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Peut-on penser une liberté sans loi ?

Publié le 17/09/2011

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La liberté est la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, en ne subissant aucune restriction ou contrainte extérieure. Or une loi est une règle édictée par une autorité que toute personne doit respecter. Il s'avère donc que la loi contraint la liberté dans la mesure où l'individu reçoit des instructions et qu'il n'est pas en position de faire ce qu'il veut. Cependant on ne peut pas dire qu'il existe de liberté sans loi, lesquelles sont indispensables au respect de la liberté d'autrui et de la vie en société. Ainsi, il serait légitime de se demander si le sens même de liberté signifie « faire ce que l'on veut «. Nous verrons d'abord le sens de la liberté sans loi. Ensuite qu'il n'y a pas de liberté sans loi. Enfin que la loi entrave nos possibilités d'action et donc limite notre liberté.

« Sujet : Peut-on concevoir une liberté sans limites ? Selon le philosophe libéral américain John Rawls ( 1921-2002 ), "La liberté ne peut être limitée que par la liberté".

Ici la liberté seraitd'être libre de faire tout ce que l'on veut, de pouvoir agir sans aucune limite.

Selon le stoïcisme il existe une liberté sans limites qui seraitune liberté absolue intérieur.

Cependant si l'on prend l'exemple des esclaves malgré leurs liberté intérieure absolue, ils n'ont pas deliberté extérieure.

A contrario, d'un point de vue général la liberté est la faculté d'agir selon sa volonté en fonction des moyens dont ondispose sans être entravé par le pouvoir d'autrui.

Elle est la capacité de se déterminer soi-même à des choix contingents.

Une liberté sanslimites conduirait à un état de chaos où aucune personne ne serait sereine.

On peut alors se demandé si une liberté sans limites estpossible ? Pour cela nous verrons dans une première partie qu'elles seraient les conséquences d'une liberté sans limites.

Puis dans unsecond temps nous chercherons à démontrer qu'une liberté sans limites serait une liberté illusionnée.

Enfin pour conclure nous essayeronsde trouver quelles seraient les conditions pour instaurer une liberté limitée mais qui reste toujours liberté. La conception d'une liberté absolue se traduit par une absence de limites, donc une absence de lois, qui conduirait à une absence derégulation et par conséquent à des conflits.

Dans une liberté sans limites l'individu serait plus à l'écoute de son instinct, de son impulsion,de ses désirs, de la spontanéité de son action plutôt que de sa raison.

Pour l'individu qui agit selon sa guise, celui-ci devient esclave deson désir, il est victime d'une illusion et de ses désirs alors qu' il croit être libre.

Pour Spinoza, la liberté consiste à obéir à la raison, on estlibre en obéissant aux lois de la raison.

Pour lui, le libre-arbitre ( faculté prétendue d'agir sans y être déterminé ) est une illusion.

Leshommes se croient libre parce qu'ils sont conscient de leurs actions et de leurs désirs.

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Un homme libre n'obéit qu'à sa propre volonté,cependant un homme ne vit pas seul, en société il est un citoyen libre à la condition d'obéir à une loi égale pour tous.

Si chacun peutrechercher son plaisir comme il l'entend, si chacun peut poursuivre ses intérêts à lui à sa façon, si chacun peut sans entrave légalechercher à réaliser ses projets, ses désirs, intérêts et projets des uns et des autres n'étant pas toujours compatibles, les conflits sontinévitables.

Dans ces conditions, la vie sociale deviendrait impossible car tout le monde serait en conflit avec tout le monde, en guerreavec tout le monde.

C'est ce que Hobbes définira comme : "l'état de guerre de tous contre tous".

En l'absence de lois et d'institutions quiles font respecter, c'est-à-dire en l'absence de l'Etat, les individus, selon lui, ne peuvent qu'entrer en conflit les uns contre les autres parcequ'ils ont tous en eux des désirs naturels qui les portent à se confronter de façon violente : l'appât du gain, la méfiance envers les autresperçus comme des menaces, le sens de la réputation, de l'honneur...

En somme, ce serait l'anarchie (absence d'Etat, c'est-à-dire de loiset d'institutions qui les font respecter) ce qui mène au chaos, au désordre, à la violence généralisée.

Les limites sont aux services de laliberté.

Il n'y a de liberté possible que dans le cadre de limites.La liberté de la volonté est une illusion.

On a conscience de nos appétits mais pas de leur cause.

On sait ce qu'on désire mais on neconnaît pas les causes de notre désir.

Nous ne sommes pas libres au sens où nous ne sommes pas maîtres de nous-mêmes : on ne sedomine pas, on ne choisit pas les fins qu'on poursuit.

Nos désirs s'imposent à nous et décident pour nous.

Cependant, nous nous croyonslibres parce que nous sommes trompés par l'accord que nous pouvons avoir avec nos désirs.

On se croit libre simplement parce qu'on nes'oppose pas à ce qui nous détermine à désirer ce qu'on désire.

La preuve nous en est précisément fournie par l'impuissance à faire cequ'on choisit de nous-mêmes de faire lorsque cela va à l'encontre de nos désirs.Ce qui signifie que plus nous sommes libres au sens deDescartes, moins nous le sommes pour Spinoza.

Descartes soutient qu'on est d'autant plus libre qu'on agit volontiers, c'est-à-dire enaccord avec soi et avec les raisons qu'on a d'agir.

Spinoza répond que c'est dans cette situation d'accord avec soi-même que l'illusion dela liberté est la plus grande : on croit qu'on fait ce qu'on veut alors qu'on est simplement en accord avec ce que veut notre désirindépendamment de nous.

C'est d'ailleurs ce qui justifie que Spinoza parle d'illusion de la liberté et non de privation de liberté : on n'estpas libre, mais on ne le sent pas et même, on se croit le plus libre lorsqu'on l'est le moins.

Du coup, il n'y a pas de volonté au sens deDescartes chez Spinoza, il n'y a que des « appétits» , c'est-à-dire des désirs dont la cause nous échappe.

Spinoza ramène la volonté audésir en montrant que la confusion repose sur l'ignorance des causes de nos désirs.

On pense souvent que nous sommes libres de vouloirou de choisir ce qu'on veut, mais en réalité, rien n'est moins sûr ; ce que nous voulons, nous ne pouvons pas ne pas le vouloir, noussommes déterminés à le vouloir.

En conséquence, paradoxalement, la seule liberté qui existe est celle dont on doute le plus de manièrespontanée, c'est donc la liberté extérieure.

En effet, si on pense que ce que nous faisons volontiers est déterminé par des causes quenous ne connaissons pas et que nous ne contrôlons pas, néanmoins on le fait volontiers, c'est-à-dire sans ressentir une contrainte interneou externe.

On est en accord avec soi et c'est ce qui fonde l'illusion de la liberté. Il existe deux façons d'être libre, incompatibles et opposées.

Soit la liberté est conçue comme indépendance individuelle protégée par desdroits, soit elle est conçue comme participation active aux affaires politiques de la Cité.

L'une exclut l'autre.

Il existe donc une solutionpolitique au problème des limites que les lois imposent à la liberté : que les lois soient voulues comme telles par les individus.

Ce qui estpossible soit lorsqu'elles définissent et protègent des droits individuels, soit lorsqu'ils font les lois eux-mêmes.

Il faut noter que ladémocratie est nécessaire dans les deux cas.

On contredira peut-être que même dans ces conditions, même en démocratie, on peuttoujours avoir le sentiment de ne pas être libre, d'être sans cesse entravé par les lois, bref qu'on ne peut pas faire tout ce qu'on veut.

Ilest vrai qu'on peut éprouver ce sentiment.

Soit lorsque la loi n'est pas légitime, c'est-à-dire lorsqu'elle porte atteinte à nos droits qui enpeuvent êtres enlevés, soit lorsqu'on voudrait avoir plus de droits que ceux auxquels on a droit en tant qu'homme et en tant que nousvivons avec les autres.

Dans le premier cas, notre sentiment est justifiée et appelle à agir de façon à obtenir le changement des lois, dansle deuxième, il n'est pas justifié : il exprime un désir irréfléchi et dangereux d'absence d'opposition qui ne peut conduire qu'à l'état deguerre de tous contre tous ou à vouloir des privilèges qui ne sont pas justifiés.

Cela signifie que la liberté par les lois exige de renoncer àce rêve d'une liberté absolue parce qu'on n'a pas, par nature, tous les droits et parce qu'on n'est pas tout seul au sein d‘une société.

Deslimites sont donc nécessaires, ne serait-ce que pour rendre possible entre elles les existences et les libertés de tous.

On n'a pas le choixentre une liberté totale mais dangereuse par absence de loi et une absence de liberté nous préservant de tout danger par l'obéissanceaux lois.

Il est possible de vivre libre et en sécurité par la loi.

En outre, à partir de la solution politique au problème des limites de laliberté imposées par les lois, il est possible de régler également le problème des limites économiques de la liberté dans la mesure où leslois peuvent au nom de la justice, de la cohésion sociale ou de la solidarité nationale limiter les inégalités économiques ou assurer à tousdes ressources suffisantes pour accomplir au moins une partie de ses projets. Pour conclure, je peut donc dire qu'une liberté sans limites amènerait à une société où chacun serait en conflit avec l'autres à cause d'uneabsence de lois et d'institutions au sein d'une société, car l'individu à des désirs naturels qui le porte à entrer en conflit avec autrui.

Maisaussi qu'une liberté sans liberté ne serait qu'une illusion en raison du fait que l'on pense souvent être libre de vouloir ou de choisir cequ'on veut, mais en réalité, ce n'est pas le cas : ce qu‘on veut, on ne peut pas l‘avoir, car on est déterminé à le vouloir.

Il existe unparadoxe entre la liberté extérieure dont on doute est bien réelle sous la forme de la technique et des lois lorsqu'elles sont acceptéescomme telles et la liberté intérieure, qu'on s'accorde sans le moindre doute, est une illusion.

Je peux aussi dire que l'on peut avoir uneliberté limitée qui reste malgré tout liberté, en ayant un minimum de limites imposées par les lois.

Cependant peut-on dire que l'idéed'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?. »

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