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Penser est-il en notre pouvoir ?

Publié le 09/05/2012

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Ce à quoi nous pensons ne s'impose pas absolument à nous. Ainsi, occupé par l'assertion de Descartes, je puis ouvrir une parenthèse et penser aux vacances prochaines ou aux astronautes de Cap Kennedy ; fermant ensuite la parenthèse, je reviendrai au problème qui m'occupe...

« simple vouloir, lui en substituer une autre plus confortable.

L'activité de l'agriculteur, de l'ingénieur, restent conditionnées par les lois physiques et le cuisinier est incapable de faire qu'un convive qui abhorre la bouillabaisse prenne plaisir à la manger.

B.

Le domaine de la pensée, au contraire, est entièrement en notre pouvoir.

Je puis penser à ce que je veux: au passé, au présent ou à l'avenir.

A la réalité qui occupe normalement mon esprit, je puis substituer l'imaginaire ou même l'impossible, recommencer ma vie, par exemple, ou la revivre à l'âge de la pierre taillée ...

Je puis penser ce que je veux, c'est-à-dire rejeter des opinions que je tenais jusqu'ici pour certaines et me faire d'autres convictions.

Pourquoi même ne pas mettre en doute les principes qui passent pour les normes nécessaires de la pensée? Rien ne résiste, semble-t-il, à mon pouvoir d'affirmer et de nier.

On voit, à prendre l'assertion de Descartes à la lettre, à quelles invraisemblances on aboutit.

Il.

- DISCUSSION Hors de notre pensée, il n'est rien qui soit entièrement en notre pouvoir.

L'affirmation est incontestable.

Aussi est-il inutile de s'y arrêter.

Mais il n'en est pas même de l'affirmation corrélative d'après laquelle nos pensées seraient entièrement en notre pouvoir.

A.

Sans doute nous disposons, dans ce domaine, d'un cer­ tain pouvoir.

Ce à quoi nous pensons ne s'impose pas absolument à nous.

Ainsi, occupé par l'assertion de Descartes, je puis ouvrir une parenthèse et penser aux vacances prochaines ou aux astronautes de Cap Kennedy ; fermant ensuite la parenthèse, je reviendrai au problème qui m'occupe.

Je dispose même d'un certain pouvoir de penser ce que je veux.

Nombre de délibérations se terminent par un arbitrage de la volonté qui opte pour une solution qui ne s'impose pas.

Le domaine de la pensée n'est donc pas régi par une néces­ sité comparable à celle du monde physique.. »

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