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Percevoir, est-ce seulement recevoir ?

Publié le 19/01/2004

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Cela n'autorise cependant pas à confondre leurs attributions ; c'est, au contraire, une grande raison pour les séparer et les distinguer soigneusement l'un de l'autre. Ainsi distinguons-nous la science des règles de la sensibilité en général, c'est-à-dire l'Esthétique, de la science des règles de l'entendement en général, c'est-à-dire de la Logique. Avez-vous compris l'essentiel ?1 L'esprit est-il seulement un récepteur passif ?2 Y a-t-il une logique des sensations ?3 Les lois de la logique sont-elles suffisantes pour produire une connaissance ?  Réponses:1 - Non, puisqu'il organise les données de la sensation.2 - Non, elles sont en elles-mêmes sans logique, sans lien rationnel. C'est l'entendement qui doit introduire une logique en elles.3 - Non, car l'entendement seul ne fournit que des formes vides, sans contenu, qui ne peuvent donc être un savoir réel.

Introduction :

La perception est notre rapport immédiat au monde ; c’est un rapport subi de par notre participation corporelle au monde matérielle. Dans ce sens, la perception apparait avant tout comme réception. Je suis devant mon ordinateur et je reçois les effluves de stimuli visuels auditifs, tactiles qui viennent de l’ordinateur ; en percevant mon ordinateur, je le reçois, ce n’est pas moi qui le crée.

Cependant, la perception n’est pas une simple réception de la sensation, elle ajoute des idées aux données des sens. Par exemple, les stimuli qui me proviennent de mon ordinateur ne contiennent pas en eux même l’information ordinateur, c’est par un acte intellectuel que je rassemble un flux hétéroclite de sensations sous l’idée d’ordinateur.

Problématique :

La perception est une réception des données sensorielles, cependant, ce n’est pas une réception passive, la perception est déjà un travail de l’esprit.

« 3.

Percevoir, c'est aussi inventer.

La vision du peintre pratique, comme le disait Merleau-Ponty un certain foragedans l'en-soi.

La perception ne peut être condamnée comme passive que dans le strict cadre de la théorie de laconnaissance, alors qu'elle est aussi à l'oeuvre dans l'art.

On a coutume de dire que la perception est composée desensations élémentaires, atomiques, primitives, qu'elle synthétise et structure dans une représentation.

Voir quelquechose, c'est recevoir des lumières et des couleurs, entendre c'est percevoir des qualités sonores distinctes les unesdes autres.

Mais les couleurs ne sont pas des sensations brutes, pas plus que les notes de musique ne sont lesdonnées élémentaires de la perception musicale.

Le rouge en-soi ou le bleu en-soi n'existent pas.

Il y a ce rouge-ciou ce bleu-là qui me sont donnés dans telle ou telle perception, et que j'identifie par rapport à elle.

Prises isolément,les notes de musique ne signifient rien non plus : chaque note est identifiée, avec ses nuances du bémol et dudièse, au coeur de la gamme et prend une coloration différente selon la mélodie où elle se trouve.

L'expérience de laperception nous donne un monde riche et obscur, dont on ne peut dire qu'il est constitué de sensations pures qui secombinent les unes aux autres.

D'emblée, la perception est un monde où chaque élément ne prend sa nuance, sadifférence et son autonomie que dans le rapport qui l'unit à son contexte.

La perception est une certaineconfiguration de l'espace où les qualités ne s'individualisent ou ne se fondent qu'en fonction de leur proximité ou deleur distance.

La sensation pure est un mythe : une couleur n'apparaît ce qu'elle est que sous une certaine lumièreet en rapport avec certaines autres couleurs.

Il n'existe ni "qualités pures", ni "pur sentir" : "un pur sentir reviendraità ne rien sentir, et donc à ne pas sentir du tout".

C'est un lieu commun de dire que nous avons cinq sens et, àpremière vue, chacun d'eux est comme un monde sanscommunication avec les autres.

La lumière ou les couleurs quiagissent sur l'oeil n'agissent pas sur les oreilles ni sur le toucher.Et cependant on sait depuis longtemps que certains aveuglesarrivent à se représenter les couleurs qu'ils ne voient pas par lemoyen des sons qu'ils entendent.

Par exemple un aveugle disaitque le rouge devait être quelque chose comme un coup detrompette.

Mais on a longtemps pensé qu'il s'agissait là dephénomènes exceptionnels.

En réalité le phénomène est général.Dans l'intoxication par la mescaline, les sons sont régulièrementaccompagnés par des taches de couleur dont la nuance, la formeet la hauteur varient avec le timbre, l'intensité et la hauteur dessons.

Même les sujets normaux parlent de couleurs chaudes,froides, criardes ou dures, de sons clairs, aigus, éclatants,rugueux ou moelleux, de bruits mous, de parfums pénétrants.Cézanne disait qu'on voit le velouté, la dureté, la mollesse, etmême l'odeur des objets.

Ma perception n'est donc pas unesomme de données visuelles, tactiles, auditives, je perçois d'unemanière indivise avec mon être total, je saisis une structureunique de la chose, une unique manière d'exister qui parle à la foisà tous mes sens.

MERLEAU-PONTY 1) a) Quelle est la conception de la perception réfutée par l'auteur dans ce texte et quelle thèse soutient-il ?b) Quels sont ses arguments ? 2) Expliquez : a) "chacun d'eux est comme un monde sans communication avec les autres"b) En vous appuyant sur des exemples du texte, expliquez: "une unique manière d'exister qui parle à la fois àtous mes sens" 3) Ma perception est-elle une somme de sensations ? 1.

a) Quelle est la conception de la perception réfutée par MerleauPonty dans ce texte et quelle thèsesoutient-il? La perception, selon la conception mise à distance et critiquée par Merleau-Ponty, serait essentiellementanalytique et séparée.

Elle représenterait un univers mental où les sens ne connaîtraient pas unecommunication entre eux.

Lumière, couleurs, sons, etc., fonctionneraient de manière isolée, sans qu'il y aitentre eux une correspondance.

Par exemple, quand j'écoute de la musique, les notes pénétreraient en moi sansqu'elles émettent un univers psychique visuel.

Quand je vois un tableau, un paysage, etc., ces représentationsseraient purement visuelles.

Je perçois le célèbre tableau de Klimt, Le Baiser, où un homme et une femmesemblent symboliser l'Amour : une mosaïque dorée pénètre en moi, sans la moindre évocation - selon cetteconception - de sonorités auditives ou musicales.

On pourrait multiplier les exemples.

Merleau-Ponty réfutecette conception analytique du phénomène perceptif, réduisant ce dernier à un simple processus séparé, sansnulle élaboration structurale.. »

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