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Le plaisir fait-il le bonheur ?

Publié le 22/02/2012

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  Introduction :            Le bonheur se définit comme un état de satisfaction durable et continue qui provoque un bien-être général en l'homme. Cette recherche est fondamentale et constitue le but même de toute vie. Le plaisir quant à lui est un décharge émotionnelle rapide qui implique un sentiment de satisfaction et de bien-être mais qui ne dure pas. Or le problème se situe bien dans cette temporalité décaler entre le bonheur durable et un plaisir éphémère. Ainsi passer par le plaisir pour trouver le bonheur semble nous conduire à une recherche de plus en plus effrénée et une fuite dans les plaisirs afin de compenser leur temporalité par leur fréquence. Dès lors le risque est celui de la débouche des plaisirs et de passer à côté du réel bonheur. Il s'agit alors de saisir si oui ou non le plaisir est l'essence même du bonheur comme truchement ou s'il est compatible. C'est donc le rapport plaisir-bonheur qui est en jeu ici.           Si le plaisir peut être un chemin vers dans la recherche du bonheur (1ère partie), il n'en reste pas moins que le plaisir n'est pas suffisamment durable (2nd partie) qui doit alors trouver une juste adéquation harmonieuse (3ème partie).

« racine, c'est attaquer la vie à la racine : la pratique de l'Eglise est hostile à la vie ».

Le désir et le plaisir sont la viemême dans sa puissance et sa grandeur.

Il ne faut donc pas lutter contre le désir car ce serait lutter contre la viece n'a proprement aucun sens à moins de vouloir s'anéantir. Transition : Ainsi on peut dire que le plaisir fait effectivement le bonheur.

Toutefois, il faut bien remarquer qu'il y a une difficultédans le rapport au temps que suppose le plaisir et le bonheur puisque ce dernier est censé être durable. II – Le bonheur contre les plaisirs a) Si l'on refuse de faire du bonheur la recherche des plaisirs c'est dans la mesure où la plaisir est intrinsèquementlié au désir lui-même à la volonté.

Or comme le montre Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et comme représentation le bonheur ne réside pas dans le plaisir ni dans le désir : « Tout vouloir procède d'un besoin, c'est-à- dire d'une privation, c'est-à-dire d'une souffrance.

La satisfaction y met fin ; mais pour un désir qui est satisfait, dixau moins sont contrariés ; de plus, le désir est long, et ses exigences tendent à l'infini ; la satisfaction est courte,et elle est parcimonieusement mesurée.

[…] le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir… La satisfactiond'aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable.

C'est comme l'aumône qu'on jette à unmendiant : elle lui sauve la vie aujourd'hui pour prolonger sa misère jusqu'à demain.

Tant que notre conscience estremplie par notre volonté, tant que nous sommes asservis à l'impulsion du désir, aux espérances et aux craintescontinuelles qu'il fait naître, tant que nous sommes sujets du vouloir, il n'y a pour nous ni bonheur durable, ni repos.[…] or sans repos le véritable bonheur est impossible.

Ainsi le sujet du vouloir ressemble à Ixion attaché sur uneroue qui ne cesse de tourner, aux Danaïdes qui puisent toujours pour emplir leur tonneau, à Tantale éternellementaltéré.

» b) Or justement, si l'on parle des Danaïdes on ne peut pas ne pas faire référence au dialogue du Gorgias de Platon justement où la question de la valeur du plaisir et de la quête du bonheur comme sagesse prend tout son sens.

Eneffet, Seulement, tout le monde n'est pas capable, j'imagine, de vivre comme cela.

C'est pourquoi la masse des gensblâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu'elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité a le faire.

La massedéclare donc bien haut que le dérèglement est une vilaine chose.

C'est ainsi qu'elle réduit a l'état d'esclaves leshommes dotes d'une plus forte nature que celle des hommes de la masse ; et ces derniers, qui sont eux-mêmesincapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice a causedu manque de courage de leur âme.

Socrate : Mais, tout de même la vie dont tu parles, c'est une vie terrible ! […]En effet, regarde bien si ce que tu veux dire, quand tu parles de ces genres de vie, une vie d'ordre et une vie dedérèglement, ne ressemble pas a la situation suivante.

Suppose qu'il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, ungrand nombre de tonneaux.

Les tonneaux de l'un sont sains, remplis de vin, de miel, de lait, et cet homme a encorebien d'autres tonneaux, remplis de toutes sortes de choses.

Chaque tonneau est donc plein de ces denrées liquidesqui sont rares, difficiles a recueillir et qu'on obtient qu'au terme de maints travaux pénibles.

Mais, au moins, une foisque cet homme a rempli ses tonneaux, il n'a plus a y reverser quoi que ce soit ni a s'occuper d'eux ; au contraire,quand il pense a ses tonneaux, il est tranquille.

L'autre homme, quant a lui, serait aussi capable de se procurer cegenre de denrées, même si elles sont difficiles a recueillir, mais comme ses récipients sont perces et fêles, il seraitforce de les remplir sans cesse, jour et nuit, en s'infligeant les plus pénibles peines.

Alors, regarde bien, si ces deuxhommes représentent chacun une manière de vivre, de laquelle des deux dis-tu qu'elle est la plus heureuse ? Est-cela vie de l'homme déréglé ou celle de l'homme tempérant ? En te racontant cela, est-ce que je te convaincsd'admettre que la vie tempérante vaut mieux que la vie déréglée ? ». c) Enfin, si le bonheur ne se situe pas dans le plaisir c'est bien parce que le plaisir est le souverain bien et qu'en cesens il doit faire référence à la plus haute activité en l'homme ou celle qui se rapproche le plus de la nature divine del'âme humaine comme le développe Aristote dans son Ethique à Nicomaque : « Le bonheur, dont la recherche semble commune à tout homme, apparaît alors comme la fin la plus désirable : elle est non seulement l'expressiond'un contentement parfait, mais également le signe d'une action autonome.

C'est pourquoi le bonheur ne peut êtreimposé de l'extérieur.

Si on peut contribuer au bien-être d'un ami, on ne réalise pas son bonheur à sa place.[…]Cette activité (contemplative) est par elle-même la plus élevée de ce qui est en nous ; l'esprit occupe lapremière place ; et, parmi ce qui relève de la connaissance, les questions qu'embarrasse l'esprit sont les plushautes.

Ajoutons aussi que son action est plus continue ; il nous est possible de nous livrer à la contemplation d'unefaçon plus suivie qu'à une forme de l'action pratique… Ce qui est propre à l'homme, c'est donc la vie de l'esprit,puisque l'esprit constitue essentiellement l'homme.

Une telle vie est également parfaitement heureuse.

Si leshommes recherchent le bonheur, ce n'est pas parce qu'il est un moyen pour réaliser autre chose.

Ils le visent pourlui-même.

Le bonheur est une fin en soi, quelque chose de parfait, qui se suffit à lui-même ».. »

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