Le désir de connaître est-il naturel à l'homme ?

« - L'homme n'a pas, par nature, le désir de connaître La connaissance est bien plus une malédiction qu'un bienfait.

Bien des maux auraient été épargnés à l'homme s'il avait pu continuer à vivre dans l'état d'innocence qui était initialement le sien.

Connaître, c'est être malheureux A dam, le premier homme, a mangé la pomme de l'arbre de la connaissance.

S'il avait pu manger l'autre fruit «Le peu d'amour que les hommes ont pour la vérité fait qu'ils ne se mettent pas en peine, la plupart du temps, de distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux.» Antoine Arnaud et Pierre Nicole, La Logique ou l'art de penser défendu, celui qui confère l'immortalité, le destin de l'humanité n'aurait pas été ce qu'il est.

En effet, l'homme connaît.

Mais que lui apporte cette connais- sance? Le malheur.

Il se sait fragile et mortel.

C'est la raison pour laquelle il désire tant fuir les lumières de la connaissance.

L'homme, par nature, préfère se divertir p ascal, méditant sur le divertissement, a bien montré qu'il per- met à l'homme de fuir la misère de son exis- tence et d'oublier qu'il se sait mortel.

Rousseau, quant à lui, voit dans le désir de connaissance l'expression d'une nature dépravée.

La connais- sance ne devrait ser- vir qu'à retrouver cette innocence caractéri- sant l'homme vivant dans l'état de nature.

La connaissance fait peur S i l'homme, naturel- lement, désirait connaître, il n'aurait pas autant peur de la vérité.

Cette dernière aurait donc déjà dû l'empor- ter depuis bien long- temps sur l'illusion, l'ap- parence, le mensonge, l'opinion.

Or, les faits sont là: la majorité des êtres humains s'ac- commode beaucoup plus facilement de tout ce qui peut endormir la conscience.

Connaître exige des efforts.

L'homme, naturellement, est paresseux et aspire à la tranquillité.

La connaissance contre cette aspiration.

Elle n'est donc pas naturelle.. »