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Peut-on reconnaître pour maître l'un de nos semblables ?

Publié le 22/02/2012

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Tiré du latin magister : celui qui dirige, le terme maître employé au sens propre est une personne qui commande, gouverne ou exerce une autorité. Il implique nécessairement le rapport entre une conscience dominante et une conscience dominée. Dans l'antiquité, il caractérisait une personne possédant un ou plusieurs esclaves. De nos jours, il est également attribué à une personne enseignant un savoir spécifique. Peut on légitimer l'établissement de l'un de nos semblables en tant que maître ? Quels seraient alors les critères permettant de mesurer la valeur d'un Homme que l'on considérerait comme son supérieur ? Par ailleurs, la notion de domination n'est-elle pas inhérente à l'homme ? Quels peuvent être les dangers que soulève la présence d'une conscience dominante qui serait notre semblable ? Le problème serait ici de reconsidérer la valeur d'un maître pour comprendre si la présence d'un tel individu n'est pas nécessaire à l'humanité.

« Sujet : Peut-on reconnaître pour maître l’un de nos semblables ? Tiré du latin magister : celui qui dirige, le terme maître employé au sens propre est une personne qui commande,gouverne ou exerce une autorité.

Il implique nécessairement le rapport entre une conscience dominante et uneconscience dominée.

Dans l’antiquité, il caractérisait une personne possédant un ou plusieurs esclaves.

De nosjours, il est également attribué à une personne enseignant un savoir spécifique.Peut on légitimer l’établissement de l’un de nos semblables en tant que maître ? Quels seraient alors les critèrespermettant de mesurer la valeur d’un Homme que l’on considérerait comme son supérieur ? Par ailleurs, la notion dedomination n’est-elle pas inhérente à l’homme ? Quels peuvent être les dangers que soulève la présence d’uneconscience dominante qui serait notre semblable ? Le problème serait ici de reconsidérer la valeur d’un maître pourcomprendre si la présence d’un tel individu n’est pas nécessaire à l’humanité.Nous tacherons d’abord de comprendre pourquoi la seule considération d’une grandeur d’établissement ne peutsuffire à la mise en place de l’un de nos semblables comme notre maître légitime.

Ensuite, nous verrons pour quellesraisons l’établissement d’un tel ordre est nécessaire à l’Homme.

Nous verrons enfin dans quelles conditions de telsrapports peuvent être un moteur pour l’humanité.L’enjeu de cette réflexion serait donc de reconsidérer la position d’une conscience dominante par rapport à uneconscience dominée chez l’Homme pour en légitimer l’existence. De droit, et ce en regard de l’article 1 de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1948 :« tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit ».

Ainsi, il n’existerait pas de moyen légitimede déterminer l’un de nos semblables comme supérieur aux autres Hommes.

On peut remarquer que dans le passé,l’esclavage a été très longtemps utilisé par l’Homme, toutefois, l’abolition de celui-ci démontre une prise deconscience de l’humanité par rapport à l’injustice de cette pratique.Cependant, comme le souligne PASCAL dans ces trois discours sur la condition des grands, la société, de part sonévolution, a établi, à plusieurs niveaux, la présence de dominants, que l’on pourrait appeler maître, et de dominés.

Ildistingue deux types de telles consciences : les grandeurs « d’établissement » (comme a pu l’être la noblesse, ou denos jours le patronat), et les grandeurs « naturelles » (que peuvent être des maîtres de conférences, desscientifiques, des athlètes), qu’il faut savoir distinguer l’une de l’autre.

Tout d’abord, les grandeurs d’établissement,qui « dépendent de la volonté des hommes ».

Ces grandeurs institueraient comme maître des individus appartenantà un état particulier ; sans distinction d’une capacité physique ou intellectuelle particulière.

Ainsi, c’est l’histoire del’humanité qui a pu déterminer le statut de certain de nos semblables.

Toutefois, étant le produit d’un établissementhumain ne se basant pas sur des critères spécifiques, on ne peut légitimer de telles consciences dominantes.D’autre part, on observe les grandeurs naturelles qui sont « indépendantes de la fantaisie des hommes », car ellessont basées sur les qualités « réelles et effectives de l’âme et du corps ».

Ces dernières grandeurs doivent selonPASCAL être estimées à leur juste valeur et sont légitimes.Ainsi, et ce malgré les principes fondamentaux de notre société, un ordre hiérarchique a été créé entre les Hommes.Ces statuts peuvent être fondés sur des bases justes ou non mais ne peuvent en aucun cas être troublés si l’onveut conserver un bon fonctionnement de notre société. En considérant alors l’état de guerre que pourrait provoquer la suppression de telles grandeurs, on pourraits’interroger sur le fondement d’un tel désir de domination de l’Homme par l’Homme. Malgré son caractère négatif, on observe que le désir de reconnaissance de soi par autrui est inhérent à la conditionde l’Homme.

Ce désir peut être partiellement assouvi lorsque l’on se trouve en situation de maître ou même deconscience dominé.

En effet, comme on peut le remarqué dans la société lors de l’apprentissage ou dans la vieactive, l’Homme est sans cesse confronté à d’autres individus pouvant être meilleurs ou moins bons que lui parrapport à des connaissances, des capacités physique, des responsabilités ou tout autre type de caractères lesplaçant dans un rapport de supériorité ou d’infériorité.

Cette situation, loin de dévaloriser l’Homme, lui fait prendreconscience de lui-même, et lui permet donc d’exister.De plus, comme ont pu le faire remarquer HOBBES dans le Léviathan ou ROUSSEAU dans Du contrat social, l’état civilde la société actuelle diffère de l’état de nature originelle de l’Homme.

En effet, et ce quelque soit la situation del’état de nature envisagé (état de guerre ou état paisible suivi d’un état de guerre), chacun s’accorde à dire quel’association des Hommes a nécessairement provoqué la mise en place d’une autorité souveraine.

Cette autoritésouveraine, pouvant être considérée comme le résultat d’un acte de raison, aurait permis aux Hommes, par le biaisdes lois, de progresser ensembles et dans la même direction.

On peut toutefois souligner que la théorie absolutistedu pouvoir envisagée par HOBBES laisserait d’avantage de place à une utilisation de l’autorité favorisant la mise enplace de lois à des fins personnelles, ce qui la rendrait illégitime.

C’est ce que l’on a pu observer en France sous lamonarchie, avec les nombreux avantages qui étaient réservés aux Nobles, ou encore de nos jours sous certainesdictatures.Ainsi, on peut affirmer que l’institution d’une relation conscience dominante, conscience dominée est la résultante dudésir des Hommes, et de la nécessité pour ceux-ci de trouver de tels rapports pour structurer leur société. En définitive, et ce, en regard de ce que nous avons pu établir précédemment, l’Homme a pu mettre en place parnécessité un ordre hiérarchique dans sa société.

On peut donc penser que pour être libre et donc heureux, l’hommese doit d’être dominé.

L’institution de telles consciences dominantes s’est faite au cours du temps, soit par lareconnaissance d’une réelle valeur naturelle chez ces « maîtres », soit par l’aboutissement d’un établissementhumain qui aurait suivi son cours.

On peut penser alors que l’Homme, pour maintenir cet état d’ordre civil doitpouvoir contrôler partiellement ces consciences dominantes, voire parfois en être un acteur dans le cas de ladémocratie, s’il veut pouvoir éviter des éventuels débordement de la part de ses maîtres qui le contrôlent.. »

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