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L'art n'obéit-il à aucune règle? ?

Publié le 23/03/2009

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L'art n'obéit-il à aucune règle? ?

1. L’art obéit à des règles : dans tous les domaines, l’art nécessite une forte technique. Le théâtre obéit à la règle des unités de temps, de lieu et d’action, l’architecture utilise le nombre d'or (principe de l'harmonie), la peinture ses sert des règles de la perspective et de l’intensité des couleurs, la sculpture utilise les canons de Polyclète et de Lysippe, la danse classique conjugue les cinq positions de Beauchamp, l'art poétique réclame un certain ordre, un certain rapport de convenance et d’harmonie, la musique a son solfège etc. Être artiste, ce n'est pas faire n'importe quoi n'importe comment sinon il ne serait guère difficile d'être artiste et nous le serions tous. Pour maîtriser son art l’artiste est obligé de se plier à des règles. Ainsi il existe bien une recherche faite par les historiens de l’art pour mettre à jour les différentes manières d’exécuter une oeuvre. Mais l’artiste n’est-il pas plus qu’un technicien ? Une partie de sa création n’est-elle pas libre de règles ?

« 1) Introduction Y a-t-il des règles de l'art ? Le terme de règle est présent dans l'ensemble des activités humaines, et non pointseulement dans le champ artistique, et désigne, à partir du XIIIe siècle, ce qui est imposé ou adopté comme lignedirectrice de conduite, la formule intégrant ce qui doit être fait dans un cas déterminé.

Ainsi parle-t-on de règles dela morale, de règles de conduite, de règles grammaticales ou juridiques, etc.

Même le jeu connaît l'emploi de règles,ces conventions qui le régissent.

Quant à Descartes, ses « règles de la méthode » sont célèbres.Existe-t-il des formules indiquant la voie à suivre en ce qui concerne la création de choses belles ? Tel est le sensdu sujet.

Pour être artiste, suffit-il d'être doué ou bien une méthode est-elle requise ? L'art, oeuvre et fruit detechniques ou d'inspiration ? La spontanéité ou bien l'invention rationnelle, laquelle de ces deux puissances constituele moteur de la création artistique ? Tel est le problème.Ainsi se dégage un gain pratique et spéculatif : la vision d'une méthode privilégiée dans l'art, tel est l'enjeu. A.

Il n'existe pas de règles de l'art (thèse) Comment pourrait-il y avoir des règles de l'art ? Certes, nous savons que la règle distingue nature et culture, quel'homme est cet être pétri de règles et que partout les processus culturels se distinguent par l'action de règlesimprimant leur structure précise et rigoureuse aux données.

Toutefois, dans le domaine de l'art, le sentiment etl'inspiration jouent un tel rôle qu'il est permis de se demander - et ce contre toute une tradition artistique - s'ilexiste bel et bien des règles de l'art.

Prenons l'exemple de l'art de l'acteur, qui crée un rôle et s'identifie à Béréniceou Othello.

Ce qui peut lui arriver de mieux, n'est-ce point de se fier à son intuition et à son inspiration ? Ne doit-ilpas d'abord être pris complètement par son rôle ? Alors il se met à vivre involontairement son personnage et ce,sans même savoir ce qu'il ressent.

Pense-t-il ce qu'il fait ? Nullement.

Il est guidé, non point par des formulesprescrivant ce qui doit être, par des règles, mais par son intuition.

Ainsi il a besoin d'inspiration pour créer sonpersonnage.

Vivre un rôle artistique, ce n'est point se soumettre à la convention et à la norme, mais participer àl'enthousiasme.N'en est-il pas de même dans le champ de la création artistique proprement dite ? Le poète n'invente-t-il pas sonoeuvre grâce à un don divin ? Inspiré, il fait oeuvre poétique, et ce à travers un élan mystérieux qui ne doit rien auxrègles, grâce à une spontanéité inconsciente. Transition Toutefois, la spontanéité et l'improvisation sont suspectes.

Mozart est fils de musicien et apprend les règles dès saprime enfance.

L'art classique est obéissance aux règles rationnelles et l'on pourrait multiplier les exemples.Reprenons donc la question. B.

Il existe des règles de l'art (antithèse) Reprenons le cas de l'acteur, déjà examiné plus haut, et voyons s'il existe des règles de l'art.

Écoutons ici letémoignage de Stanislavski, l'un des grands noms du théâtre contemporain, qui fut le créateur du Théâtre d'art deMoscou et dont le livre La Formation de l'acteur est un classique concernant l'art du comédien « À la répétitiond'aujourd'hui, écrit-il, je me suis mis dès le début à improviser [...] j'ai joué sans me préoccuper de mesmouvements.

Le résultat ne s'est pas fait attendre.

Je me suis embrouillé et, ne pouvant me rappeler un seul mot, jeme suis arrêté net » (Stanislavski, op.

cit., Petite Bibliothèque Payot, p.

13).

Oui, il faut des règles qui régissentl'art, tout art, et ces règles existent, dans la poésie, comme dans la musique ou la peinture.

Le sonnet (deuxquatrains, deux tercets) n'a-t-il pas ses règles ? Les règles ne sont-elles pas l'itinéraire du génie ? En architecture,n'y a-t-il pas des principes qui président à la bonne construction ? Bien sûr, on peut violer les règles et l'on parledes sonnets irréguliers de Baudelaire, mais c'est bel et bien sur fond d'ordre que la règle est enfreinte.

Donc la règlecommande, comme le veulent les esthétiques classique, post-classique et même contemporaine.Qu'est-ce que l'art, nous dit Boileau, sinon l'obéissance à la raison, aux règles conduisant au beau idéal ? Il existedonc des normes et formules rationnelles, permettant d'édifier l'oeuvre conforme au beau absolu.Quant à la musique du XXe siècle, mais aussi la peinture de notre temps, elles impliquent, elles aussi, à trois sièclesde distance par rapport à Boileau, qu'il existe des règles de l'art. C'est à partir du XVIe sous l'impulsion de la redécouverte de la culture gréco-latine et de l'esthétique grecque imitéepar les Romains et surtout au XVIIe que la question du beau fait l'objet d'un examen particulier, de la part desartistes et des philosophes.

Il revient donc à l'esthétique de la Renaissance et du XVIle, appelée classique, d'avoir. »

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