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Le bonheur est-il fait pour nous ?

Publié le 19/08/2013

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2) Epictète (Stoïcisme)

Le bonheur n’est pas tant lié au plaisir qu’à la liberté qui bien comprise nous incorpore à l’ordre du monde et à l’harmonie universelle et donc au bonheur, dont la condition est là aussi l’ataraxie. a Vivre en harmonie avec la nature « est le mot d’ordre, ce qui renvoie à la nécessité de maîtriser ses passions (débordement de la norme naturelle). Il s’agit pour le sage de comprendre par la raison l’ordre universel, lui-même rationnel puisque ordonné, et d’y acquiescer même si cela contrarie en apparence l’harmonie ou la beauté telle la mort, la maladie...Si ce qui arrive ne dépend pas de nous notre représentation, elle, dépend de nous. Il nous incombe non pas de se rebeller face à l’inéluctable mais d’intégrer, accepter, collaborer avec l’ordre universel, l’âme du monde. Notre liberté (accepter que les choses soient comme elles sont) et notre bonheur (paix de l’âme) en dépendent.

3) L’arithmétique des plaisirs : Bentham

« Le bonheur ne serait-il pas qu’un idéal ?IV- Le bonheur comme idéal1) Le bonheur est inaccessible· Contrairement au temps animal, « le temps humain ne tourne pas en cercle mais avance en ligne droite.

C’est pourquoi l’homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désirde répétition » (Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être) Il est vrai qu’on aimerait que les moments agréables ne s’arrêtent pas, durent toujours.

Or le propre de notre temporalitéest le devenir, la suite de changements d’état.

« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve » disait Héraclite.

L’irréversibilité du temps rend absurde ce désir de répétitionancré au cœur de l’homme.· Par ailleurs, si le bonheur est un état de satisfaction durable et entier, et si l’homme, certes doué de raison, cherche à satisfaire sa sensibilité par des objets ponctuels, éphémères etvariables, alors le bonheur apparaît comme un rêve, un idéal de l’imagination.

Les sages stoïciens, épicuriens, aristotéliciens apparaissent alors comme des surhommes baignant dansun bonheur inaccessible au commun des mortels.

Parce qu’il apparaît inaccessible, Kant s’interroge sur la validité du bonheur conçu comme but de la vie et lui préfère alors la vertu.

La part rationnelle de l’homme lui intime l’ordre de faire son devoir, qui s’oppose la plupart du temps à la satisfaction de sa sensibilité.

Kant, néanmoins, n’oppose pasrigoureusement bonheur et devoir ; d’une part parce qu’on ne saurait être moral si l’on est trop malheureux, d’autre part parce que même s’il n’en est pas le but, le plaisir peutaccompagner l’acte juste.

Enfin, Kant fait du bonheur une récompense céleste d’une vie vertueuse terrestre. 2) La dictature du bonheur : quand l’idéal se fait pesant, oppressantIl faut être heureux sous peine d’avoir l’impression de rater sa vie.

La publicité a sa part de responsabilité dans l’impression de ce message dans la conscience (ou l’inconscient !)collective.

Jamais la pression n’a été aussi forte ; le bonheur étant à portée de main (ou de porte-monnaie), bien sot ou marginal celui qui ne tend pas le bras pour le saisir.

Lebonheur est alors de posséder le dernier objet à la mode, car on se sentirait frustré donc malheureux de ne pas l’avoir.

Le bonheur est devenu un idéal mercantile.

Mercantile parcequ’il semble pouvoir s’acheter.

Idéal seulement, car sinon il n’y aurait pas de nouveaux produits se substituant à ceux censés nous rendre heureux.

Celui qui ne pourra s’aligner surcette nouvelle norme du bonheur promu et promis par la publicité fera figure de mouton noir et, qui plus est, culpabilisera de l’être.

Nulle place alors aux faiblesses, aux désarrois del’âme incapable de se rallier au mot d’ordre de son époque.

C’est précisément cette tyrannie de l’idéal que dénonce Bruckner avec l’expression « la corvée du bonheur ». 3) La fonction de l’illusion.L’idéal est un modèle, de surcroît absolu, de ce vers quoi on aspire.

Il joue le rôle d’un aimant guidant nos boussoles esthétiques, morales, intellectuelles.

Idéaliser c’est considérer lachose en sa perfection.

Or le bonheur parfait n’existe pas, est inaccessible.Pourquoi conserver le désir de bonheur s’il est illusoire de le satisfaire ? Parce que le bonheur est une illusion nécessaire et, en tant que tel, répond à une fonction.

L’illusion est uneapparence dépourvue de réalité mais qui nous permet de supporter cette réalité.

Selon Nietzsche, l’illusion protège du désespoir ou du vide de l’existence.

Espérer être heureuxretient de se suicider.Conclusion :Le bonheur, comme idéal, suscite un espoir permanent qui rend la vie supportable, vivable.

Si le bonheur n’était pas un horizon enviable, l’homme se réduirait à n’être qu’unemachine pensante et agissante.

Et encore, ferait-il des efforts pour penser et agir s’il ne le faisait pas dans le but d’être heureux ?Le bonheur apparaît comme une illusion nécessaire, vitale (un moteur) L’homme n’est pas fait pour être heureux (il a plutôt un don pour se rendre malheureux) mais pour le désir debonheur.

Ainsi peut-on rejoindre St Augustin : « Le bonheur n’est pas un but mais un chemin ».. »

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