l'art peut-il nous affranchir de l'ordre du temps ?
Publié le 24/10/2005
Extrait du document

- Analyse des terme:
- Reformulation de la question:

«
par rapport aux phénomènes en général.
Donc il est impossible, par l'art, de se soustraire au temps, qu'il s'agisse dela temporalité vécue ou de la forme a priori dans laquelle se déroulent les événements.
Toutefois, si l'art crée une réalité spirituelle, ne peut-on mieux comprendre une fonction possible de mise à distancedu temps ? Ne faut-il pas approfondir l'essence de la création artistique ?
L'art peut nous affranchir de l'ordre du temps (antithèse).
Les oeuvres d'art sont intemporellesUne oeuvre d'art, aussitôt achevée, échappe au temps.
Elle ne vieillit pas (même si sonsupport matériel - toile, pierre, bois, etc.
- peut se dégrader).
Les frises du Parthénon, lesmadones des primitifs siennois du XIIIe siècle, les autoportraits de Rembrandt nous parlentencore par-delà les siècles, comme si les interrogations de l'artiste s'étaient figées en elleset continuaient de nous interpeller.
La beauté échappe au tempsToute oeuvre d'art exprime une forme de la beauté ou de la vérité humaine.
Or la beauté etla vérité sont des essences immuables, universelles et intemporelles.
Voilà pourquoi uneconscience occidentale du XXIe siècle peut encore être fascinée par les peintures rupestresde Lascaux ou par des masques africains.
L'art est une expérience qui dureDans A la Recherche du temps perdu, Marcel Proust constate que l'oeuvre littéraire permet d'abolir le temps enfixant le souvenir par l'écriture.
Le lecteur de Proust peut revivre lui aussi, comme si la conscience de l'auteur étaitla sienne, des événements et des sentiments qui ont existé bien avant sa naissance.
De même, dans dix siècles, lavision de Proust sera toujours vivante grâce aux lecteurs à venir.
Déjà la mémoire, dans les analyses de Proust, peut nous affranchir de l'ordre du temps : l'évocation et l'expériencede la « petite madeleine » - avec la médiation de la mémoire involontaire - nous conduisent à « une minuteaffranchie de l'ordre du temps » (Proust).
L'auteur (ou le narrateur) cesse alors de se sentir médiocre, contingent,mortel.
De même, entrant dans la cour de l'hôtel de Guermantes, hôtel particulier habité par une grande famillearistocratique, le narrateur revit une sensation vécue auparavant à Venise.
Situé hors du temps, affranchi de sonordre, le narrateur expérimente la joie.
L'art va très loin dans cette expérience située hors du temps.
Il convertit lesimpressions en un équivalent spirituel : il peut nous faire appréhender une minute affranchie de la temporalité.
Le «temps perdu » devient essence spirituelle.
Une sonate, un tableau permettent d'expérimenter quelque chosed'essentiel : quand j'écoute de la musique, une essence soustraite à la corruption temporelle semble, parfois, meparvenir.
L'oeuvre d'art est joie et peut repousser très loin le temps de la dégradation et de la mort.
L'homme paraîtalors atteindre un absolu et pouvoir se soustraire au temps corrupteur.
D'où une sorte de « salut », puisque l'artsemble me sauver de ma contingence originelle.
Proust s'expérimente (Le Temps retrouvé, II) comme un être extra-temporel, insoucieux des vicissitudes de l'avenir.
L'art peut nous affranchir de l'ordre du temps (antithèse).
Déjà la mémoire, dans les analyses de Proust, peut nous affranchir de l'ordre du temps : l'évocation et l'expériencede la « petite madeleine » - avec la médiation de la mémoire involontaire - nous conduisent à « une minuteaffranchie de l'ordre du temps » (Proust).
L'auteur (ou le narrateur) cesse alors de se sentir médiocre, contingent,mortel.
De même, entrant dans la cour de l'hôtel de Guermantes, hôtel particulier habité par une grande famillearistocratique, le narrateur revit une sensation vécue auparavant à Venise.
Situé hors du temps, affranchi de sonordre, le narrateur expérimente la joie.
L'art va très loin dans cette expérience située hors du temps.
Il convertit lesimpressions en un équivalent spirituel : il peut nous faire appréhender une minute affranchie de la temporalité.
Le «temps perdu » devient essence spirituelle.
Une sonate, un tableau permettent d'expérimenter quelque chosed'essentiel : quand j'écoute de la musique, une essence soustraite à la corruption temporelle semble, parfois, meparvenir.
L'oeuvre d'art est joie et peut repousser très loin le temps de la dégradation et de la mort.
L'homme paraîtalors atteindre un absolu et pouvoir se soustraire au temps corrupteur.
D'où une sorte de « salut », puisque l'artsemble me sauver de ma contingence originelle.
Proust s'expérimente (Le Temps retrouvé, II) comme un être extra-temporel, insoucieux des vicissitudes de l'avenir.
Transition:
Mais comment opposer, de manière irréductible, une expérience informée nécessairement par le temps (thèse) et unvécu où l'art dompte temporalité et mort (antithèse) ?
C.
L'homme affranchi par l'art du temps corrupteur accède à une durée pénétrée d'éternité (synthèse)
Chez Proust lui-même, dans les analyses de À la recherche du temps perdu, se soustraire au temps corrupteur est,certes, possible et légitime mais, en cet arrachement, en cette ascèse et ce travail destinés à dégager l'essencespirituelle des choses, qu'est-ce qui vient exactement à jour et se manifeste ? Quand l'homme accède à son.
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