Peut-on échapper à son temps ?
Publié le 17/01/2022
Extrait du document

Lorsque l’on affirme qu’on vit avec son temps, ou encore que les temps changent, on n’emploie pas le terme « temps « dans le même sens que quand on dit que l’horloge permet de mesurer le temps. Ainsi, dans l’expression « échapper à son temps «, c'est au premier sens du terme que l’on pense. Le temps est alors compris comme l’ensemble des circonstances (étymologiquement, ce qui se tient autour)- sociales et historiques- dans lesquelles un homme vit. Echapper à son temps, cela signifierait donc soit se soustraire activement à ce qu’on peut appeler son conditionnement, soit en être éloigné sans l’avoir choisi (homme né loin de tout et de tous, dans une contrée déserte). Ce même homme pris en exemple n’est-il pas un être mythique ? Se peut-il qu’un homme échappe à son temps ? L’intitulé nous invite à penser que l’homme subirait son temps, c'est-à-dire qu’il ne pourrait pas choisir de ne pas vivre là où il vit, au cœur d’une époque, dans un cadre social et économique déterminé. On doit dés lors se demander si l’homme peut se libérer de tout conditionnement, c'est-à-dire s’il en a la capacité, et comment il l’acquiert.

«
III.
Assumer le destin
Si donc nous renonçons à « échapper » purement et simplement à notre temps, cela veut-il dire pour autant quenous le subissons comme une fatalité?
• La tentation du fatalisme.
Du constat qu'on n'échappe pas à son temps, on risque de conclure un peu hâtivement qu'il faut, du coup, « vivreavec son temps » et se laisser porter par le cours des choses, les modes, des croyances du moment.
Mais leconformisme pur et simple est une forme de renoncement à la liberté et se fonde souvent sur des aspectssuperficiels qui ne seront pas toujours retenus par les générations suivantes.
Savons-nous vraiment de quoi est fait« notre temps » ?
• Temps révolu ou temps naissant?
Un proverbe latin dit que le destin emporte ceux qui le fuient et porte ceux qui le veulent.
Ce n'est ni en fuyant sontemps ni en cherchant à le nier qu'on peut affirmer sa liberté, mais en agissant avec lucidité selon ses convictionsen tenant compte des circonstances : toute la difficulté est de trouver la combinaison la plus fine.
Les grandshommes de l'histoire sont souvent ceux qui ont su dire « non » à la fatalité et s'appuyer sur certains courants deleur époque pour faire naître un espoir nouveau.
Lorsque nous subissons « notre temps » comme une fatalité, c'estque nous le traitons comme un temps révolu et non comme un temps en train de naître, riche de possibilitésinsoupçonnées car encore à inventer et à produire par l'action.
Conclusion.
Il convient donc de briser l'alternative du conformisme ou de la révolte pour mieux comprendre que, si nous nepouvons inventer notre époque en partant de zéro, si nous avons à tenir compte de tout un passé et d'unenvironnement qui ne sont pas malléables facilement, le temps se distingue précisément de l'espace dans la mesureoù il est production permanente de nouveauté ; on peut donc apporter à « son temps » une note personnelle qui enmodifiera le profil pour les générations suivantes..
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