Devoir de Philosophie

La vie a t-elle un sens ?

Publié le 16/03/2005

Extrait du document

La vie, si elle est produite librement par l'homme, n'a donc aucun sens propre: par elle-même la vie n'a pas de sens. Celui-ci ne vient pas des événements objectifs qui s'y passent: un décès peut être soulagement ou horrible perte; une maladie, épreuve difficile ou source de régénération; une naissance, gêne ou joie attendue. La vie n'est ni «belle« ni «absurde« en tant que suite d'événements bruts.  Elle n'est pas une histoire individuelle qui arrive comme elle peut et à laquelle ensuite on cherche à «trouver un sens«. Elle ne peut avoir que la valeur de sens qu'on voudra bien conférer aux événements qui la tissent, quelle que soit (dans une certaine mesure, celle de la fragilité psychique) la nature de ces événements.  Elle peut paraître absurde à celui qui la laisse se dérouler sans lui, ou belle à celui qui s'efforce de poser chaque événement dans son projet. Le démontrent ces jeunes gens privés de leurs deux jambes, qui font du ski dans des engins spéciaux, ou du tennis en fauteuil roulant, et se déclarent parfaitement heureux.

« Critique du pessimisme de SChopenhauerIl y a bien, dans cette possibilité affirmée de se libérer de sa volonté, de seretourner même contre elle, un certain optimisme chez Schopenhauer.

Maisdans cette vision de la libération, on retrouve les vertus chrétiennes d'ascèseet de sacrifice.

Nietzsche ne manquera pas de voir, dans l'esthétique et lamorale de Schopenhauer, l'expression du ressentiment qui caractérise déjà lejudéo-christianisme.

Ressentiment contre les forces actives, contre la vie.

Letriomphe donc des forces réactives. LA MONTÉE DU NIHILISME ET LE DERNIER HOMME A.

La mort de DieuC'est sous le signe de la mort de Dieu que s'ouvre le prologue et que s'amorcela « descente » de Zarathoustra parmi les hommes.

C'est l'événement de lamort de Dieu qui rend possible l'enseignement de Zarathoustra.

Il signifie que,pour la première fois dans l'histoire humaine, le « monde suprasensible » estconsidéré comme n'existant pas, et ce, aux yeux de Nietzsche, de manièreirréversible.

Cet événement produit une mutation dans l'histoire de l'humanitéet place celle-ci devant un double avenir : elle rend possible l'existence dudernier homme, mais elle pourrait également, et c'est tout le sens del'enseignement de Zarathoustra, rendre possible l'existence du surhomme.Cette annonce de la mort de Dieu peut être entendue de diverses manières. C'est en fonction de leur manière d'accueillir cet événement porteur de plusieurs sens que se dessinent les diversesfigures rencontrées dans le Zarathoustra.

Le saint ne sait pas ou ne veut pas savoir que Dieu est mort.

L'hommesupérieur veut faire comme si les anciennes valeurs avaient toujours cours, quoiqu'il sache que ce qui permettait deles fonder et de les légitimer appartient désormais au passé.

Le dernier homme est celui qui tient l'événement de lamort de Dieu pour une évidence et une bonne nouvelle : il croit qu'elle veut dire simplement que désormais « toutest permis », que l'existence est devenue plus simple et plus légère, et il est incapable de concevoir que cette mortde Dieu place l'humanité devant la tâche la plus lourde et la plus décisive. B.

Le dernier hommeLe dernier homme est dernier au sens où il vient en dernier, mais aussi au sens où il est le plus petit et le plusméprisable : il est le dernier des hommes.

Il est l'homme moderne, imbu de lui-même, qui se voit comme le digneaboutissement de toute l'histoire humaine.

Toute grandeur et tout héroïsme lui sont étrangers ; c'est pourquoi sapropre histoire lui est devenue inintelligible (« Jadis, tout le monde était fou »).

Il s'imagine avoir inventé raison etbonheur, qu'il identifie au confort, à la tranquillité, au bien-être.

Tout mode de vie plus intrépide qui vise au-delà deces « valeurs » lui paraît insensé et symptôme de folie.Le dernier homme est incapable d'envisager l'avenir autrement que comme l'amélioration et la généralisation de sonpropre mode de vie : égalité entre les hommes, chaleur du troupeau, sécurité, confort – il ne conçoit rien desupérieur à cela.

Toute aventure humaine qui vise au-delà de ces valeurs lui semble risible et digne de l'asile(Zarathoustra leur dit : « Tous êtres jusqu'ici par-dessus eux créèrent quelque chose ; et de ce grand flux vousvoudriez être, n'est-ce pas, le reflux, et plutôt que de surmonter l' homme vous préférez encore revenir à la bête !»).

Quant à nous, nous pouvons nous demander si le meilleur moyen pour échapper à la souffrance, c'est vraimentd'installer la mort dans la vie.

N'oublions pas que la douleur est l'aiguillon de l'activité.

Sans elle, la vie viendrait às'éteindre.

Si une complète satisfaction est impossible, le bonheur ne saurait résider, pour autant dans l'absencetotale de douleur.

Au lieu de nous réfugier dans le néant, comme le propose Schopenhauer, vivons le présent, tempsde l'action et du bonheur.

Le présent est ce qui se présente à nous, l'offrande de la vie.

Un instant peut comporterl'éternité, au point qu'on puisse pour revivre cet instant dire oui à la vie, vouloir la vivre encore telle qu'on l'a vécue,la vivre de nombreuses fois, en acceptant même de revivre sa part de souffrance.Renoncer à la volonté de vivre ne nous paraît pas être la solution.

Le bonheur, c'est ici et maintenant.

Le présentseul nous appartient.

Vivre à l'écart de son propre présent, c'est ce priver de ce qui se présente, de ce qui existe,de l'offrande de la vie.

Un bonheur éphémère, c'est tout le bonheur. L'oeuvre d'art comme affirmation de l'existence. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles