LA VOLONTÉ

« constituent la condition de l'ouvrier; it ne sont pas detaches, ils ne sont pas vus en claire lumiere et, par suite, ils sont integres par l'ouvrier a son etre, it souffre sans considerer sa souffrance et sans lui conferer de valeur : souffrir et etre ne font qu'un pour lui; sa souffrance est la pure teneur affec- tive de sa conscience non-positionnelle : mais it ne la contemple pas.

Elle ne saurait done etre par elle-meme un mobile pour ses actes.

Mais tout au contraire, c'est lorsqu'il aura fait le projet de la changer qu'elle lui paraitra intolerable.

Jean-Paul SARTRE, L'etre et le neant, Editions Gallimard, Paris, 1943. SUJETS DE REFLEXION 11 Degager la structure du texte. 2/ Expliquer : « plenitude d'etre» ; « souffrir et etre ne font qu'un pour lui (...) it ne la contemple pas ». 3 / Quelles sont les conditions de la decision selon SARTRE ? 4 / Expliquer la derniere phrase.

Etes-vous d'accord avec l'auteur? Si nous voulons cerner la nature de la volonte, nous devons la comparer au desir avec lequel on l'a parfois confondue.

C'est ainsi que CONDII LAC fait de la volonte un desir « absolu a, c'est-h-dire exciusif.

Mais si le processus volontaire ne peut s'elaborer contre l'affectivite, it reste qu'il ne se confond pas avec elle: l'bomme du vouloir sait resister a l'impulsion du desir et au lieu de s'abandonner a la reverie et au caprice, it sait agir avec reflexion.

Bref, grace a la volonte, l'homme agit non seule- ment en adulte, mais, de plus, it obeit a sa vraie nature comme le montre ALAIN. 84.

L'ART DE VOULOIR Quand un danseur de corde tombe dans le filet, oit it rebondit comme une balle, n'est plus homme en cela, ni danseur, mais chose parmi les choses, et livre aux forces exterieures.

La pesanteur qui agit continuelle- ment et qui le tire sans se lasser, reprend l'empire des que l'industrie ta- tonne et des que l'attention se relache.

Je veux expliquer la puissance humaine et les fautes d'apres cet exempla plutot que d'aller chercher quel- que volonte mauvaise; car on rirait si quelqu'un disait que le danseur de corde est tombe par une volonte de tomber; cette supposition est ridi- cule; pour tomber it n'a nullement besoin de le vouloir; cela se fait sans lui et les forces s'en chargent. constituent la condition de J'ouvrier; il ne sont pas détachés, ils ne sont pas vus en claire lumière et, par suite, ils sont intégrés par l'ouvrier à son être, il souffre sans considérer sa souffrance et sans lui conférer de valeur : souffrir et être ne font qu'un pour lui; sa souffrance est la pure teneur affec· tive de sa conscience non·positionnelle : mais il ne la contemple pas.

Elle ne saurait donc être par elle-même un mobile pour ses actes.

Mais tout au contraire, c'est lorsqu'il aura fait le projet de la changer qu'elle lui paraîtra intolérable.

J p 1 SARTR L'At t 1 - t ean· au E, e re e e nean , Editions Gallimard, Paris, 1943.

SUJETS DE RÉFLEXION 1/ Dégager la structure du texte.

2/ Expliquer : « plénitude d'être»; « souffrir et être ne font qu'un pour lui ( ...

) il ne la contemple pas ».

3/ Quelles sont les conditions de la décision selon SARTRE ? 4/ Expliquer la dernière phrase.

ttes-vous d'accord avec l'auteur? Si nous voulons cerner la nature de la volonté, nous devons la comparer au désir avec lequel on l'a parfois confondue.

C'est ainsi que CoNDII.LAC fait de la volonté un désir« absolu», c'est-à-dire exclusif.

Mais si le processus volontaire ne peut s'élaborer contre l'effectivité, il reste qu'il ne se confond pas avec elle: l'homme du vouloir sait résister à l'impulsion du désir et au lieu de s'abandonner à la rêverie et au caprice, il sait agir avec réflexion.

Bref, grâce à la volonté, l'homme agit non seule· ment en adulte, mais, de plus, il obéit à sa vraie nature comme le montre ALAIN.

84.

L'ART DE VOULOIR Quand un danseur de corde tombe dans le filet, où il rebondit comme une balle, il n'est plus homme en cela, ni danseur, mais chose parmi les choses, et livré aux forces extérieures.

La pesanteur qui agit continuelle· ment et qui le tire sans se lasser, reprend l'empire dès que l'industrie tâ· tonne et dès que l'attention se relâche.

Je veux expliquer la puissance humaine et les fautes d'après cet exemple plutôt que d'aller chercher quel· que volonté mauvaise; car on rirait si quelqu'un disait que le danseur de corde est tombé par une volonté de tomber; cette supposition est ridi· cule; pour tomber il n'a nullement besoin de le vouloir; cela se fait sans lui et les forces s'en chargent.. »