Le temps porte-t-il atteinte à la vérité ?
Publié le 28/07/2005
Extrait du document
TEMPS (lat. tempus, division du temps, période)
Trois sens principaux : 1. le sens le plus ancien mais aussi le plus courant selon lequel le temps se définit comme période qui va d'un événement antérieur à un événement postérieur. Tel est le chronos des Grecs, le temps qui se définit comme une époque, ainsi qu'en attestent les expressions les plus usuelles (tel « le temps des vendanges »), mais aussi le temps t des mathématiciens considéré soit comme la limite inférieure d'une période de plus en plus courte, soit comme l'instant qui la commence ou la clôt; 2. le temps comme changement, mouvement continu par lequel le présent devient passé. Devenir, ce temps fluent est le temps réel que nous vivons par opposition au temps spatialisé de l'horloge et du calendrier, ou solidifié du comptage numérique. Ce temps vécu, Bergson l'appelle la durée ; 3. le temps conçu comme milieu indéfini, analogue à l'espace, où se dérouleraient les événements, soit qu'il existe par lui-même comme le pense Newton, soit qu'il n'existe que dans la pensée ainsi que l'affirment Leibniz et Kant qui le définit comme une forme a priori de la sensibilité.
VÉRITÉ FORMELLE
Cohérence. Validité logique d'un raisonnement considéré abstraction faite de la vérité matérielle des propositions qui le composent. Ainsi, un raisonnement peut être cohérent dans la forme (vrai formellement) malgré la fausseté matérielle d'une ou plusieurs de ses propositions. Par ex., le syllogisme suivant : « Tous les Chinois sont français, or je suis chinois, donc je suis français. » La logique formelle contemporaine exprime en langage d'implication ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons que la validité d'une inférence est indépendante de son contenu : si tout f est g et si tout x est f, alors tout x est g. La vérité formelle est donc l'absence de contradiction, l'accord de la pensée avec elle-même.
VÉRITÉ MATÉRIELLE
Celle qui consiste dans l'accord de la pensée avec l'Expérience . A distinguer de vérité formelle; ainsi, le syllogisme : « Tous les Français sont européens, or je suis européen, donc je suis français » ne comporte que des propositions vraies matériellement, mais est faux formellement.
«
Tout le problème est alors de savoir si on peut encore parler de vérité, partant du principe
qu'il existe des « révolutions scientifiques » dans lesquelles d'anciens systèmes sont balayés
par de nouveaux, quelle valeur donner à la vérité ? Faut -il distinguer différents types de
vérités : des vérités qui résistent au temps et des vérités plus fragiles ou la vérité exige -t-
elle de ne pas dépend re du temps : d'être de tout temps ?
La vérité rend compte du rapport de la pensée à la réalité, il y a donc une vérité si l'esprit
parvient à se représenter la réalité telle qu'elle est.
La vérité se distingue de la réalité au
sens où elle concerne un jug ement : [cette fleur est rose ] le jugement peut être vrai ou
faux, la réalité au contraire concerne l'objet : [la fleur] qui peut exister ou pas La vérité
s'oppose donc à l'erreur car il n'y a qu'une seule vérité pour une réalité.
La vérité ou la
fausseté qualifie non pas l'objet mais la valeur de ma proposition
Si la fleur existe, il n'y a qu'une seule vérité concernant sa couleur, si elle n'existe pas il n‘y a
pas de vérité et si elle change de couleur, il s'agit d'une nouvelle réalité qui donnera lieu à
une nouvelle vérité.
La vérité étant en adéquation avec la réalité elle est nécessairement unique, universelle et
objective.
S'il est vrai que ni la terre ni le soleil ne sont au centre de l'univers, il n'a jamais
été vrai qu'ils s'y trouvaient par contre il est vrai, était vrai et il restera vrai que la terre n'est
pas plate.
Si quelque chose que je tenais pour vrai ne l'est plus c'est que je n'avais pas affaire à la
vérité, et que donc mon jugement de la réalité était erroné.
La vérité est donc immuable, on aurait tort de penser qu'elle est soumise au temps.
Par manque de recul, on prend comme vérité les vérités reconnues à notre époque.
On peut distinguer deux types de vérités, les vérités absolues qui une fois é tablies sont
vraies et le demeurent pour Descartes la seule vérité universelle est le cogito : lorsque je
doute de toute la seule chose dont je suis sûr c'est que je doute donc que je suis pourvu du
logos et que j'existe.
Mais il existe d'autres vérités que l'on peut considérer comme absolues,
les vérités démontrables et indépendantes de la nature, comme les théorèmes de géométrie
d'algèbre ou d'arithmétique, ce sont des purs produits de la pensée et elles sont
indépendantes de l'univers.
Par exemple un tri angle aura toujours trois côtés , 2+2 sera
toujours égale à 4 : ce sont des vérités absolues et universelles.
Les vérités relatives à la nature, comme les vérités scientifiques ne sont pas des vérités
absolues.
Dans le domaine scientifique, dans le cadre de l'explication et de la représentation
des phénomènes du milieu qui nous entourent, la vérité a le statut d'un idéal asymptotique.
En
effet, les savoirs scientifiques sont des énoncés puissants puisqu'ils ont surmonté les épreuves
de la réfutation et de l' expérimentation, mais on l'a vu dans la partie précédente ils sont
toujours susceptibles d'être réfuter par un esprit plus puissant.
Chaque nouvelle découverte
scientifique qui vient balayer la précédente, se rapproche un peu plus de la vérité et précise
d'avantage une représentation, ces vérités sont dans une certaine mesure provisoires.
Si la vérité n'est pas soumise au temps il n'en demeure pas moins que pour atteindre la
vérité il faut du temps, au sens ou la recherche de la vérité nécessite un travail.
La vérité prend racine sur les erreurs commises précédemment, ces erreurs constituent le
moyen de parvenir à la vérité.
Cependant la recherche de la vérité est un long processus,
difficile et où nous ne sommes jamais certains d'atteindre notre but.
La rec herche de la vérité nécessite du temps, le résultat n'est pas immédiat on peut dire que
l'accès à la vérité est soumis au temps.
En effet, pour produire une vérité il faut instaurer un
rapport problématique et distancié au réel il faut révoquer en doute ce qu'on tenait pour
vérité.
Ainsi la pensée doit adopter une position critique pour rompre avec la pensée
naturelle fondée sur notre perception immédiate des choses ou sur les préjugés de la culture
qui est incertaine et qui est le principal obstacle à la r echerche de la vérité.
Cette position de la pensée est d'une part le seul moyen efficace pour aboutir à des vérités
mais permet aussi d'évincer la position dogmatique qui sacralise les opinions et qui considère
que la vérité n'est pas soumise au temps et d 'évincer la position relativiste qui considèrent
que tous les énoncés se valent et que la vérité diffère pour chaque personne, chaque lieu,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- POUSSIN Nicolas : LE TEMPS ET LA VÉRITÉ
- Comment nier le caractère relatif de toute vérité sans porter atteinte au pluralisme ?
- Si la vérité est une, comment reconnaître en même temps la pluralité des opinions?
- Constater que la vérité change avec le temps doit-il incliner au scepticisme?
- La logique impose les règles de la pensée correcte. Est-ce porter atteinte à la liberté de l'esprit que de s'imposer ces règles? Dans quelle mesure ? Cela ne dépend-il pas de la fin que l'on se donne, recherche de la vérité ou vagabondage dans la fantaisie?