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Peut-on connaître l'inconscient ?

Publié le 17/01/2022

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Situé hors du champ de la conscience, l'inconscient échappe à toute pensée consciente. Comment donc ce qui échappe à la conscience pourrait-il être objet de connaissance, puisque toute connaissance présuppose nécessairement une conscience de l'objet à connaître ?
 Pourtant, la psychanalyse fait de l'inconscient un objet d'étude qu'elle analyse à travers diverses manifestations : rêves, actes manqués ou encore maladies mentales. La question de la possibilité de la connaissance de l'inconscient ne trouvera sa réponse qu'au terme d'un examen attentif des moyens de connaissance que propose la psychanalyse et d'une appréciation critique de la valeur théorique de cette connaissance.

« Freud cite l'exemple d'un jeune homme qui ouvre une séance à la chambre des députés et commence en déclarant laséance close.

Il y a là substitution d'un mot qui répond au principe de plaisir/déplaisir (désir de clore cette séancevécue comme angoissante) à un mot qui répond au principe de réalité (nécessité d'ouvrir cette séance).C'est sur la base de cette expression que la psychanalyse va élaborer sa méthode d'investigation de l'inconscient.De l'hypnose à la libre association des idées, le psychanalyste met en place une méthode qui abolit la censure de laconscience en provoquant une situation telle que les forces refoulées puissent s'exprimer librement et êtreinterprétées.Freud considère les rêves comme la « voie royale » pour accéder au mécanisme de l'inconscient car ils sontconstitués comme un langage, un système de signes signifiants dont le sens symbolique doit être analysé etinterprété.Cette méthode analytique permet alors de connaître la vie affective complexe de l'individu, faite de désirs etd'angoisses.

En faisant de l'inconscient le lieu des vérités affectives, la psychanalyse montre que la vérité n'est pasle privilège de la conscience et que les vérités de l'inconscient peuvent être accessibles au psychanalyste.La psychanalyse nous livre donc un savoir de l'affectivité fondé sur le langage de l'inconscient.

Or, tout langage estobjet d'interprétation et toute interprétation subjective.

Quelle est donc la valeur théorique de cette connaissance? « La recherche psychologique [...] se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas mare dans sa propremaison ».

Freud, Introduction à la psychanalyse, 1917. « L'homme comme tout être vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas; la pensée qui devient consciente n'enest que la plus petite partie, disons : la partie la plus médiocre et la plus superficielle.

» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire [...], parce que les données de la conscience sont extrêmementlacunaires.

» Freud, Métapsychologie, 1952 (posth.) « Il existe deux variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, etles faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience.

[...]Nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulés.

» Freud, Essais de psychanalyse, 1923. Ces faits psychiques refoulés sont en effet soumis à une censure qui évacue hors de la conscience (qui « refoule »)les désirs jugés incompatibles avec les exigences morales du sujet. « L'inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité.

» Freud, L'Interprétation des rêves, 1899. « Longtemps on a considéré la pensée consciente comme la pensée par excellence : maintenant seulement nouscommençons à entrevoir la vérité, c'est-à-dire que la plus grande partie de notre activité intellectuelle s'effectued'une façon inconsciente.

» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « Il faut éviter [...] de croire que l'inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et sesruses; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller.

Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de penséesen nous sinon par l'unique sujet, Je; cette remarque est d'ordre moral.

» Alain, Éléments de philosophie, 1941. « L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps.

» Alain, Éléments de philosophie, 1941. « La conscience est conscience de part en part.

Elle ne saurait donc être limitée que par elle-même.,» Sartre, L'Être et le Néant, 1943. « L'inconscient est ce chapitre de mon histoire qui est marqué par un blanc ou occupé par un mensonge : c'est lechapitre censuré.

Mais la vérité peut être retrouvée.

» Lacan, Écrits I, 1966.. »

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