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Peut-on modifier le cours de l'histoire ?

Publié le 29/07/2005

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En tant que nous agissons, nous participons à l'Histoire. Selon Hegel, c'est la Raison qui mène l'Histoire, elle doit donc passer par chaque conscience pour se réaliser et se développer. Mais nous n'avons pas conscience de la fin de l'histoire, nous participons à son développement, même de manière irréfléchie, ce que Hegel appelle ruse de la Raison: par des actes irréfléchis des hommes réalisent l'Histoire rationnelle. Pour Marx, il faut modifier d'une façon brutale le cours de l'Histoire par une révolution. Pour lui l'Histoire se comprend comme une représentation que se donne une société d'elle même et qui lui permet d'entériner ses coutumes et de justifier les injustices en son sein. La modification du cours de l'Histoire devient donc un impératif moral. III: Une question féconde   La question de savoir si nous modifions le cours de l'Histoire est au fond celle de notre responsabilité et de notre engagement dans l'histoire humaine. Il serait aisé de faire de l'histoire un cours d'évènements produits par des causes occultes sur lesquelles nous n'avons pas prise pour se dédouaner de cette question. L'histoire humaine se joue sur la scène politique, savoir si nous modifions le cours de l'histoire c'est savoir quel est notre degré de participation à la vie politique. La question est donc celle des conditions de cette participation.

L'Histoire semble nous dépasser, nous l'apprenons à l'école, mais nous n'avons pas clairement conscience de notre place actuelle en elle.

D'une part, l'histoire que nous apprenons est toujours déformée en nous, l'historien ne peut pas se faire le miroir du monde, il doit sélectionner les faits exclure et déformer le cours réel des évènements. Nous modifions donc l'histoire à un niveau cognitif.

Mais l'Histoire avec un grand « H « n'est pas qu'une connaissance que nous pouvons avoir, c'est aussi le destin de l'humanité. Pouvons nous le modifier? Il nous semble trop éloigné de nous pour que nous puissions prétendre modifier son cours, il semble nous dépasser, pourtant, par nos actes nous y participons puisqu'il est l'ensemble des actes humains.

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« En 1845, Marx écrit les « Thèses sur Feuerbach ».

La onzième précise que « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, ce qui importe, c'est de letransformer ».

Contrairement à ce que prétend une interprétation courante, il ne s'agit pas pour Marx de répudier la philosophie et le travail de réflexion, mais de le redéfinir, et de lui donner une nouvelle place, une nouvelle tâche.

Marx ne récuse pas la pensée, mais sa transformation en idéologie, son éloignement de la pratique. La onzième thèse clôt la série de note rédigées par Marx en 1845 qui constitueront le point de départ de la rédaction, avec la collaboration d' Engels , de l' « Idéologie allemande » (1846).

Ces thèses, qui ne sont pas initialement destinées à la publication, paraîtront après la mort de Marx à l'initiative de Engels , qui les présente comme un document d'une valeur inappréciable puisque s'y trouve « déposé le germe génial de la nouvelle conception du mode ». Etape décisive dans la maturation de la pensée de Marx , cet ensemble d'aphorismes, en dépit de son apparente limpidité, ne peut être compris indépendammentde ce qui précède et de ce qui suit le moment de sa rédaction.

Nul texte, en ce sens, ne seprête davantage au commentaire, alors même, paradoxalement, que cette onzième thèsesemble dénier toute légitimité à l'activité d'interpréter. Formé à l'école de la philosophie allemande, lecteur de Hegel avant de devenir émule de Feuerbach (qui est un « matérialiste » au sens des Lumières), Marx construit sa propre compréhension du monde en « réglant ses comptes avec sa conception philosophique antérieure ». Le terme de « philosophie » désigne ici la représentation théorique dominante à son époque, qui fait de la transformation des idées la condition nécessaire et suffisante de la transformation du monde.

(Ce qui constitue une vision « idéaliste » de l'histoire et des rapports de la théorie à la pratique.) Brocardant ceux qui possèdent « la croyance en la domination des idées », Marx leur oppose l'affirmation que « les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent […] comme l'émanationdirecte de leur comportement matériel ». Là gît le fond du désaccord avec Feuerbach : si celui-ci affirme bien la nécessité de faire commencer la philosophie avec et dans la « non-philosophie », dans la vie réelle, il réduit celle-ci à l'existence individuelle d'un homme pensé de manière abstraite, coupé des rapports sociaux (et par suite restreint à sa dimensionsensible). L'opération critique effectuée ici par Marx consiste à redéfinir la réalité humaine.

Il s'agit de rejeter la thèse de l'existence d'une nature humaine et de lui substituer l'analyse d'une réalité sociale complexe et structurée, oùles hommes édifient historiquement leur individualité en « produisant leurs conditions d'existence ». Il s'agit donc de récuser une vue abstraite et éloignée du réel pour s'attacher à ce que sont les hommesconcrets et leur évolution historique. La sixième thèse énonce que « L'essence humaine n'est pas une abstraction inhérente à l'individu pris à part, dans sa réalité, c'est l'ensemble des rapports sociaux. » Il ne s'agit aucunement, contrairement à ce que maintes lectures hâtives ou prévenues affirment, de réduire l'individu aux rapports sociaux, mais d'affirmer quel'essence humaine n'a pas la forme du sujet pensé par la psychologie. Autrement dit, que la clé de la compréhension de la personnalité concrète ne se trouve pas dans la conscienceindividuelle.

Mais, à l'inverse, celle-ci ne se détermine singulièrement que dans le cadre de rapports sociaux quilui préexistent et qui constituent de ce fait ses « présuppositions réelles », base de sa formation effective et point de départ de son intelligence véritable. On ne peut donc pas comprendre l'individu en l'isolant de la société dans laquelle il s'insère, travaille, etc.

Ilfaut au contraire, pour saisir l'individu dans sa singularité, ne pas prendre pour base les illusions qu'il peut sefaire sur lui-même, en ce sens qu'il est victime des préjugés de son temps et que « les idées dominantes sont les idées de la classe dominante ». Par suite, l'activité individuelle est essentiellement, constitutivement, sociale et ne peut en aucun cas êtreréduite à l'ensemble des perceptions sensibles de l'individu isolé et des représentations qui en dérivent : « La véritable richesse des individus réside dans la richesse de leurs rapports réels .

» Par suite encore, les formes de conscience, que Marx désigne du terme d'idéologie, n'ont pas d'autonomie mais bien une spécificité.

Car, si « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience », il reste à expliquer historiquement l'apparente séparation et opposition entre la réalité matérielle et les représentations que l'on s'en fait. Le problème n'est donc pas tant de récuser une philosophie qui s'invente un monde séparé et dédaigne leshommes réels, que de mettre au jour les conditions de possibilité d'une telle méprise, que de dégager les. »

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