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Notes de cours: LA MÉTAPHYSIQUE. ?

Publié le 25/10/2009

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Il est parfois considéré de bon ton de médire la métaphysique: Descartes n'affirmait-il pas de n'y consacrer pas plus d'un quart d'heure par jour?

Comme la métaphysique étudie les objets qui seraient situés "au-delà de la nature, de choses physiques", elle paraît une entreprise vaine. Peut-on connaître ce qui est au-delà de la nature, peut-on dépasser les bornes de notre expérience? Mais, lorsqu'on pose la question en ces termes, on commet une grave erreur. Rien n'est plus naturel à l'homme que la métaphysique: inévitablement il pose le problème de son âme, le problème de Dieu, la question de l'univers matériel.

Sans doute, ces objets sont en dehors de l'expérience sensible, mais qui nous dit qu'il faut identifier expérience sensible et expérience humaine? Il n'y a pas d'expérience que nous fassions plus constamment que celle de "notre inquiétude métaphysique" comme disait Leibniz.

Les systèmes métaphysiques, comme les religions, sont, d'abord, des faits et, en toute hypothèse, il faut expliquer pourquoi l'homme leur donne une telle importance. Chrétiens, matérialistes, positivistes, sceptiques (même), tous doivent répondre à ces questions: y-a-t-il en homme une âme immortelle? Dieu existe-t-il? La vérité ne nous est pas donnée sans peine. Mais, en tout cas, il faut répondre.

Sans doute, les raisonnements des métaphysiciens sont parfois difficiles à comprendre. Toutefois, il s'agit de la réalité la plus concrète: notre esprit? N'est-il rien, qu'un feu follet errant à la surface de la matière? Est-il tout et se suffit-il à lui-même? Est-il, comme le dit Lamartine, "un Dieu tombé qui se souvient des cieux?"

La métaphysique pose à l'esprit la question décisive: "Que dis-tu de toi-même?"

« En effet, les réalités que pose le métaphysique ne peuvent tomber sous aucune intuition.

Il en était de même enscience lorsque la pensée voulait affirmer des "réalités" : ainsi l'énergie, n'étant en elle-même ni chaleur, ni mouvement, ne pouvait être pensée.

Quand elle veut être métaphysique, c'est-à-dire penser l'être en lui-même, la pensée semble donc se trouver en face du néant, et ne plus avoir d'objet. La raison semble donc purement formelle.

Elle doit avoir une matière, un donné; autrement dit, elle n'estvalable que lorsqu'elle organise le sensible.

Cette organisation du sensible répond, du reste, à sa fonction: la raison a pour but de nous faire connaître les relations générales des phénomènes, et donc de nous permettre devivre et d'agir.

Mais, le réel demeure en dehors de ses atteintes.

Il faut donc, semble-t-il, s'en tenir sur ce point auxconclusions de Kant. Toute connaissance métaphysique paraît impossible. Nécessité de la métaphysique: Et cependant, la métaphysique est nécessaire. Tout d'abord, on ne peut croire que la science se suffise.

Elle ne constitue pas un système complet deconnaissance.

Elle nous présente des vérités partielles et limitées.

Elle ne satisfait pas les exigences essentielles del'esprit.

Elle ne nous permet pas de comprendre le monde, elle ne peut nous donner une règle de conduite ni fonderla morale: elle abandonne donc notre action à la coutume, aux préjugés. Mais, ce n'est pas tout.

Séparée de la métaphysique, la science devient elle-même une métaphysique, et unemauvaise métaphysique. La science ne fait pas sa propre critique, et ne pose pas le problème de ses limites. Elle risque ainsi de tomber dans l'illusion métaphysique, et, cette fois, en son propre domaine.

La science part des sensations, progresse selon la raison et, des sensations et de la raison, elle ignore la nature et la valeur.Elle tend à ériger ses notions en réalités.

Elle croit atteindre la cause là ou seul le rapport constant lui est donné. Il faut donc que la pensée pense la science comme science, c'est-à-dire la pense comme relative.

Mais lapensée ne peut penser ainsi la science que par rapport à l'absolu, donc qu'en étant, en quelque mesure,métaphysique. Quel est donc cet absolu, présent à la pensée, et qui lui permet de tenir la science pour relative? Faut-il voir, dansle dépassement de la science par la conscience, la simple impression d'un manque, d'une imperfection? L'infinitéspirituelle qui dépasse toute connaissance ne sera-t-elle jamais révélée que dans l'expérience de la misère de notreconnaissance? Ne peut-elle être considérée à son tour comme connue? Possibilité de la métaphysique: Et sans doute faut-il reconnaître, avec Descartes , que l'idée de l'infini est première par rapport à celle du fini.

Si l'infini ne nous était connu en quelque façon, pourrions-nous former l'idée du fini? Si l'absolu ne nous était présenten quelque manière, penserions-nous le relatif? On peut donc considérer que, si l'Etre ne peut être positivementqualifié, toute pensée s'exerce à partir de lui, et le suppose.

L'Etre est donc ce qu'il y a de plus évident.

Aussi,Descartes estime-t-il que l'existence que l'existence de Dieu est plus certaine que celle du monde, et Kant ne met- il jamais en doute le noumène, ou la chose en soi. Mais, Descartes dit aussi que l'infini est conçu et non compris.

Il faut donc préciser ce qu'on entend par connaissance.

La connaissance scientifique aperçoit son objet, et le détermine.

La connaissance métaphysique nesaurait procéder de la sorte: il n'y a pas d'intuition de l'absolu, et l'absolu ne saurait être déterminé (puisquedéterminer l'absolu, c'est le rendre relatif, ce qui nous ramène précisément à l'expérience, à la connaissancecommune et à la science). Ce n'est que par la méthode réflexive que la métaphysique peut poser l'Absolu, et situer, par rapport à lui, l'objet etle sujet qui sont les termes de la connaissance.

Ainsi, Descartes comprend que le "je pense" est le fondement de toute certitude, mais que notre pensée n'est pas le mesure de l'Etre.

Ainsi, Kant s'élève de la science aux conditions de la science, trouve ces conditions dans l'esprit et découvre, par là même, que la science ne nous livrepas la chose en soi.

Toute connaissance suppose un esprit connaissant, tout aperçu dans l'objet suppose l'unité decet ordre, unité qui est l'esprit même.

Et, la certitude de l'esprit est bien notre première certitude, celle quiconditionne toutes les autres.

Pour qui "conduit ses pensées par ordre" , l'esprit est premier, et la science apparaît comme son oeuvre.

Mais, l'Etre, qu'il soit ou non Esprit, demeure hors des prises de notre esprit. On voit qu' il est également permis de dire , selon ce qu'on entend par connaissance, qu'il n'y a pas de connaissance métaphysique, et que toute connaissance adéquate procède de la métaphysique.

Si, eneffet, on appelle connaissance l'intuition d'un objet et sa détermination, il faut avouer qu'il n'y a pas deconnaissance métaphysique: la chose en soi ni l'esprit ne sont intuitivement connus (la chose en soi échappe, et l'esprit ne saurait être connu, puisqu'il est ce qui connaît) - la chose en soi ni l'esprit ne sont déterminés (la chose. »

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