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Peut-on concevoir une religion sans Dieu ?

Publié le 10/12/2005

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religion
    II. Le rêve humaniste de la religion civile (Rousseau).   Dans le Contrat Social, Rousseau théorise la possibilité d'une "religion civile", qui se déploierait sous la forme d'un culte à l'homme civique, afin d'assurer la cohésion sociale. Ici, la religion serait coupée de sa fonction de relation "verticale", et aurait pour fonction celle de renforcer le lien "horizontal" entre les hommes. La religion, ici, coupée de tout rapport à une transcendance infinie, se transformerait en un culte, c'est-à-dire à un effet sans cause légitime, puisque l'homme à qui il s'agirait de faire ce culte est lui-même fini et mortel. Cette religion civile fut un grand rêve de Robespierre, mais les dérives de la Terreur ont pu montrer l'extrême danger que peut revêtir une religion qui se déprend de l'une de ses deux exigences fondamentales, à savoir celle de la présence de l'infinité. C'est la raison pour laquelle le consul Bonaparte a renoncé en cette idée, qu'il trouvait utopique d'une part, et dangereuse d'autre part.     III. La religion prise dans son sens cultuel constitue une idolâtrie, donc l'inverse même de la possibilité de la religion (la Kabbale juive).   Toute religion qui se fonde sur ses effets cultuels et qui ne vise qu'à constituer des dévots fervents, se ferme à la possibilité même de la religion.

-La religion, d'après l'étymologie proposée par Cicéron, est ce qui nous relie (religere) à la divinité, c'est-à-dire à une ou des entités qui transcendent notre condition finie, c'est-à-dire sensible et mortelle. -Or, la religion peut aussi se définir, en un second sens, par rapport aux conséquences de la première acception : elle peut désigner toute attitude de dévotion se manifestant à travers une sorte de pompe cultuelle. -La religion peut ainsi se concevoir soit par sa cause (relier l'individu à une entité infinie), soit par ses effets (la dévotion à travers un culte) : or, est-il possible de penser une religion qui séparerait ces deux modalités d'une même attitude spirituelle ? Une religion sans Dieu ou une religion sans culte est-elle même concevable ? Et cette forme nouvelle de religion serait-elle une forme supérieure de religion, ou bien constituerait-elle une forme de décadence par rapport à l'idée même de sacralité ?

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