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Le bonheur est-il dans le futur ?

Publié le 08/10/2009

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Introduction :               Le bonheur peut se définir comme un état complet et durable de satisfaction. Cependant, ce  bonheur ne semble pas aller de soi. On ne peut pas dire que nous soyons heureux constamment. Il semble alors que le bonheur soit un but à atteindre, le but d'une vie ou d'une recherche permanente. Dans ce cas, le bonheur se place essentiellement dans le futur en tant qu'il est à venir. Pourtant à force de supposer un bonheur futur ne risque-t-on pas de passer à côté de notre bonheur à cause de notre exigence ? En effet peut-être que le bonheur peut se définir comme la simple jouissance de l'instant présent dans le simple fait d'être au monde. Dans ce cas, la capacité d'oublier le reste du monde et de se recentrer sur soi serait le vrai bonheur à la fois présent et inactuel.             Si le bonheur en tant que quête se comprend dans le futur (1ère partie), cette exigence risque de nous faire passer à côté d'un bonheur présent et accessible (2nd partie) résidant essentiellement dans la capacité d'apprécier l'instant et le présent sans passé ni futur (3ème partie).     I – Le bonheur comme prospective et difficulté   a) Alain dans Propos sur le bonheur nous dit : « Si le bonheur est l'objet d'une recherche, c'est qu'il ne va pas de soi. Plutôt que de se désespérer des malheurs qui nous assaillent, il faut se rappeler que le bonheur se veut et se fait ». Il est essentiel de voir que le bonheur est un objet du futur qui se veut et se fait, c'est-à-dire qu'il est l'effet d'un effort qui ne se situe donc pas dans l'immédiateté du présent mais se gagne et se mérite. Le bonheur est une quête et c'est bien pour cela qu'il ne va pas de soi, c'est-à-dire qu'il n'est pas un simple fait, un simple donné. Tout homme n'est pas heureux ; il nous appartient de produire notre bonheur et le trouver.

« notre bonheur ? Transition : Ainsi le bonheur peut effectivement se comprendre comme un objet du futur, mais à force de se porter vers ce futurne rate-t-on pas le bonheur présent ? II – L'instant présent a) Or c'est bien ce que nous dit Pascal dans la Pensée 172.

Nous ne tenons jamais au présent : « Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir.

Nous ne pensons presque point auprésent […] Le présent n'est jamais notre fin.

Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nousdisposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais ».

En effet, Pascal note cetteincapacité qu'a l'homme de pouvoir rester dans le présent, c'est-à-dire à ne pas vouloir fuir dans le futur comme sile présent n'était pas suffisant ou manquait toujours de bonté.

C'est bien parce que l'homme est incapable de resterdans une chambre seule comme le dit Pascal qu'il ne lui est pas possible de savourer l'instant présent.

Le présentl'ennui et ce qui était l'objet de son désir, une fois réalisé n'a plus l'attrait de la nouveauté et du désirable.

Il lui fautdu nouveau et c'est bien alors cette insatisfaction qui crée cette impossibilité du bonheur pour l'homme.b) En effet, à trop espérer le bonheur, à trop l'attendre, nous risquons de le laisser échapper.

C'est pourquoi La Mettrie dans Sur le bonheur critique ceux qui attendent le bonheur dans un salut future qui leur fait oublier la vie et le monde.

Dans le futur, l'homme s'imagine d'agréables idées qui les consolent de mourir, d'autant plus qu'ils sontmoins heureux dans celle-ci ; et que, vivant avec autant de piété que de probité, ils ont plus d'espérance que decrainte.

Et c'est pour cela qu'il ne voit le bonheur que dans un futur proche.

Or il faut bien voir que ce bonheur futurn'est que la promesse d'un gain chimérique et illusoire qui ne console en rien de la dureté et du manque de bonheurque l'homme peut ressentir.

L'existence d'un bonheur futur repose alors sur la crédulité de l'homme.

Il vers alorsdans la fantaisie et le fantastique.

Comme le remarque l'auteur : « On fait le bonheur de la société, avec le sienpropre.

Toutes les vertus consistent à bien mériter d'elle.

»c) Or comme le note Rousseau dans Rêverie du promeneur solitaire , 5ème , il est commun de penser que le bonheur dépend d'un concours de circonstances difficile à rencontrer.

Mais ne nous fourvoyons-nous pas en recherchant lebonheur dans des moments de plaisir qui ne font que passer ? Le bonheur n'est-il pas d'abord un certain sentimentde sa propre existence, indépendant des péripéties de la vie sociale ? Le plaisir n'est pas le bonheur ce ne sont quede « courts instants de délire et de passion […] ils sont trop rares et trop rapides pour constituer un état, et lebonheur que mon cœur regrette n'est point composé d'instants fugitifs mais un état simple et permanent, qui n'arien à de vif en lui-même, mais dont la durée accroît le charme au point d'y trouver enfin la fin suprême.

Tout estdans un flux continuel sur terre […] Je voudrais que cet instant durât toujours ; et comment peut-on appeler bonheur un état fugitif qui nous laisse encore le cœur inquiet et vide, qui nous fait regretter quelque chose avant,ou désirer encore quelque chose après ? […] Tel est l'état où je me suis trouvé souvent à l'île de Saint-Pierre dansmes rêveries solitaires, soit couché dans mon bateau que je laissais dériver au gré de l'eau, soit assis sur les rivesdu lac agité… De rien d'extérieur à soi, de rien sinon de soi-même et de sa propre existence, tant que cet état dureon se suffit à soi-même comme Dieu.

Le sentiment d'existence dépouillé de toute autre affection est par lui-mêmeun sentiment précieux de contentement et de paix qui suffirait seul pour rendre cette existence chère et douce àqui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles et terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire eten troubler ici bas la douceur.

Mais la plupart des hommes agités de passions continuelles connaissent peu cet étatet, ne l'ayant goûté qu'imparfaitement durant peu d'instants, n'en conservent qu'une idée obscure et confuse qui neleur en fait sentir le charme.

[…] Il faut que le cœur soit en paix et qu'aucune passion n'en vienne troubler lecalme ».

C'est en ce sens que le bonheur réside dans l'affection de l'instant présent.

Transition : Ainsi le bonheur n'est pas à rechercher dans un illusoire futur mais doit se concevoir dans la jouissance du présentet de ce qu'il nous apporte.

C'est donc bien dans le présent que l'on doit rechercher le bonheur.

III – La fonction vitale de l'oubli dans le bonheur a) En effet, on peut définir temporellement le bonheur comme l'état présent d'une âme sereine.

En aucun cas, lebonheur n'est possible s'il s'ancre ou s'arcboute sur le passé ou s'il envie l'avenir.

L'homme passe alorsnécessairement à côté de son bonheur et c'est bien ce que l'on peut voir avec Nietzsche dans ses Considérations inactuelles .

Il met en scène d'un troupeau qui ignore ce qu'est hier et aujourd'hui.

L'homme se compare à l'animal dont il envie de bonheur : « L'animal vie d'une vie non historique, car il s'absorbe entièrement dans le momentprésent.

[…] L'homme au contraire s'arc-boute contre le poids de plus en plus lourd du passé qui l'écrase ou le dévie[…] « C'était autrefois… », cette formule appelle sur l'homme la lutte, la douleur et la satiété, et qui lui rappelle queson existence n'est en somme qu'un imparfait qui ne s'achèvera jamais.

Lorsque enfin la mort apporte l'oubli tantdésiré, elle nous dérobe à la fois le présent et l'existence, et met un sceau sur cette vérité, qu'être n'est qu'un avoirété ininterrompu, une chose qui vit de se nier et de se consumer, de se contredire elle-même.

»b) Or si le bonheur est possible c'est justement dans cet inactuel présent qui ne recherche pas la comparaison avechier ou demain et qui ne se veut pas exigeant en quantité de bonheur.

Et c'est bien ce que montre Nietzsche dans. »

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