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Quelle attitude adopter pour trouver le bonheur ?

Publié le 30/03/2009

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§  Le bonheur semble se définir au premier abord comme étant la satisfaction de toutes nos inclinations. Il semble donc avoir partie liée à une attitude particulière, celle de la satisfaction de tous nos désirs, d’autant plus qu’il semble être l’objet de tous nos désirs. Le bonheur serait donc le terme d’une série de désirs satisfaits. Il semble donc de prime abord que le bonheur soit conditionné par la satisfaction de nos désirs, là où le malheur serait dû à la non-satisfaction des désirs. L’homme étant avant tout un être sensible, son bonheur dépendrait entièrement de la réalisation ou non de ses désirs.

§  Cependant il semble que le désir se définisse quant à lui comme étant lié à une satisfaction toujours différée. Il est ce par quoi nous faisons l’expérience du temps et c’est pourquoi il semble être la cause de notre malheur, ne débouchant jamais sur une satisfaction stable, mais étant toujours renouvelé : le désir est ce qui n’est jamais satisfait, chaque désir laissant toujours place à un autre désir, et ce, dans un mouvement perpétuel et sans fin. Dès lors, comment pourrait-il avoir partie liée au bonheur, qui est un état de satisfaction stable et durable, s’il est quant à lui instable et source de malheur ? Le bonheur serait donc cette attitude qui consiste à ne plus rien désirer.

§  Le bonheur semble alors distinct du plaisir et donc du désir qui en est le moteur. Le bonheur serait-il alors l’absence même de désir ? Faut-il se déprendre de tout désir, de toute satisfaction, donc de toute sensibilité pour pouvoir être heureux ? Le bonheur est-il alors un état supérieur à celui de l’homme, que l’homme, sensible ne pourrait atteindre, dans la mesure où il serait trop haut pour lui ?

§  Il semble bien pourtant qu’il soit possible à l’homme d’être heureux, mais ce bonheur est-il alors le vrai bonheur ou seulement une illusion due au désir ? Le désir serait-il alors l’autre du bonheur, cette illusion de bonheur dont les hommes se contentent « faute de mieux « et afin de satisfaire à un plaisir immédiat ? Le bonheur serait alors conditionné non pas par les désirs, et à fortiori par la satisfaction de nos désirs, mais par leur maîtrise, c’est-à-dire par une attitude vertueuse.

§  Le bonheur consiste-t-il en une attitude qui consiste à satisfaire nos désirs ou doit-on fuir le désir pour accéder au bonheur ?

 

 

 

  • I)                  Le bonheur comme satisfaction de toutes nos inclinations.
  • II)               Le bonheur comme absence de tout désir : l’ataraxie.
  • III)            Le bonheur comme conformité à la vertu.

 

 

 

« Faut-il alors s'abstenir de tout désir pour accéder au bonheur véritable ? Le bonheur consiste t-il dans l'absence detout désir ? II) Le bonheur comme absence de tout désir : l'ataraxie. § Le bonheur serait alors l'absence de tout désir et a fortiori, la domination de la raison sur le désir.

Lebonheur se définit, selon cette perspective, comme ataraxie, c'est-à-dire comme absence detrouble, comme quiétude de l'âme.

C'est la conception des Stoïciens, pour qui le bonheur dépend dela raison qui prescrit ce qu'il est juste de vouloir.

Le bonheur se définit alors comme contentement,et non plus comme plaisir.

Il est durable et dépend d'une conception rationnelle du monde.

Lebonheur, engendré par la raison est alors d'une part lié à l'individu entant que raisonnable et d'autrepart, à l'individu en tant qu'il se rend capable de s'élever jusqu'à la loi divine.

Le bonheur comme biensuprême est donc l'accord avec la raison universelle et donc la loi divine.

Il nécessite l'absence detout désir qui se voit éludé au profit de la raison.

Il n'y a pas d'autre bonheur que cet accord avec laraison universelle.

Tous les autres biens dont nous ne pouvons pas disposer, c'est-à-dire les biensque nous désirons sans pouvoir les atteindre, doivent nous devenir peu à peu indifférents.

Il fautdésirer ce qui dépend de nous, et ce désir raisonné est proprement appelé volonté ; cette volontéest donc raisonnable.

Le désir, qui vise ce qui ne dépend pas de nous, donc de notre raison, estalors source de soumission.

Le désir rend l'homme esclave de lui-même selon les stoïciens.

Le sagestoïcien qui est parvenu à cette ataraxie éprouve alors une distance intérieure qui le coupe desdésirs du monde extérieur et lui procure un bonheur sage, moral et stable.

Le bonheur est donc cetétat qui nous coupe de l'extériorité qui est source du désir et des passions.

Le bonheur coupé dudésir est donc le bonheur du sage en accord avec la raison universelle.

C'est un bonheur éthique etvertueux. § Le bonheur, défini comme absence de tout désir et accord avec la raison universelle, semble doncêtre un bonheur contemplatif, propre à nous isoler de toute extériorité et qui paraît identifier le sageà une divinité.

Le contentement serait en effet similaire à l'attitude d'un Dieu qui ne désire rien et quiest purement raison universelle.

Le sage stoïcien serait donc comme un dieu sur terre, mu par uneattitude purement contemplative.

Ce bonheur comme contentement serait un bonheur divin, maisl'homme est-il capable de ce bonheur divin ? En effet, si Dieu peut être purement raison, l'hommen'est pas seulement un être de raison, il est aussi sensible.

La félicité ne serait plus un bonheurhumain mais divin.

Dès lors, le désir semble nécessaire à l'homme et donc à son bonheur, et l'absencede désir caractériserait la divinité, dont l'homme serait incapable.

Mais si le désir est illusion debonheur, y-a-t-il véritablement un bonheur spécifiquement humain ? III) Le bonheur comme conformité à la vertu. § Le bonheur humain nécessiterait donc le désir, pour être précisément humain, mais ce désir semblealors devoir être maîtrisé pour ne pas tomber dans l'excès et faire du bonheur une simple satisfaction.La vraie condition du bonheur semble alors être la vertu, dans la mesure où elle se définit commemaîtrise du désir par la raison, sans être destruction complète du désir.

Ainsi Aristote, dans l' Ethique à Nicomaque , I définit-il le bonheur comme une activité de l'âme, conforme à la vertu.

Or, l'âme rationnelle, proprement humaine, se divise en deux : l'âme qui possède en propre la règle raisonnable,et la faculté désirante de l'âme, qui doit se soumettre à la règle de la raison.

Aristote s'efforce doncde montrer le lien entre le désir et le bonheur.

Le désir est nécessairement en lien avec le bonheur,mais il doit être un désir droit, raisonné. § Une fois le désir raisonné et soumis à la droite règle de la raison, il occupe une place primordiale dansla recherche du bonheur, qui est la fin (le but) de toute morale selon Aristote.

En effet, le désir estce qui oriente le sujet moral vers une certaine fin.

Ainsi, le sujet doit-il délibérer sur les moyens àentreprendre pour atteindre la fin, mais la fin est donnée par le désir lui-même.

C'est donc parce quel'homme désire qu'il peut prétendre atteindre le bonheur, par l'intermédiaire d'actions vertueuses.

Lapartie raisonnable de l'homme, qui le conduit à la vertu et donc au bonheur, ne pourra trouver sondéveloppement que si elle met en mouvement la partie irrationnelle de l'âme dans laquelle se trouve ledésir.

Le désir est contrôlé, éduqué, rationnel et c'est comme tel qu'il permet la vertu pratique et lebonheur qu'elle conditionne.

Dès lors, « nous ne désirons pas une chose parce qu'elle est bonne, maiselle est bonne parce que nous la désirons ».

Le désir raisonné est donc la condition du bien, dubonheur, il en est le critère de reconnaissance.

Le désir vient donc en premier pour reconnaître lebien, donc le bonheur ou la source du bonheur, et ce n'est pas le bien et le bonheur qui mettent ledésir en mouvement. § Ce qui a fait du désir et donc du plaisir qui lui est coextensif, un mal, c'est l'excès, l'absence demaîtrise de soi.

Mais le désir en soi n'est pas un mal, dans la mesure où il est mesuré.

Dans la mesureoù le désir est défini comme rationnel, la morale se définit alors comme une pratique dont le but. »

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