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Le plaisir est-il le bonheur?

Publié le 16/03/2005

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Cicéron n'admet pas que le plaisir seul puisse conduire au bonheur. S'il ne faut pas nier l'existence du corps, il ne faut pas non plus oublier les aspirations de l'âme. Le bonheur n'est pas concevable sans la connaissance du bien et la pratique de la vertu.] Le plaisir n'est pas une valeur morale Si le plaisir peut conduire au bonheur, que reste-t-il de la morale? Libre à chacun de partir en quête de son propre plaisir, même si les moyens qu'il emploie sont parfaitement immoraux et nuisent à autrui. On ne peut concevoir que la vertu disparaisse devant le plaisir, car alors tout serait autorisé, y compris les actes les plus répréhensibles. Le bonheur est un mélange des biens de l'âme et de ceux du corps Cicéron, proche en V cela d'Aristote, ne nie pas, à la manière des stoïciens, les biens corporels, les passions et les désirs. Mais il pense qu'à côté de ces biens, on ne doit pas ignorer ceux de l'âme. Ainsi, le bonheur, passe également par la connaissance. Celui qui accède au savoir vrai éprouve un plaisir immense.
Nous sommes tout à la fois une âme et un corps. nous aspirons naturellement à éviter la douleur tout en recherchant le plaisir. Un usage modéré des plaisirs conduit au bonheur.
MAIS...
Le plaisir du corps seul ne peut pas conduire au bonheur. Seul le bien-être de l'âme, parce qu'il est d'une nature purement spirituelle et vertueuse, mène au bonheur.

« Pour tenter de réfuter Calliclès , Socrate lui montrera que son idéal de mode de vie ressemble bien à une « passoire ».

L'intempérance consiste à accumuler des plaisirs qui n'ont aucune consistance, à ne pas savoir se mesurer, se satisfaire, mais au contraire à être habité par des désirs tels que pour les combler il faut« s'infliger les plus dures peines ».

L'erreur fondamentale de Calliclès est de confondre l'agréable et le bon, de confondre la démesure des désirs déréglés et irrationnels avec l'équilibre de la satisfaction véritable. C'est que l'injustice est une maladie de l'âme, et plus précisément encore la subversion d'un ordre.

Lemagnifique mythe de l'attelage ailé dans le « Phèdre » décrit d'une façon imagée ce qu'est l'âme.

Elle est comparée à un attelage composé d'un cocher et de deux chevaux.

L'un est blanc, docile, l'autre est noir, àles oreilles poilues et se montre sourd aux injonctions du cocher ; il menace ainsi l'équilibre de l'attelage.

Il y adonnc trois instance dans l'âme.

Le cocher figure la raison, qui a pour tâche de diriger.

Le « cheval blanc » représente le siège de l'honneur, de la colère.

Le « cheval noir » symbolise l'âme concupiscible, siège des désirs, et plus précisément des désirs liés au corps.

Or ces désirs ont pour caractéristiques d'être multiples,tyranniques, de ne rien respecter ( Platon anticipe dans certaines descriptions sur tous les cas cliniques décrits par Freud ). Or, la justice consiste d'abord dans le respect de la hiérarchie naturelle des trois instances, qui doivents'ordonner sous la conduite de la raison.

Se dominer, être maître de soi, tenir en bride le « cheval noir », c'est faire régner l'ordre.

L'injustice consiste au contraire dans la subversion de cet ordre, dans la prédominanceque l'on accorde à l'âme concupiscible.

C'est une maladie, une perversion, qui remet en cause la totalité del'individu.

Dans cette tyrannie du supérieur par l'inférieur, l'homme devient esclave des désirs sans frein ; c'estpourquoi il est nécessairement malheureux.

Il devient incapable de jugement, d'honneur, et, au lieu d'êtremaître de soi, il est soumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui. Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre ce qui estagréable avec ce qui est bon.

Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abord maître desoi.

Le projet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre, être maître et serviteur. Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuit sans trêvedes plaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de ladémesure, ce qu'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».

Il peut sansfin accumuler les plaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte. Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bienvéritable, une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ». Eclairer les intelligences, c'est ipso facto redresser les conduites. Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punition est leremède approprié.

Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour se soigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitement enduré estfinalement bénéfique.

Il doit en aller de même pour l'âme : la souffrance endurée, là encore, doit être comprisecomme nécessaire au rétablissement d'un équilibre que l'injustice avait compromis.

C'est pourquoi, aussiparadoxale que paraisse la thèse, « il est pire de ne pas être puni que de l'être ».

L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort. Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèses platoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. La modération est la condition du bien-êtreIl ne des premières ‘Isi conditions du bien-être est d'éviter la douleur, aussi bien physique que psychique.

Pourcela, il faut connaître la modération.

Ce ne sont pas les désirs, les passions qui sont en eux-mêmes nuisibles,mais leur exagération.

De même, s'il est bon de manger et de boire, il n'est pas bon de se laisser aller auxexcès de table et de boisson. Le bien-être s'identifie au bonheurLa philosophie d'Épicure est une quête du plaisir, lequel favorise et amplifie le bien-être.

Mais il ne s'agit pasd'un plaisir débridé, qui contient en lui-même son contraire: la souffrance et le malheur.

Parvenir au bonheur,c'est savoir profiter d'une façon pleine et mesurée de tout ce qui est bon pour le corps comme pour l'espritdans l'existence de l'homme.

Ce savoir est une sagesse en même temps qu'un art de vivre.. »

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