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Nos pensées dépendent-elles de notre volonté ?

Publié le 05/03/2004

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Pour se tromper, il n'est pas nécessaire de le vouloir. Il suffit de donner son accord à une proposition qui est fausse. "[...] il faut remarquer qu'il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois." Il est tout à fait possible de se tromper ou d'être induit en erreur sans devoir nier que nous désirons la vérité. L'existence de l'erreur n'est pas incompatible avec l'affirmation selon laquelle nous voulons la vérité. En effet, vouloir la vérité, c'est aspirer au vrai, désirer connaître la vérité. Or, ce n'est pas du tout la même chose que pouvoir affirmer sans contrainte ou admettre sans y être forcé, donc en toute liberté et de manière totalement délibérée, une proposition qui pourrait être fausse. Vouloir la vérité d'un côté et affirmer ou consentir volontairement à quelque chose de l'autre sont deux choses très différentes l'une de l'autre.
La pensée, en tant que faculté de raisonner et de juger est forcément volontaire. Les pensées que je n'ai pas consciemment voulues ne sont pas vraiment des pensées. Penser est chose volontaire.
MAIS...
Nos pensées ne dépendent pas toujours de notre volonté. La vérité s'impose d'elle-même sans que votre volonté intervienne. Si l'on entend par pensée toute activité de l'esprit, une bonne partie de nos pensées est involontaire car inconsciente.

« tromper.

Se tromper n'est pas être abusé par quelqu'un d'autre, ce n'est pas être victime d'une illusion trompeuse,c'est librement prendre le faux pour vrai.

Lorsque je me trompe, c'est bien moi qui me trompe moi-même en affirmantvolontairement que quelque chose est vrai, alors que c'est faux.

L'erreur dépend donc bien de la volonté.

De sorteque lorsque je me trompe, j'en suis le seul responsable.

Rien ni personne ne peut être tenu pour la cause de meserreurs, pour coupable. Mais pourtant, "personne n'a la volonté de se tromper".

Il ne se rencontre personne qui souhaite être dans l'erreurdélibérément, qui souhaite s'abuser lui-même.

On pourrait dire au contraire donc, en donnant à cette propositionune tournure affirmative, que tout le monde veut la vérité, c'est-à-dire aspire à connaître la vérité, désire la vérité.Mais par-là, on peut comprendre qu'ici le mot volonté n'a pas tout à fait le même sens qu'auparavant : il désignenon plus un acte libre, accompli sans contrainte, mais un désir, celui de connaître la vérité comme il sera dit plus loindans le texte.

Or, le désir se distingue de la volonté en ce qu'il nous fait tendre malgré nous, indépendamment detoute décision volontaire vers un but déterminé, sa satisfaction.

Mais alors pourquoi parler néanmoins de volonté deconnaître la vérité puisqu'il s'agit d'un désir qui nous porte vers des choses que nous ne connaissons pas encore etnon d'un acte de la volonté qui lui concerne ce que nous avons déjà à l'esprit ? Parce que ce désir ne s'oppose enrien à ce que nous pouvons librement vouloir puisque la vérité n'est pas dénuée de valeur pour nous. Toutefois, ce constat conduit à soutenir que l'erreur est toujours involontaire puisqu'elle n'est pas voulue, alors quepourtant elle dépend de nous, de notre volonté.

C'est bien cela qui rend l'erreur étonnante : elle n'existe que parnos affirmations volontaires, sans jamais être désirée, donc elle n'existe que par nous mais malgré nous.

Elle estvolontaire, faite en toute liberté, et involontaire, en dépit de notre désir.

Ce qui pour le moins est contradictoire. De sorte qu' "on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements." En effet, elle semble tout à faitimpossible puisqu'elle n'est jamais voulue et qu'il nous appartient de ne pas nous tromper.

Pourtant, nous laconstatons, elle existe bel et bien.

Donc, elle est mais sans paraître possible ! Faut-il réfuter ce qui vient d'être dit ? Ou, sans rien renier, est-il possible de rendre compte néanmoins del'existence de l'erreur ? Par une distinction qui éclaire ses affirmations précédentes, Descartes va pouvoir, sans revenir sur ce qu'il a déjàdit, dépasser la contradiction et par-là commencer à montrer comment l'erreur est possible. " Mais il faut remarquer qu'il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentementà des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois.

Car encore qu'il n'y ait personne qui ne veuilleexpressément se méprendre, il ne s'en trouve presque pas qui ne veuille donner son consentement à des choses qu'ilne connaît pas distinctement" Reformulation-explicitation. Se tromper ou être trompé ne supposent pas que l'on veuille faire des erreurs ou être induit en erreur.

Nous nevoulons jamais l'erreur.

Mais nous pouvons tout à fait librement, c'est-à-dire donc par un acte de la volonté,admettre comme vraie une proposition fausse.

C'est possible chaque fois qu'on ne connaît pas bien ce sur quoi onse prononce. Explication. Pour se tromper, il n'est pas nécessaire de le vouloir.

Il suffit de donner son accord à une proposition qui est fausse. "[...]il faut remarquer qu'il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement àdes opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois." Il est tout à fait possible de se tromper ou d'être induit en erreur sans devoir nier que nous désirons la vérité.L'existence de l'erreur n'est pas incompatible avec l'affirmation selon laquelle nous voulons la vérité.

En effet, vouloirla vérité, c'est aspirer au vrai, désirer connaître la vérité.

Or, ce n'est pas du tout la même chose que pouvoiraffirmer sans contrainte ou admettre sans y être forcé, donc en toute liberté et de manière totalement délibérée,une proposition qui pourrait être fausse. Vouloir la vérité d'un côté et affirmer ou consentir volontairement à quelque chose de l'autre sont deux choses trèsdifférentes l'une de l'autre.

La volonté n'y joue pas le même rôle.

D'un côté, elle est une aspiration volontaire, undésir qui nous porte vers le vrai ; de l'autre, elle est un acte par lequel j'affirme qu'une chose est vraie, qu'elle lesoit ou non.

Désirer n'est pas affirmer ou consentir.

Le désir de la vérité porte sur des propositions qui ne sont pasencore présentes en mon esprit et que je veux découvrir ; pouvoir librement affirmer ou nier une proposition n'a desens que par rapport à celles qui sont présentes en moi, en ma pensée. Ainsi est-il possible de soutenir simultanément que l'erreur dépend de notre volonté et que nous ne voulons pas noustromper.

L'erreur n'est jamais voulue, mais elle est possible pour peu que j'admette librement comme vraie uneproposition fausse. Mais comment est-il possible d'admettre comme vraie une proposition fausse ?. »

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