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L'histoire comme réalisation de la liberté

Publié le 20/01/2004

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histoire
selon le degré historique de son développement. »La violence peut prendre la forme d'une guerre pour l'hégémonie : « L'idée générale, la catégorie qui se présente d'abord dans ce changement sans trêve des individus et des peuples qui existent un temps puis disparaissent, c'est en général la transformation. La vue des ruines d'une magnificence antérieure, nous conduit à saisir cette transformation par son côté négatif. [...] Or la conséquent la plus prochaine qui se rattache à la transformation, c'est que celle-ci qui est ruine, est aussi naissance d'une vie nouvelle. »La transformation, les grandes périodes de l'histoire sont les moments où le monde existant et reconnu est mort, miné par de nouvelles possibilités, par l'exigence de donner forme au nouveau stade de l'Idée de liberté. Or la force de casser les vieilles structures et de fonder les nouvelles, Hegel l'assigne aux grands hommes de l'histoire (Alexandre, César, Napoléon).Ce sont des héros dans la mesure où leurs passions personnelles coïncident avec l'exigence du temps, et leur donnent la capacité de passer par-dessus les lois et la morale reconnues pour « accoucher » l'histoire de sa nouvelle forme.La ruse de la raison, la ruse de l'histoire consistent en ce que les hommes croient réaliser leur ambition et mettent en réalité au jour ce qu'exigeait l'époque : « Il résulte de l'action des hommes en général encore autre chose que ce qu'ils projettent et atteignent, que ce qu'ils savent et veulent immédiatement ; ils réalisent leurs intérêts, mais il se produit avec cela quelqu'autre chose qui y est caché à l'intérieur, dont leur conscience ne se rendait pas compte, et qui n'était pas dans leurs vues. »Les passions humaines, les buts particuliers des hommes ne servent qu'à réaliser la progression de l'Idée de liberté, et la connexion du stade déterminé de la conscience de la liberté et des aspirations humaines se manifeste au sein d'une forme politique et étatique elle-même déterminée : « Ainsi deux éléments interviennent dans notre sujet : l'un est l'Idée, l'autre les passions humaines ; l'un est la chaîne, l'autre la trame du grand tapis que constitue l'histoire universelle étendue devant nous.
histoire

« La Raisongouverne lemonde.

(LaRaison dansl'histoire) Selon Hegel, l'histoire est rationnelle.

Certes l'histoireapparente nous montre le spectacle de la violence et dudésordre mais il faut se référer à l'histoire profonde quimanifeste la Raison.

Celle-ci n'est pas un principepurement individuel mais une puissance spirituelleimmanente à l'Univers.

Elle utilise comme instrument lespassions humaines.

Hegel nomme cette utilisation "la ruse de la Raison" La scène du monde ne présente pas un chaos d'événements livrés au hasard et au caprice ; elle estrationnelle, ce qui signifie aussi que les événements, les guerres, etc.

sont gouvernés par la nécessité.

«De l'étude de l'histoire universelle même doit résulter que tout s'y est passé rationnellement, qu'elle a étéla marche rationnelle, nécessaire de l'esprit universel.

»Cette nécessité est pour Hegel le développement de la conscience de la liberté et sa réalisation au seinde l'Etat.

« L'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté, progrès dont nous avonsà reconnaître la nécessité.

»Qu'est-ce à dire ? Ce qui caractérise l'homme, l'esprit, est la liberté.

L'histoire est le temps nécessairepour que, d'une part l'homme prenne conscience de cette liberté, pour que l'esprit parvienne à laconnaissance que : « L'homme en tant qu'homme est libre », et que, d'autre part, cette connaissance seconcrétise dans le monde, se donne la forme politique qui lui correspond.

Ainsi Hegel propose-t-il unepériodisation de l'histoire humaine, où l'Idée de liberté, présente dès le départ, se déploie, s'éprouve et seréalise.« Les Orientaux ne savent pas encore que l'esprit ou l'homme en tant que tel est en soi libre ; parce qu'ilsne le savent pas, ils ne le sont pas ; ils savent uniquement qu'un seul est libre [...] Cet unique n'est doncqu'un despote et non un homme libre.

»Cela signifie d'une part que l'Idée de liberté, même sous forme unilatérale et frustre (un seul est libre), estprésente dès le départ, mais, de plus, que la conscience détermine l'être : ne pas se savoir libre, c'est nepas pouvoir l'être, et qu'enfin à toute conscience de la liberté correspond une forme politique adéquate,ici le despotisme.Selon le déploiement de la conscience de la liberté, chez un autre peuple se manifestera une phase plushaut, plus développée de l'Idée de liberté.« Chez les Grecs s'est d'abord levée la conscience de la liberté, c'est pourquoi ils furent libres, mais eux,aussi bien que les Romains, savaient seulement que quelques-uns sont libres, non l'homme en tant quetel.

Cela même Platon & Aristote ne le savaient pas ; c'est pourquoi [...] les Grecs ont eu des esclavesdesquels dépendaient leur vie mais leur belle liberté.

»Cette phrase implique d'autres conséquences, aussi essentielles.

La philosophie est fille de son temps.Ainsi même des philosophes aussi prestigieux que Platon et Aristote ne pouvaient « sauter par-dessus leurtemps » et comprendre que l'homme en tant qu'homme est libre.La philosophie ne fait que tirer au clair, rationaliser, comprendre la nécessité et les failles de ce qui est.On ne saurait condamner plus fermement le mépris du présent et les créations d'Utopie.

mais oncommence aussi à comprendre ce qui fait passer d'une phrase à une autre de l'histoire : c'est lacontradiction qui se manifeste dans la conscience que les hommes ont de la liberté, et par suite, dans laforme étatique qui en résulte.

Ainsi la belle liberté grecque, cette forme unique qu'est la « polis » se voitdépendante des esclaves, c'est-à-dire de son contraire : la servilité.En fin c'est dans le christianisme qu'émerge la conscience que « l'homme en tant qu'homme est libre, quela liberté universelle constitue sa nature propre ».

Cependant cette connaissance reste d'abord confinéedans la sphère intime de la religion (par exemple l'esclavage ne disparaît pas).

La tâche politique moderneest de transformer cette conscience en réalité, c'est-à-dire de la prendre pour fondement de l'ordrejuridique et étatique (comme la Révolution française a tenté de le faire, en ^laçant la liberté et l'égalitépour fondements de son régime).

Ainsi, « Cette application du principe aux affaires du monde, latransformation et la pénétration par lui de la condition du monde, voilà le long processus qui constituel'histoire elle-même.

» On comprend dès lors, en partie, pourquoi « L'histoire présente le développement de la conscience qu'al'esprit, et de la réalisation produite par une telle conscience.

»On peut déduire de tout cela deux points centraux.• D'abord, la philosophie de Hegel est idéaliste.

Non pas au sens trivial (selon lequel serait idéaliste celuiqui aurait des idéaux) ; bien au contraire, cet idéalisme est méprisé et dénigré par Hegel.

Mais au sensvrai : c'est la conscience qui est première et qui détermine l'être.

L'idée de liberté est première et latâche historique est d'abord le déploiement de sa forme initiale et unilatérale jusqu'à sa vérité, ensuite saréalisation concrète dans le monde.• D'autre part, la conception hégélienne de l'histoire est tragique.

En ce sens d'abord que l'adaptation duprincipe au monde, de la conscience de la liberté à la réalité concrète, qui est par essence la tâchehistorique « exige un long & pénible effort d'éducation ».« L'histoire universelle n'est pas le lieu de la félicité.

Les périodes de bonheur y sont des pages blanches :car ce sont des périodes de concorde auxquelles font défaut l'opposition.

». »

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