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Peut-on échapper a son temps ?

Publié le 21/03/2005

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Celui qui ne se tient pas « au courant « se voit reprocher de « ne pas vivre avec son temps «.Assumer cette condition implique donc une certaine solitude.

* Un temps unique. Solitude d'autant plus pesante que nous ne vivons qu'une fois et que nous craignons de dépenser notre énergie dans une lutte vaine et de gâcher ainsi nos plus belles années. Le conformisme est souvent lié à une certaine conscience de la brièveté de la vie et au désir d'en jouir. Il est un temps auquel nous ne pourrons échapper : celui de notre mort.

II. La liberté de faire « table rase «

Et pourtant ne sommes-nous pas, en tant qu'individus, libres de modeler le temps de notre existence individuelle à notre guise et indépendamment de notre époque? Si nous affirmons notre liberté, dit Sartre, alors nous sommes responsables des influences que nous laissons peser sur nous.

* Fuir dans l'instantané ou l'éternité?

Attention ! L'expression « échapper à son temps « est métaphorique et il ne s'agit donc en aucun cas de se lancer dans un récit de science-fiction sur la machine à remonter le temps !

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« l'action, en marchant résolument à contre-courant, en critiquant explicitement les modes et les aspects négatifsd'un temps que nous voudrions meilleur.

Cette attitude portée à la caricature est incarnée par le personnaged'Alceste dans Le Misanthrope de Molière. • Notre temps nous rattrape. Le choix délibéré de l'inactualité et d'une conduite « intempestive » ne nous rend pourtant pas véritablement libres àl'égard de notre époque puisque nous nous définissons encore par rapport à elle, même si c'est pournous y opposer. III.

Assumer le destin Si donc nous renonçons à « échapper » purement et simplement à notre temps, cela veut-il dire pour autant quenous le subissons comme une fatalité? • La tentation du fatalisme. Du constat qu'on n'échappe pas à son temps, on risque de conclure un peu hâtivement qu'il faut, du coup, « vivreavec son temps » et se laisser porter par le cours des choses, les modes, des croyances du moment.

Mais leconformisme pur et simple est une forme de renoncement à la liberté et se fonde souvent sur des aspectssuperficiels qui ne seront pas toujours retenus par les générations suivantes.

Savons-nous vraiment de quoi est fait« notre temps » ? • Temps révolu ou temps naissant? Un proverbe latin dit que le destin emporte ceux qui le fuient et porte ceux qui le veulent.

Ce n'est ni en fuyant sontemps ni en cherchant à le nier qu'on peut affirmer sa liberté, mais en agissant avec lucidité selon ses convictionsen tenant compte des circonstances : toute la difficulté est de trouver la combinaison la plus fine.

Les grandshommes de l'histoire sont souvent ceux qui ont su dire « non » à la fatalité et s'appuyer sur certains courants deleur époque pour faire naître un espoir nouveau.

Lorsque nous subissons « notre temps » comme une fatalité, c'estque nous le traitons comme un temps révolu et non comme un temps en train de naître, riche de possibilitésinsoupçonnées car encore à inventer et à produire par l'action. Conclusion. Il convient donc de briser l'alternative du conformisme ou de la révolte pour mieux comprendre que, si nous nepouvons inventer notre époque en partant de zéro, si nous avons à tenir compte de tout un passé et d'unenvironnement qui ne sont pas malléables facilement, le temps se distingue précisément de l'espace dans la mesureoù il est production permanente de nouveauté ; on peut donc apporter à « son temps » une note personnelle qui enmodifiera le profil pour les générations suivantes.. »

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