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Le développement des sciences conduit-il à penser qu'il n'existe aucune vérité définitivement établie ?

Publié le 18/01/2004

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b) la fin de l'universalité Il en va en effet de même dans d'autres types de vérités scientifiques : la théorie de Newton reste vraie à un certain niveau d'expérience -en gros : celle qui correspond à notre perception « sensorielle » ; là où elle est devenue « fausse », c'est dans son universalité ; dans sa qualité de vérité définitive. Transition b vers c  Le premier enseignement de ce déplacement des vérités dans la science contemporaine nous conduit à penser qu'on peut donc préserver des théories antérieures comme « vraies », dans la mesure où, ce qui change, c'est seulement leur domaine d'application. c) la vérité plurielle La vérité scientifique devient en somme « plurielle », et l'histoire des sciences nous enseigne qu'on doit apprendre à donner du sens à ce terme. Transition II vers III Dans ces conditions, nous devons de réexaminer la thèse scientiste (en tout cas le rêve positiviste) d'une vérité définitivement établie. III Dénonciation de l'illusion scientiste a) La vérité en dehors de la science Nul doute qu'il nous faut renoncer à cette conviction encore si répandue, et qui se révèle ô combien illusoire. Cela revient à prétendre que la science doit avoir réponse à tout, et que la vérité scientifique triomphera définitivement de toutes les autres formes de connaissances. Ce que nous enseigne désormais le développement des sciences, c'est que « la vérité scientifique » elle-même est multiple. Transition a vers b Dans ces conditions, la leçon de la vérité plurielle en science ne doit-elle pas nous conduire à réviser notre idée que seule « la » science détient « la » vérité. b) philosophie et religion Dès lors, il convient de revenir à ce qui s'énonce comme « vrai » du côté de la religion ou de la métaphysique. Ces types de discours ne sont-ils pas susceptibles de porter sens et cohérence indépendamment des circonstances historiques qui les ont vu émerger (v.

« Phénomène historique et culturel, la connaissance scientifique se constitue dans le temps. Cf.

Kant : les maths naissent dans l'Antiquité avec Thalès (ou un autre), par rupture avec les pratiques empiriquesdes Egyptiens ; la physique mathématique se constitue au XVII ème siècle avec Descartes et Huygens, la chimieavec Lavoisier à l'époque de la Révolution ; Le XIXème verra l'avènement des sciences de l'homme (économie, sociologie, psychologie, histoire). Le savoir scientifique se manifeste ainsi comme une conquête progressive du réel.

v.

la loi des 3 états d'AugusteComte: mais avec cette particularité qu'aux yeux du fondateur du positivisme, l'état ultime, positif, établira desvérités définitives. Transition a vers b Néanmoins, en particulier après les révolutions épistémologiques fin XIXè/début XXème siècle, et en raison durenouvellement constant des modèles théoriques en maths, sciences de la nature et sciences humaines, il apparaîtbien que l'activité scientifique n'en finit pas de modifier les contenus de ses savoirs b) la « philosophie du non » G.

Bachelard a emprunté à la philosophie hégélienne le terme de dialectique pour définir l'évolution scientifique : laraison scientifique se montre capable de contester ses premiers acquis pour les dépasser, pour aller plus loin. Ainsi la mécanique newtonienne ( Principes mathématiques de philosophie naturelle , 1686-87), qui permet de passer de la mécanique rationnelle à une explication globale des lois de l'univers, laisse-t-elle la place auxrationalismes beaucoup plus complexes d'Einstein, puis de Dirac (qui donne place à des concepts négatifs) : àchaque étape, toute la science antérieure se trouve mise en cause. C'est le lieu de saisir à quel point la vérité scientifique ne se constitue que dans l'espace critique du débat : lesoppositions et les résistances ne proviennent pas seulement du public, mais sont constitutives du travail scientifiquelui-même : cf.

par exemple les débats nombreux et intenses entre tenants de la géométrie euclidienne (isotope,homogène et tridimensionnelle), jusqu'alors tenue pour la seule vraie (universelle) et ceux des géométries dites noneuclidiennes de Lobatchewski ( Pangéométrie ,1855) et de Riemann (1826-1866), à plus ou moins de trois dimensions (hyper espaces). Transition b vers c Ces systèmes, ces « vérités », semblent bien se contredire et se nier : une figure aussi simple que le «triangle »revêt des propriétés complètement différentes selon le type de géométrie : chez Euclide, la somme des angles d'untriangle est égale à 180 degrés ; mais elle est toujours inférieure dans le système de L., et supérieure dans celui deRiemann. c) Qui dit vrai ? Nous sommes bien face à des définitions, i-e à des « vérités » inconciliables, et l'on peut comprendre que l'on envienne à interpréter cette incompatibilité comme imposant un choix « idéologique » : ou bien c'est Euclide qui ditvrai et les autres théories ne sont que des curiosités annexes, purement ludiques ; ou bien l'on se décide en faveurdes « nouvelles » géométries et l'on juge celle d'Euclide comme définitivement dépassée. Transition I vers II En vérité, l'épistémologie contemporaine (v.

Poincaré [la S et l'H, 1902] ou Bachelard, [NES, 1934]), ne pose pas laquestion en ces termes : II a) vérité et validité Les différents systèmes sont également admis comme vrais (on dit plutôt valides), dans la mesure où ils offrent deschamps d'application différents : selon l'espace dont on aura besoin, on travaillera dans l'une ou l'autre des théories. Dans ces conditions, la géométrie euclidienne n'est pas fausse ou caduque (dépassée), simplement, elle a perdu sonuniversalité : on ne dira plus, comme Descartes, que la somme des angles d'un triangle est égale à deux droits avecla même nécessité que la présence d'une vallée à côté d'une montagne.

On conçoit désormais que ce triangleconstitue une vérité « locale » dans l'ensemble des géométries possibles. Transition a vers b Le domaine mathématique n'est pas le seul à mettre en question l'idée de vérité définitive ; les sciences de la natureelles-mêmes témoignent de cette remise en question.. »

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