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L'histoire est celle des rapports matériels de K. MARX

Publié le 05/01/2020

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histoire

Sans mettre en cause l'idée de progrès, Marx « renverse » l'idéalisme de Hegel en un matérialisme. Le progrès ne s'explique plus par le déploiement de l'esprit absolu, mais par la succession nécessaire des modes de production.

 

À l’encontre de la philosophie allemande, qui descend du ciel sur la terre, c’est de la terre au ciel que l’on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu’ils sont dans les paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os ; non, on part des hommes dans leur activité réelle ; c’est à partir de leur processus de vie réel que l’on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital. Et même les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l’on peut constater empiriquement et qui est lié à ces présuppositions matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l’idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d’autonomie. Elles n’ont pas d’histoire, elles n’ont pas de développement ; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience.

 

Karl Marx, L’Idéologie allemande (1846), trad. Badia, Éditions Sociales, 1982, p. 78.

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« POUR MIEUX ÇOMPRENDRE LE TEXTE.

Ce texte est très caractéristique du matérialisme de Marx.

Auguste Comte définissait le matérialisme comme une explication du supérieur par l'inférieur.

Or, il s'agit bien ici pour Marx d'inverser la démarche de Hegel et des hégé­ liens en allant de la terre (les hommes réellement actifs et leurs processus de vie réelle} au ciel (les formations bru­ meuses, les sublimations}.

Il faut remarquer que, dans la distinction qui est faite ici entre la conscience et ses repré­ sentations (morales, religieuses, métaphysiques} d'une part et la vie d'autre part, il faut entendre celle-ci comme étant d'abord l'activité technique des hommes dans l'his­ toire, mais aussi, ultimement, les processus corporels « vitaux" (chair, os, cerveau) qui sont à l'origine de l'évolu­ tion des hommes.

Les conditions « matérielles >> de l'exis­ tence humaine sont donc à la fois d'ordre historique, social, économique et biologique.

Mais il n'est plus possible de parler d'une vie de l'esprit, d'une évolution de la conscience qui soit indépendante.

Ce que nie Marx, c'est l'existence d'une histoire de la philosophie qui ait sa nécessité et son sens propres, comme chez Hegel.

La diversité des philosophies ne ren­ voie pas à un développement autonome de la philosophie, mais à la « vie réelle », qui lui est par définition extérieure.

Oue la philosophie ne trouve plus en elle-même son unité ne permet pourtant pas de conclure à un relativisme géné­ ralisé ni, moins encore, à un scepticisme.

Ce qui distingue le nouveau matérialisme de Marx du matérialisme français du xv111e siècle, c'est précisément sa visée de l'universel : « L'ancien matérialisme se situe du point de vue de la société bourgeoise, le nouveau matérialisme se situe au point de vue de la société humaine, ou de l'humanité sociale)) (10e Thèse sur Feuerbach).. »

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