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l'homme peut-il se prétendre libre ?

Publié le 27/02/2008

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Cette possibilité, l?animal ne l?a pas, l?hésitation n?est pas chez lui le signe de la liberté mais d?un simple embarras, non le prélude à un acte libre mais juste le symptôme d?une incapacité momentanée d?agir.             Comme Max Scheler l?a mis en évidence dans son ?uvre, ce sont des valeurs qui incitent l?homme à effectuer telle action plutôt qu?une autre. Or, ces valeurs il les construit et les conquiert de lui-même, elles ne lui préexistent pas toutes faites comme des forces physiques. L?analogie de Schopenhauer trouve ici ses limites : les valeurs qui déterminent les hommes se caractérisent par leur plasticité, elles sont altérées d?un homme à un autre, modifiées d?une culture à une autre. De plus il n?existe pas de hiérarchie a priori des valeurs, à chaque homme son ordre de valeur, pour certains l?honneur sera prioritaire sur la santé, et pour d?autres non, pour certains la générosité sera valorisée par rapport à l?économie, et ce sera l?inverse pour d?autres encore.             Selon Sartre l?homme possède en propre son existence, il n?est pas déterminé par une éducation ou une essence dont il ne serait que l?expression. Reprenant le célèbre mot du philosophe nous pouvons dire que « l?existence précède l?essence », autrement dit c?est à chaque homme de se façonner, l?homme conquiert sa propre essence par le biais de son existence bien plus que celle-ci ne soit déterminée par celle-là. La hiérarchie de valeur que nos actions et nos choix reflète ne nous est pas imposée du dehors, elle est le produit de notre existence, de notre liberté.   III-On est libre qu?en acte.               Mais on peut se demander s?il y a un sens à se « prétendre libre ».

« statut social.

Pour l'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni de référent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalitéhumaine, soit des individus qui d'abord existent avant de se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on sepense ensuite.

Si l'homme est a priori indéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-mêmepar un engagement dans le monde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." III- On est libre qu'en acte. Mais on peut se demander s'il y a un sens à se « prétendre libre ».

La liberté est-elle de l'ordre dudiscours ? N'est-elle pas plutôt de l'ordre de l'agir ? C'est là une façon de dire que la liberté ne se prouve peut-êtrejamais rationnellement, mais bien plutôt, pour la prouver il faut l'éprouver empiriquement.

Comme produit dedémonstration intellectuelle quelle est la valeur de la liberté ? Une valeur purement théorique ? C'est vers la libertéconcrète, pratique et empirique qu'il faut désormais se tourner.

En effet la liberté n'a probablement de sens quelorsqu'elle est éprouvée.

Dans L'essai sur les données immédiates de la conscience Bergson montre comment la liberté réelle se dérobe au discours philosophique : la définir cela reviendrait à la déterminer etdonc à la dégrader.

Le propre de la liberté étant précisément d'être ce qui ne selaisse pas saisir, il n'y a pas de recette de la liberté ni aucun signe annonciateurde l'acte libre.

C'est pourquoi selon Bergson l'acte libre est toujours inattendupar celui là même qui le réalise, il n'est donc pas le produit du libre arbitre maisd'une nécessité axiologique.

Etre libre ce n'est pas choisir mais agir enconformité avec les exigences de son moi profond (quasi synonyme d'inconscientici).

Parler de la liberté, discourir théoriquement sur elle, se la donner ou nonen fonction d'arguments rationnels c'est donc parler de tout autre chose, c'ests'enfermer dans des représentations sur la liberté mais c'est tout aussi bienmanquer la liberté réelle.

Cette dernière n'a de sens qu'en tant qu'elle estcorrélative d'un vécu.

L'homme peut toujours se prétendre libre mais ce n'estpas pour autant qu'il réalise sa liberté ; être libre ce n'est pas un acquis mais unévénement.

La liberté chez BERGSON L'intuition de la durée vraie doit nous permettre de sortir des apories du libre-arbitre ; il y a en effet un paradoxe à concevoir l'acte libre comme s'il secomposait d'un sujet volontaire, de motifs sur lesquels il délibère, et d'une action: n'est-ce pas réintroduire dans la conscience quelque chose du déterminisme de la matière puisqu'on présentel'action volontaire comme si elle était l'effet de causes antérieures, comme si les motifs pouvaient peser sur le moide façon objective, extérieure ? Le propre d'une telle représentation est bien de n'en rester qu'au « moi superficiel», constitué d'états psychiques distincts, c'est-à-dire au moi tel que le langage ou la vie sociale, pour des raisonsde commodité, l'appréhende.

En rester à un tel niveau, c'est ne pas voir qu'il masque en réalité un « moi profond »qu'il n'est pas possible de distinguer de ses actes dans lesquels il s'exprime tout entier, selon cette « indéfinissableressemblance qu'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste ».

Là encore, c'est parce que nous juxtaposons desétats qui sont en réalité indistincts, que nous sommes incapables de saisir ce qu'est l'acte libre.Enfin, et plus largement, c'est la notion même de vie qui est repensée par Bergson.

Mécanisme et finalisme sontincapables de saisir la vie dans son originalité pour l'auteur de L'Évolution créatrice : l'un et l'autre cèdent en effet àce que Bergson nomme « l'illusion rétrospective du vrai » qui veut que nous projetions sur un processus, sur unmouvement, les états successifs par lesquels il est passé ; nous pensons le continu comme somme d'étatsdiscontinus.

L'idée de « causalité », mais aussi celles de « possibilité » ou de « finalité » se donnent en quelquesorte par avance la totalité accomplie du processus qu'elles sont censées décrire : c'est au produit qu'elles ont àfaire et non à la production elle-même.Autant d'apories et de faux problèmes que l'intuition de la durée vraie, dans ce qu'elle a d'explosif et de créateur,doit nous faire éviter.

Conclusion : Rien ne saurait contraindre l'homme à abandonner ses discours sur la liberté, il est foncièrement légitimeque celle-ci demeure problématique à ses yeux.

Cependant, la contribution de Bergson à cet égard nous paraît sansretour, autrement dit il faut rendre compte de ce que la liberté, si elle se laisse dire, n'a de valeur qu'en tant queproduit d'un acte, la philosophie ne saurait se l'approprier de part en part.

La liberté n'est pas un conceptdéterminable par le fait de la réflexion mais un acte qui dépend de notre moi profond.. »

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