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L'Homme maîtrise t-il le cours de l'histoire?

Publié le 09/03/2005

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histoire

HOMME Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.

HISTOIRE

Gén. Terme équivoque qui désigne à la fois le récit du passé humain, et la réalité historique elle-même, le cours des événements. En ce dernier sens, l'histoire se distingue de la simple évolution car elle suppose plus qu'un changement. Un arbre, par ex., peut croître ou un papillon se métamorphoser, mais ils n'ont pas d'histoire dans la mesure où l'histoire suppose la conscience d'un changement et la possibilité, pour celui qui change, de se représenter la finalité de son évolution en faisant du présent le sens du passé et du futur le sens du présent. Quant au récit, il cesse d'être légendaire pour devenir scientifique dès lors qu'il veut expliquer et non plus simplement raconter en se contentant de recueillir des anecdotes pittoresques. Phi. Les philosophies de l'Histoire posent la question du but poursuivi par les hommes dans l'Histoire, et postulent en même temps que l'Histoire des hommes est celle de leur liberté. Or, si la connaissance du but permet en retour de comprendre la cohérence du processus historique, il semble bien difficile de concilier le double postulat de la rationalité historique et du développement de la liberté. Telle est l'aporie sur laquelle achoppe toute philosophie de l'Histoire. En effet, s'il est possible de dégager par avance une cohérence historique, alors tout se passe comme si l'Histoire était déjà faite, de sorte que l'idée même de liberté humaine se trouve niée. A l'inverse, si l'on suppose que les hommes sont libres, alors il est impossible de saisir le sens d'une Histoire que les hommes font « sans savoir l'histoire qu'ils font » (R. Aron).

     Le terme « histoire « est synonyme d’information, d’enquête. L’histoire désigne à la fois le récit des évènements passés (l’histoire du Moyen-Âge, de la Renaissance) et l’ensemble de ces évènements (le cours de l’histoire). Ainsi comment déterminer ce cours de l’histoire, a-t-il un ordre, une orientation ? Cette question est légitime quand on voit l’apparent désordre des évènements qui jalonnent le monde des hommes. L’historien tente de déterminer les causes qui sont à l’origine des événements, et ce afin d’éclairer la rationalité de leurs enchaînements. La question de l’objectivité découle de cette mise en lumière historique. Mais il apparaît que des événements accidentels peuvent être à l’origine d’un récit historique importants. Aussi, étant donné que de plus en plus l’événement est noyé au milieu d’une infinité d’autres événements, comment peut-on réfléchir sur une logique de l’histoire qui ne soit pas que pur chaos ?  

histoire

« de l'étude philosophique, c'est-à-dire comme rationnelle.Hegel affirme d'entrée de jeu : « La seule idée qu'apporte la philosophie est cette simple idée que la raison gouvernele monde, et que par suite l'histoire universelle est rationnelle.

» La scène du monde ne présente pas un chaosd'événements livrés au hasard et au caprice ; elle est rationnelle, ce qui signifie aussi que les événements, lesguerres, etc.

sont gouvernés par la nécessité.

« De l'étude de l'histoire universelle même doit résulter que tout s'yest passé rationnellement, qu'elle a été la marche rationnelle, nécessaire de l'esprit universel.

»Cette nécessité est pour Hegel le développement de la conscience de la liberté et sa réalisation au sein de l'Etat.

«L'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté, progrès dont nous avons à reconnaître lanécessité.

»Qu'est-ce à dire ? Ce qui caractérise l'homme, l'esprit, est la liberté.

L'histoire est le temps nécessaire pour que,d'une part l'homme prenne conscience de cette liberté, pour que l'esprit parvienne à la connaissance que : «L'homme en tant qu'homme est libre », et que, d'autre part, cette connaissance se concrétise dans le monde, sedonne la forme politique qui lui correspond.

Ainsi Hegel propose-t-il une périodisation de l'histoire humaine, où l'Idéede liberté, présente dès le départ, se déploie, s'éprouve et se réalise.« Les Orientaux ne savent pas encore que l'esprit ou l'homme en tant que tel est en soi libre ; parce qu'ils ne lesavent pas, ils ne le sont pas ; ils savent uniquement qu'un seul est libre […] Cet unique n'est donc qu'un despoteet non un homme libre.

»Cela signifie d'une part que l'Idée de liberté, même sous forme unilatérale et frustre (un seul est libre), est présentedès le départ, mais, de plus, que la conscience détermine l'être : ne pas se savoir libre, c'est ne pas pouvoir l'être,et qu'enfin à toute conscience de la liberté correspond une forme politique adéquate, ici le despotisme.Selon le déploiement de la conscience de la liberté, chez un autre peuple se manifestera une phase plus haut, plusdéveloppée de l'Idée de liberté.« Chez les Grecs s'est d'abord levée la conscience de la liberté, c'est pourquoi ils furent libres, mais eux, aussi bienque les Romains, savaient seulement que quelques-uns sont libres, non l'homme en tant que tel.

Cela même Platon &Aristote ne le savaient pas ; c'est pourquoi […] les Grecs ont eu des esclaves desquels dépendaient leur vie maisleur belle liberté.

»Cette phrase implique d'autres conséquences, aussi essentielles.

La philosophie est fille de son temps.

Ainsi mêmedes philosophes aussi prestigieux que Platon et Aristote ne pouvaient « sauter par-dessus leur temps » etcomprendre que l'homme en tant qu'homme est libre.La philosophie ne fait que tirer au clair, rationaliser, comprendre la nécessité et les failles de ce qui est.

On nesaurait condamner plus fermement le mépris du présent et les créations d'Utopie.

mais on commence aussi àcomprendre ce qui fait passer d'une phrase à une autre de l'histoire : c'est la contradiction qui se manifeste dans laconscience que les hommes ont de la liberté, et par suite, dans la forme étatique qui en résulte.

Ainsi la belle libertégrecque, cette forme unique qu'est la « polis » se voit dépendante des esclaves, c'est-à-dire de son contraire : laservilité.En fin c'est dans le christianisme qu'émerge la conscience que « l'homme en tant qu'homme est libre, que la libertéuniverselle constitue sa nature propre ».

Cependant cette connaissance reste d'abord confinée dans la sphèreintime de la religion (par exemple l'esclavage ne disparaît pas).

La tâche politique moderne est de transformer cetteconscience en réalité, c'est-à-dire de la prendre pour fondement de l'ordre juridique et étatique (comme laRévolution française a tenté de le faire, en ^laçant la liberté et l'égalité pour fondements de son régime).

Ainsi, «Cette application du principe aux affaires du monde, la transformation et la pénétration par lui de la condition dumonde, voilà le long processus qui constitue l'histoire elle-même.

» On comprend dès lors, en partie, pourquoi « L'histoire présente le développement de la conscience qu'a l'esprit, etde la réalisation produite par une telle conscience.

»On peut déduire de tout cela deux points centraux.• D'abord, la philosophie de Hegel est idéaliste.

Non pas au sens trivial (selon lequel serait idéaliste celui qui auraitdes idéaux) ; bien au contraire, cet idéalisme est méprisé et dénigré par Hegel.

Mais au sens vrai : c'est laconscience qui est première et qui détermine l'être.

L'idée de liberté est première et la tâche historique est d'abordle déploiement de sa forme initiale et unilatérale jusqu'à sa vérité, ensuite sa réalisation concrète dans le monde.• D'autre part, la conception hégélienne de l'histoire est tragique.

En ce sens d'abord que l'adaptation du principe aumonde, de la conscience de la liberté à la réalité concrète, qui est par essence la tâche historique « exige un long &pénible effort d'éducation ».« L'histoire universelle n'est pas le lieu de la félicité.

Les périodes de bonheur y sont des pages blanches : car cesont des périodes de concorde auxquelles font défaut l'opposition.

» Si Kant, en effet, accordait une certaine positivité au conflit social, comme moteur de l'évolution, Hegel va plus loin,en légitimant en quelque sorte la violence révolutionnaire.

C'est en effet par la violence que l'on passe d'un stadedéterminé de la conscience de la liberté et de la forme d'État qui lui correspond à un stade plus développé.

Orchaque peuple incarne un moment de ce processus : « L'esprit d'un peuple est un esprit déterminé […] selon ledegré historique de son développement.

»La violence peut prendre la forme d'une guerre pour l'hégémonie : « L'idée générale, la catégorie qui se présented'abord dans ce changement sans trêve des individus et des peuples qui existent un temps puis disparaissent, c'esten général la transformation.

La vue des ruines d'une magnificence antérieure, nous conduit à saisir cettetransformation par son côté négatif.

[…] Or la conséquent la plus prochaine qui se rattache à la transformation,c'est que celle-ci qui est ruine, est aussi naissance d'une vie nouvelle.

»La transformation, les grandes périodes de l'histoire sont les moments où le monde existant et reconnu est mort,miné par de nouvelles possibilités, par l'exigence de donner forme au nouveau stade de l'Idée de liberté.

Or la forcede casser les vieilles structures et de fonder les nouvelles, Hegel l'assigne aux grands hommes de l'histoire. »

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