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Le développement des sciences conduit il à penser qu'il n'existe aucune vérité définitivement établie ?

Publié le 06/07/2005

Extrait du document

Bachelard a emprunté à la philosophie hégélienne le terme de dialectique pour définir l'évolution scientifique : la raison scientifique se montre capable de contester ses premiers acquis pour les dépasser, pour aller plus loin. Ainsi la mécanique newtonienne (Principes mathématiques de philosophie naturelle, 1686-87), qui permet de passer de la mécanique rationnelle à une explication globale des lois de l'univers, laisse-t-elle la place aux rationalismes beaucoup plus complexes d'Einstein, puis de Dirac (qui donne place à des concepts négatifs) : à chaque étape, toute la science antérieure se trouve mise en cause. C'est le lieu de saisir à quel point la vérité scientifique ne se constitue que dans l'espace critique du débat : les oppositions et les résistances ne proviennent pas seulement du public, mais sont constitutives du travail scientifique lui-même : cf. par exemple les débats nombreux et intenses entre tenants de la géométrie euclidienne (isotope, homogène et tridimensionnelle), jusqu'alors tenue pour la seule vraie (universelle) et ceux des géométries dites non euclidiennes de Lobatchewski (Pangéométrie,1855) et de Riemann (1826-1866), à plus ou moins de trois dimensions (hyper espaces).   Transition b vers c Ces systèmes, ces « vérités «, semblent bien se contredire et se nier : une figure aussi simple que le «triangle « revêt des propriétés complètement différentes selon le type de géométrie : chez Euclide, la somme des angles d'un triangle est égale à 180 degrés ; mais elle est toujours inférieure dans le système de L., et supérieure dans celui de Riemann.   c) Qui dit vrai ? Nous sommes bien face à des définitions, i-e à des « vérités « inconciliables, et l'on peut comprendre que l'on en vienne à interpréter cette incompatibilité comme imposant un choix « idéologique « : ou bien c'est Euclide qui dit vrai et les autres théories ne sont que des curiosités annexes, purement ludiques ; ou bien l'on se décide en faveur des « nouvelles « géométries et l'on juge celle d'Euclide comme définitivement dépassée.   Transition  I vers II En vérité, l'épistémologie contemporaine (v. Poincaré [la S et l'H, 1902]  ou Bachelard, [NES, 1934]), ne pose pas la question en ces termes :     II   a) vérité et validité Les différents systèmes sont également admis comme vrais (on dit plutôt valides), dans la mesure où ils offrent des champs d'application différents : selon l'espace dont on aura besoin, on travaillera dans l'une ou l'autre des théories.

Remarques initiales

-          il y a un développement des sciences = ce développement modifie les vérités scientifiques elles-mêmes

-          n'existe-t-il de vérité(s) que dans la science ?

-          faut-il parle de LA vérité ou DES vérités ?

Plan

I - La science modifie historiquement ses vérités

II – Il y a quand même dans la science des vérités locales qui demeurent inchangées

III – Dénonciation de l'illusion scientiste

 

Introduction

La science se déploie dans le temps ; chaque science, loin de se constituer d'un seul coup, revêt une dimension historique. Et c'est là l'origine d'un problème sur la valeur et la légitimité des connaissances qu'elle constitue : si ses contenus évoluent, c'est que la vérité est changeante ; elle se transforme au fil du temps.

Comment peut-on, dans ces conditions, parler de vérité, sachant que la prétendue vérité est amenée à changer de formule, cela sans jamais parvenir à une forme définitive.

 

« II a) vérité et validitéLes différents systèmes sont également admis comme vrais (on dit plutôt valides), dans la mesure où ils offrent deschamps d'application différents : selon l'espace dont on aura besoin, on travaillera dans l'une ou l'autre des théories.Dans ces conditions, la géométrie euclidienne n'est pas fausse ou caduque (dépassée), simplement, elle a perdu sonuniversalité : on ne dira plus, comme Descartes, que la somme des angles d'un triangle est égale à deux droits avecla même nécessité que la présence d'une vallée à côté d'une montagne.

On conçoit désormais que ce triangleconstitue une vérité « locale » dans l'ensemble des géométries possibles.

Transition a vers bLe domaine mathématique n'est pas le seul à mettre en question l'idée de vérité définitive ; les sciences de la natureelles-mêmes témoignent de cette remise en question.

b) la fin de l'universalitéIl en va en effet de même dans d'autres types de vérités scientifiques : la théorie de Newton reste vraie à uncertain niveau d'expérience –en gros : celle qui correspond à notre perception « sensorielle » ; là où elle estdevenue « fausse », c'est dans son universalité ; dans sa qualité de vérité définitive.

Transition b vers c Le premier enseignement de ce déplacement des vérités dans la science contemporaine nous conduit à penserqu'on peut donc préserver des théories antérieures comme « vraies », dans la mesure où, ce qui change, c'estseulement leur domaine d'application.

c) la vérité plurielleLa vérité scientifique devient en somme « plurielle », et l'histoire des sciences nous enseigne qu'on doit apprendre àdonner du sens à ce terme.

Transition II vers IIIDans ces conditions, nous devons de réexaminer la thèse scientiste (en tout cas le rêve positiviste) d'une véritédéfinitivement établie.

III Dénonciation de l'illusion scientiste a) La vérité en dehors de la scienceNul doute qu'il nous faut renoncer à cette conviction encore si répandue, et qui se révèle ô combien illusoire.Cela revient à prétendre que la science doit avoir réponse à tout, et que la vérité scientifique triompheradéfinitivement de toutes les autres formes de connaissances.

Ce que nous enseigne désormais le développementdes sciences, c'est que « la vérité scientifique » elle-même est multiple.

Transition a vers bDans ces conditions, la leçon de la vérité plurielle en science ne doit-elle pas nous conduire à réviser notre idée queseule « la » science détient « la » vérité.

b) philosophie et religionDès lors, il convient de revenir à ce qui s'énonce comme « vrai » du côté de la religion ou de la métaphysique.

Cestypes de discours ne sont-ils pas susceptibles de porter sens et cohérence indépendamment des circonstanceshistoriques qui les ont vu émerger (v.

notre relation à l'art, notamment).Ce qui est historiquement « dépassé » peut néanmoins se saisir dans une sorte de « hors-temps », d'intemporalité Transition b vers cNe faut-il pas dès lors en finir avec un certain type d'exclusion catégorique et réciproque de la science et de lacroyance (philosophique, religieuse) ? c) la science comme domaine de véritéLa science nous permet de constituer un type de vérité : rationnelle, expérimentée et prouvée ;On ne saurait la mettre sur un pied d'égalité avec d'autres types de « vérité » : elle a sa valeur propre et sonchamp d'application ; et métaphysique et religion n'ont pas à prétendre réfuter ou refuser les vérités de la science–elles relèvent de procédures et de principes étrangers à l'attitude scientifique.

ConclusionSi l'on prend en compte le développement des sciences, il convient de ne pas trop vite céder à la tentation duscepticisme, voire du nihilisme à l'égard de toute possibilité de vérité.

Simplement, retenons de l'histoire de lascience la manifestation d'un type de vérité d'une valeur et d'une légitimité spécifiques –une leçon d'humilitéopposée à l'orgueil scientiste, qui impose une sorte de monopole de la vérité scientifique, très éloigné des. »

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