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Peut-on définir l'action politique comme étant l'art de jouer avec les apparences ?

Publié le 27/02/2008

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Peut-on définir l'action politique comme étant l'art de jouer avec les apparences ?

 

L’action est un acte intentionnel qui produit un effet sur des objets réels. La politique est l’art d’organiser les relations humaines au sein d’une collectivité. L’action politique serait donc un acte qui, en  s’inscrivant au sein d’une collectivité, aurait pour effet d’organiser les relations humaines. Il s’agit d’examiner la validité de la définition de l’action politique comme l’art de jouer avec les apparences. L’art de jouer désigne une pratique technique qui constitue une compétence spécifique. Les apparences sont soit le reflet véridique de ce qui est, soit ce qui déforme l’être et nous trompe, c’est dans cette seconde acception que l’apparence est prise ici. Ainsi on peut noter la connotation fortement péjorative de cette expression : la politique se réduirait à une habileté à tromper les gens plutôt qu’une véritable action

Dans la mesure où l’action politique a pour objet l’organisation des relations humaines,  elle implique une connaissance vraie de ce que doit être la cité et une action réelle qui ne peut se réduire à un jeu sur les apparences. Cependant si l’action politique veut être efficace, elle ne peut négliger la nature humaine qui est le soubassement du pouvoir : l’homme est plein de préjugés et d’illusions. Ce serait donc la nature humaine qui rendrait nécessaire la conception de l’action politique comme étant l’art de jouer avec les apparences. Il n’est toutefois pas certain que l’action politique puise se réduire à cette définition fondée sur le présupposé d’une logique de domination. Nous sommes dès lors confrontés à ce problème : l’action politique peut-elle être définie comme une entreprise habile de tromperie et d’illusion ou se fonde t-elle au contraire sur le critère de la vérité et de la réalité ?

 

 

  • I l’action politique ne peut être l’art de jouer avec les apparences

 

 

  • II L’action politique peut être définie comme art de jouer avec les apparences

 

 

 

 

  • III l’action politique ne se réduit pas à l’art de jouer avec les apparences

 

 

 

 

 

« fondement.

Il s'agit alors de masquer la véritable origine du pouvoir qui est toujours une usurpation afin de la rendrelégitime.

Ainsi au fragment 977, Pascal critique implicitement l'allégorie du bateau ivre de Platon : puisque chacunprétend être le plus compétent, on n'en viendra nécessairement à la guerre civile si on ne trouve une autre manièred'attribuer le pouvoir.

Ainsi l'institution arbitraire de l'hérédité monarchique évite la guerre civile : « les choses dumonde les plus déraisonnables deviennent les plus raisonnables à cause du dérèglement des hommes ».

Dans une logique de domination, l'art de jouer avec les apparences pourrait définir l'action politique.

Il n'est toutefoispas certain que l'action politique puise se réduire à cette définition fondée sur le présupposé d'une logique dedomination.

III l'action politique ne se réduit pas à l'art de jouer avec les apparences _ L'art de jouer avec les apparences concerne la politique en son essence.

C'est ce que l'on peut soutenir avec leparagraphe 1 du Héros , l'ouvrage de Balthazar Gracian : le courtisan doit être un pénétrant impénétrable.

Il est pénétrant en ce qu'il lit dans le jeu de ses adversaires et comprend ce que désire le peuple et il est impénétrable ence qu'il ne laisse pas lui-même lire dans son jeu.

Ainsi on peut dire ue l'action politique d'un pays suit cette théoriedu pénétrant impénétrable dans les relations internationales.

Au sein même d'un paix aucune action politique ne peutse passer d'une publicité qui présente ses gouvernants ou une réforme sous le jour le plus favorable possible.

Dansla mesure où la politique concerne les hommes et que les hommes sont des créatures pleines de préjugés etd'illusion, il faut sans cesse justifier les actions politiques en les montrant sous une apparence qui ne reflète pasnécessairement leur réalité afin de les faire accepter.

Par exemple, le renvoi des fonctionnaires est une entreprisede modernisation de l'éducation._Néanmoins on ne peut réduire l'action politique à l'art de jouer avec les apparences.

Jouer avec les apparences,c'est se contenter de recouvrir des voiles illusoires, mais ne rien faire véritablement.

Or l'action politique doit avoirdes résultats effectifs qui ne peuvent se réduire à une entreprise de communication et de propagande.

L'exigenced'affect interdit la réduction de l'action politique à cette définition.

C'est ce que l'on peut soutenir avec HannahArendt dans la Crise de la culture , à l'article liberté : la liberté politique, est le possibilité pour chaque citoyen de contribuer à l'organisation des relations humaines au sein e la cité.

Il s'agit alors de travailler à établir un vivre -ensemble qui soit au bénéfice de chaque homme.

On ne peut donc s'en tenir à la propagande puisque il ne s'agitplus de tromper les gouvernés au service des gouvernants, mais de permettre à tous d'agir pour la collectivité.

Conclusion :L'action politique ne peut être définir comme l'art de jouer avec les apparences.

Si elle comporte un art de latromperie nécessaire pour justifier et légitimer des actions, il n'empêche que l'action politique comporte une partd'effectivité, une exigence de réalisation et d'efficacité qui ne peut se réduire à une entreprise de propagande.L'essence de l'action politique, c'est d'abord et avant tout l'action, c'est-à-dire l'acte intentionnel des citoyens àaméliorer par leurs propres efforts la qualité de leur vivre ensemble._. »

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