d'un véritable paradoxe, car comment une science pourrait-elle se baser sur l'intuition alors qu'elle est censée prouver un phénomène de manière rationnelle, expérimenter, rechercher la vérité ?

« Avant de véritablement répondre à ces différentes questions que nous nous sommes posés il est important decomprendre davantage la notion d'intuition: En vérité, l’intuition connaît plusieurs degrés.

Au niveau premier, il s’agitd’une façon d’appréhender le monde qui relève d’une forme de routine mentale.

C’est le "bon sens" ordinaire.

C’estcette qualité d’intuition que la science vient parfois combattre.

A un niveau plus élevé, se trouve l’éclair, le sautconceptuel, le flash intuitif qui - sans effort apparent - dévoile d’un coup la clef d’une énigme.

Ces coups de maîtreressemblent à des dons du ciel.

Ils peuvent aller jusqu’à l’éclair de génie.

De l’eurêka d’Archimède à la pomme de Newton et au-delà, cette intuition a permis bien des découvertes scientifiques.

Kékulé en chimie, Poincaré enmathématiques, Einstein en physique lui ont rendu hommage. Descartes dans son œuvre, Règles pour la direction de l'esprit , nous explique de quelle manière il pense que l'on peut connaître les choses.

Il nous explique quelle est selon lui la différence entre l'induction et la déduction.

Selon lui,l'intuition ne doit pas être compris au sens où l'on suit ses propres sentiments: "Par intuition, j'entends, non laconfiance flottante que donnent les sens ou le jugement trompeur d'une imagination aux constructions mauvaises,mais le concept que l'intelligence pure et attentive forme avec tant de facilité et de distinction qu'il ne resteabsolument aucun doute sur ce que nous comprenons".

Descartes différencie l'intuition intellectuelle de ladéduction.

Il explique que: "seule une preuve apodictique (donc didactique), en tant qu'elle est intuitive, peuts'appeler démonstration".

Descartes souligne le fait qu' il est certes nécessaire de faire des expériences cependantl'expérience ne nous permet pas de comprendre ce qui n'est pas expérimenté.

Autrement dit l'expérience ne rendcompte que d'une infime partie de la réalité et on ne peut s'appuyer uniquement sur celle-ci.

Le scientifique n'enserait plus un s'il s'arrêtait au résultat d'une seule expérience.

Accepter la finitude pour un scientifique, c'estreconnaître que la science ne dit pas tout du monde, que la raison ne saurait définitivement résoudre en formules lacomplexité énigmatique du réel.

Kant, dans son livre Critique de la Raison pure , nous montre que "L'expérience nous apprend bien ce qui est, mais non que ce qui est ne puisse pas être autrement.

Autrement dit montrer n'est pasforcément réfuter. On peut toujours corriger ou redresser une théorie partiellement fausse par l'ajout d'une simple intuition qui rendcompte d'un phénomène précis faisant entorse à la loi générale.

Mais lorsque le système théorique est tellementcomplété par des intuitions que sa complexité propre dépasse son pouvoir d'éclairer l'expérience, l'esprit se met enquête d'une explication plus simple.

Ainsi, on peut bien penser encore que les astres se meuvent autour de la Terre,qui seule demeurerait immobile; mais les équations qui rendent compte de leurs mouvements sont si complexes quesupposer le soleil au centre et les planètes, dont la Terre, tournant autour de lui semble s'imposer.

Pourtant, cettenouvelle théorie, plus pratique que la précédente, n'en est pas pour autant plus vraie puisqu'elle a remplacé laprécédente sans l'avoir réfutée.

C'est la raison pour laquelle nous allons montrer dans une troisième partie, quel'intuition ne peut définir la science mais qu'elle a besoin de l'induction. III) La science doit combiner intuition et induction On peut ainsi percevoir l'induction comme briseur de certaines de nos "évidences", de nos certitudes de bon sens.Par exemple, jadis il allait de soi que c’était le soleil qui tournait autour de la terre (il suffit d’observer le ciel en coursde journée.) La science démontra que c’est l’inverse.

Souvenons-nous aussi de Galilée.

Il montra - à l’encontred’Aristote - que, si l’on supprime le frottement de l’air, la chute d’un kilo de plumes est aussi rapide que celle de 10kg de plomb.

Et pourtant, le plomb est tellement plus lourd ! Intuition et raison sont donc quelques fois antagonistes.

L’une est dans la synthèse et la globalité, l’autre est dansl’analyse et les détails.

Le plus curieux est que la nature semble vouloir le souligner – elle qui sépare notre cerveauen deux hémisphères, réservant le droit pour l'intuition et le gauche pour la raison.

Elle ne mélange pas les genres.Cette intuition devine, entrevoit, pressent.

Elle perce les secrets avant même que l’intellect ne les ait clairementformulés.

Elle saisit l’essentiel, d’un coup de grâce parfois fulgurant.

La science viendra ensuite conforter etapprofondir - ou infirmer, à l’occasion - ses lumières.

Elle les consolidera en savoirs "vrais", fiables et précis. Selon Bachelard, 'observation a besoin d'un corps de précautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, quiréforment la première vision, de sorte que ce n'est jamais la première observation qui est la bonne.

L'observationscientifique est toujours une observation polémique selon Bachelard; elle confirme ou infirme une thèse antérieure,un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elletranscende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas.

Naturellement, dès qu'on passede l'intuition à l'expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore.

Bachelard,dans son œuvre le nouvel esprit scientifique , développe une figure : l'épistémologue.

Celui-ci se situe entre le réalisme et le rationalisme.

Bachelard explique que dès qu'on médite l'action scientifique, on s'aperçoit que leréalisme et le rationalisme échangent sans fin leur conseils.

Ni l'un ni l'autre isolément ne suffit à constituer lapreuve scientifique, dans le règne des sciences physiques, il n'y a pas de place pour une intuition, du phénomènequi désignerait d'un seul coup les fondements du réel, pas davantage pour une conviction rationnelle absolue etdéfinitive qui imposerait des catégories fondamentales à nos méthodes de recherches expérimentales".. »

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