Le bonheur est-il un fantasme ?

« sociales pour les cyniques et de l'intérêt et du plaisir égoïste pour les stoïciens. Le bonheur comme technique de soi 3. Le bonheur apparaît moins comme une bonne fortune que comme le résultat d'un travail sur soi.

Ce que nousmontrent les écoles philosophiques antiques, c'est que le bonheur n'est pas donné mais qu'il est acquis au termed'un long travail sur soi.

Ce travail a été qualifié par Michel Foucault de technique de soi ».

Le bonheur apparaîtcomme le résultat et l'exercice d'un certain genre de technique, il est donc loin d'être un fantasme, au contraire ilvient d'un travail effectif sur soi.

III : Le bonheur contre les fantasmes Les fantasmes rendent malheureux 1. Un fantasme se définit comme l'image d'un plaisir possible et différent des plaisirs habituels.

Le fantasme va soitcontre la réalité présente, soit contre des interdits pour représenter des plaisirs nouveaux et plus forts.

Le fantasmeest essentiellement une fiction, il est donc essentiellement irréel.

Celui qui s'accroche à des fantasmes dépréciedonc le réel et se rend malheureux.

S'il réalise ses fantasmes pour annuler cet écart avec la réalité, son désir denouveaux plaisirs lui fera imaginer de nouveaux fantasmes et il entre dans une quête sans fin d'un état impossible àrendre réel. Désirs mobiles et immobiles 2. Épicure pose comme condition du bonheur de distinguer entre des plaisirs nécessaires et des plaisirs nonnécessaires.

Les premiers sont immobiles, ils viennent naturellement satisfaire les besoins du corps, les seconds sont« mobiles », ils se nourrissent de l'imagination et n'ont donc pas de bornes.

Les plaisirs mobiles sont ceux qui senourrissent de fantasme, on peut dire qu'ils rendent malheureux en tant qu'ils nous portent sans fin dans denouveaux soucis.

Le fantasme, en tant qu'il excite l'âme, va contre sa tranquillité et donc contre le bonheur.

Il fautdonc se débarrasser de ses fantasmes pour être heureux. Le bonheur dans la modération 3. On peut dire que le bonheur s'atteint dans la modération, les plaisirs excessifs rendent malheureux tout commel'absence de plaisirs rend malheureux, chacun par des fantasmes soit de jouissance très forte soit d'absence dejouissance.

La modération est considérée par Aristote comme le résultat d'une évaluation rationnelle des« médiétés », c'est à dire de ce qui tient le milieu entre des extrêmes.

La modération est le milieu entre les extrêmesque sont l'insensibilité et le dérèglement.

Le bonheur ainsi considéré est le résultat d'une conduite réfléchierationnellement plutôt qu'un fantasme. Conclusion : Le bonheur peut apparaître en son sens courant comme une représentation fantasmatique, un idéal à atteindre ouun plaisir presque impossible.

Mais la philosophie a essayé de tracer le chemin d'un bonheur réel qui passe parl'abandon des chimères de l'imagination pour un travail effectif sur soi.. »