« L'idée d'inconscient exclut-elle toute idée de liberté ? »
Publié le 09/05/2012
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L’homme semble se connaitre. Lorsqu’il agit, il parait et croit contrôler ses choix. De même, selon l’opinion commune, un homme qui n’agit apparemment sous les ordres d’aucun tiers, est libre de décider et de contrôler ses actions. Cependant, de nombreux indices tendent à croire que quelque chose en nous nous échappe. Comment expliquer la peur incommensurable de tel ou tel animal pourtant inoffensif, comme l’araignée ou la souris ? Comment expliquer d’où nous viennent ces rêves dont l’absurdité nous étonne toujours ? Il y a comme en nous un corps étranger qui se manifeste par ces différents actes et sentiments dont la signification nous est inconnue. C’est Freud qui met en avant cet étranger, qu’il nomme « inconscient «. Nous serions donc comme manipulés par des forces obscures. Cette découverte pose problème, nous ne pourrions donc pas être maître de nos actes, de nos choix, bref, de nous-mêmes. Ainsi, l’idée d’inconscient exclut-elle toute idée de liberté ? Nous verrons qu’elle en réfute effectivement une partie, cependant l’homme n’est pas fatalement condamné à un état de non-liberté total.
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Freud découvre ainsi la présence d’un inconscient psychique.
Pour lui, la
conscience n’est pas le tout de l’activité psychique.
Ainsi, selon le psychanalyste, le
sujet ignore la part la plus importante de lui-même : l’inconscient.
Les rêves délirants,
les actes manqués sont autant de signes qui semblent nous indiquer la présence d’un
élément autre que la conscience pour les diriger.
La signification de ces actes nous
échappe cependant.
On compare ainsi l’homme à un iceberg : de la montagne de glace,
l’on ne voit que la partie qui dépasse de l’eau, sans imaginer qu’en réalité est enfoui
sous l’eau le plus gros morceau.
La conscience ne serait que la petite partie apparente
qui dépasse de l’eau, et le reste, caché et plus conséquent serait ce que Freud nomme
l’inconscient.
Cet inconscient est constitué de trois instances psychiques : Freud
appelle le « ça » le réceptacle des pulsions, qui s’augmente de toutes les pulsions
refoulées, comme on dit par exemple « Ca a été plus fort que moi ».
Le « ça » est
comme une énergie psychique qui pousse vers un but : la satisfaction.
Le « surmoi »
est la censure inconsciente formée dès l’enfance, dans l’éducation.
Le « moi » est un
compromis entre le « ça » et le « surmoi ».
Notre psychisme est donc le lieu de conflits
permanent, dans lequel le « moi » doit accorder les pressions contradictoires du « ça »
et du « surmoi », mais aussi le psychisme et la réalité… Par conséquent nous sommes
soumis à ces pressions contradictoires, à ces trois instances, qui influenceraient nos
façons d’agir, nos décisions, nos actes, sans que nous en ayons conscience.
Ainsi, si on admet l’existence de ces instances psychiques, on peut dire que tous
nos actes, nos pensées, nos discours sont influencés par celles-ci, même sans en avoir
conscience.
En ne connaissant la cause, la raison de son action, l’homme ne dirige pas
en toute conscience ses actes et n’est donc pas libre.
En commettant un acte manqué
dont le sens nous est totalement incompréhensible, on ne peut dire qu’on a voulu cet
acte, et donc qu’on est libre.
Je ne suis pas maître de tous mes mouvements.
Notre
inconscient serait comme un guide que nous ne voyons pas et dont nous n’avons pas
connaissance.
Par exemple, je peux ne pas aimer un aliment, en croyant que c’est
parce que son goût me déplait, alors qu’en réalité c’est parce que quand j’étais enfant,
on m’a forcé à en manger, ce dont je ne me souvenais pas… En me pensant libre, je
n’agis en réalité qu’en fonction d’un passé, ou de pulsions refoulées.
L’homme
fonctionne avec des instances psychiques elles-mêmes inconscientes et dont il ne peut
avoir accès, et sa connaissance de soi est complètement illusoire.
S’il vit, décide sous
le poids de son inconscient qui le dirigerait sans qu’il s’en rende compte, il est alors
déterminé.
Ainsi, comme le dit Freud lui-même dans Une difficulté dans la
psychanalyse : « le moi n’est pas maître dans sa propre maison ».
L’homme est
déterminé.
Selon Freud, la découverte de cet inconscient amène la troisième des
humiliations à la vanité humaine : non seulement il n’est pas au centre de la terre (le
modèle est héliocentrique, pas géocentrique) comme le soulève Copernic, il n’a plus
une place privilégiée mais descend bel et bien de l’animal comme l’a démontré
Darwin, mais – et c’est la troisième humiliation – il est soumis au déterminisme
psychologique.
Il ne sait pas tout de lui-même, il n’a pas toute puissance sur soi, il
n’est pas - comme Descartes le pensait – libre-arbitre.
Il existe le cas poussé à l’extrême où l’inconscience prend totalement le dessus
sur la conscience.
Les malades traités par Freud en étaient : hystériques, névrosés…
Dans le cas des hystériques, les malades perdent conscience d’eux-mêmes, ne se
contrôlent plus : lorsqu’ils cèdent la totalité de leur champ d’action à l’inconscient en.
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