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La technique est-elle une activité subalterne ?

Publié le 27/02/2008

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technique
Ils sont le ventre de la Cité. On le voit, pour Platon, les artisans, les producteurs se situent tout en bas de la hiérarchie. Bien plus, contrairement aux deux autres classes de la Cité, ils ne possèdent aucune vertu propre, pas même celle de travail. Si Platon refuse de leur accorder une vertu positive, c?est bien parce qu?à ses yeux, la technique n?a aucune valeur humaine.     II.        La technique n?est pas une activité subalterne.   BERGSON dans L?activité créatrice au chapitre II explique que l?homme est d?abord un technicien c?est-à-dire que son intelligence est la faculté de produire outils : « l?intelligence, envisagée dans ce qui paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils et, d?en varier indéfiniment la fabrication ». L?homme est un homo faber, homme fabricateur, parce qu?il est un homo sapiens, un homme intelligent.   Bergson veut en effet substituer à l? « homo sapiens », l?homme qui pense, l? « homo faber », l?homme qui fabrique. Cette formulation est  lourde de conséquences : elle témoigne de la portée de cette question de la technique sur l?identité humaine elle-même.
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« ces chefs, doivent se situer les guerriers ou gardiens de la Cité.

Ils possèdent en propre la pensée raisonnante oudiscursive (« dianoia »).

Le courage est leur vertu.

Ils constituent l'armature de l'Etat, son cœur.

Tout en bas, auchamp ou à l'atelier, doivent se trouver les simples citoyens, la masse des producteurs.

Leur connaissance est del'ordre de la foi et de l'opinion.

Ils sont le ventre de la Cité.On le voit, pour Platon, les artisans, les producteurs se situent tout en bas de la hiérarchie.

Bien plus, contrairementaux deux autres classes de la Cité, ils ne possèdent aucune vertu propre, pas même celle de travail.

Si Platon refusede leur accorder une vertu positive, c'est bien parce qu'à ses yeux, la technique n'a aucune valeur humaine.

II.

La technique n'est pas une activité subalterne.

BERGSON dans L'activité créatrice au chapitre II explique que l'homme est d'abord un technicien c'est-à-dire que son intelligence est la faculté de produire outils : « l'intelligence, envisagée dans ce qui paraît être la démarcheoriginelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils et, d'en varierindéfiniment la fabrication ».

L'homme est un homo faber , homme fabricateur, parce qu'il est un homo sapiens , un homme intelligent. Bergson veut en effet substituer à l' « homo sapiens », l'homme qui pense, l' « homo faber », l'homme qui fabrique.

Cette formulation est lourde de conséquences : elle témoigne de la portée de cette questionde la technique sur l'identité humaine elle-même.

Si l'homme devient « homo faber », il n'est plus qu'un fabricateur d'outils, un être tourné vers l'efficacité avant tout autre souci ; alors que tant qu'il estencore un homo sapiens, il reste un être capable de juger de la qualité morale d'une finalité.

« En ce qui concerne l'intelligence humaine, on n'a pas assez remarquéque l'invention mécanique a d'abord été sa démarche essentielle, qu'aujourd'huiencore notre vie sociale gravite autour de la fabrication et de l'utilisationd'instruments artificiels, que les inventions qui jalonnent la route du progrès en ont aussi tracé la direction.

Nous avons de la peine à nous en apercevoir, parceque les modifications de l'humanité retardent d'ordinaire sur les transformations deson outillage.

Nos habitudes individuelles et mêmes sociales survivent assezlongtemps aux circonstances pour lesquelles elles étaient faites, de sorte que leseffets profonds d'une invention se font remarquer lorsque nous en avons déjàperdu la nouveauté.

(…) Dans des milliers d'années, quand le recul du passé n'enlaissera plus apercevoir que les grandes lignes, nos guerres et nos révolutionscompteront pour peu de chose, à supposer qu'on s'en souvienne encore ; mais dela machine à vapeur, avec les inventions de tout genre qui lui font cortège, onparlera peut-être comme nous parlons du bronze ou de la pierre taillée ; elleservira à définir un âge.

Si nous pouvions nous dépouiller de tout orgueil, si, pourdéfinir notre espèce, nous nous en tenions strictement à ce que l'histoire et lapréhistoire nous présentent comme la caractéristique constante de l'homme et del'intelligence, nous ne dirions peut-être pas Homo sapiens [1] , mais Homo faber [2] .

En définitive, l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulierdes outils à faire des outils et d'en varier indéfiniment la fabrication.

» BERGSON , « L'évolution créatrice ». [1] HOMO SAPIENS : L'homme savant. [2] HOMO FABER : L'homme qui fabrique. La technique est un acte de fabrication, issue de la réflexion.

L'outil, comme la machine, sont le résultat de cet. »

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