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Qu'est-ce que le bonheur ?

Publié le 27/02/2005

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    3-Le vrai bonheur consiste dans l'acceptation de la souffrance qui chemine vers la joie. *Faire du bonheur un simple objet d'espérance et du devoir la seule fin inconditionnelle de l'homme, c'est être conduit vers deux implications qui heurtent notre sens éthique. *Une telle conception de la destinée humaine méprisent les conséquences de son exercice. La réponse de Kant donnée au problème posé par Benjamin Constant en est la preuve. Si des hommes mal intentionnés viennent frapper à ma porte pour savoir où se cachent un homme qu'ils désirent tuer, dois-je leur dire la vérité et risquer mettre la vie en danger d'un innocent ? Pour Kant, le commandement de ne pas mentir prime sur ses conséquences. Disant la vérité, j'aurais fait preuve de bonne volonté, mais aussi de cruauté en livrant un innocent. (Voir Kant, Sur un prétendu droit de mentir) *La deuxième implication qui heurte notre sens éthique tient dans les présupposés idéologiques et religieux d'une telle position. Si nous devons travailler à mériter notre bonheur après la mort, c'est parce que nous avons travaillé, en péchant, à mériter notre malheur sur cette terre. La vie est dès lors condamnée parce que le mal et la souffrance qui l'habitent sont des conséquences du péché originel de l'humanité.

Distinguer le bonheur de la joie, jouissance en mouvement, alors, que le bonheur est stabilité, mais aussi de la béatitude, bonheur à son point de perfection extrême, bonheur parfait en quelque sorte, du bien-être, sensation plaisante apportée par la satisfaction de besoins physiques, de la félicité, bonheur sans mélange, calme et durable, « acmé « du bonheur en quelque sorte. Mais il y a aussi la prospérité, situation favorable et positive d'un individu sur le plan de la fortune et des agréments qui en découlent. Il y a, bien sûr, le plaisir, jouissance instantanée, essentiellement d'ordre sensible, l'euphorie, sentiment de bien-être général, état de confiance d'une personne, sans oublier le contentement, la satisfaction, la quiétude, cette tranquillité d'âme du sage, mais aussi la sérénité, qui désigne le calme de l'âme ! Ainsi, à travers toutes ces distinctions, pourrez-vous, enfin, définir le bonheur, dans sa spécificité, à travers les différents usages voisins du langage. Alors parvenons-nous au bonheur comme jouissance infinie, comme absolue stabilité et comme complet repos.

« • Au début de l 'Ethique à Nicomaque , Aristote distingue les fins que nous souhaitons pour autre chose qu'elles-mêmes et celles que nous souhaitonspour elles-mêmes.

Ainsi n'apprenons-nous pas l'art médical pour lui-même,mais parce qu'il rétablit la santé.

Il existe donc des fins que nous désironsparce qu'elles sont des moyens pour atteindre des fins jugées désirables enelles-mêmes.

Or le désir humain se représente une fin vers laquelle tendraittoutes les autres et qui serait absolument désirable en elle-même.

Cette fin,c'est le bonheur. Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote conduit l'analyse de ce qui motive lesactions humaines.

Chacun conçoit le bien et le bonheur d'après sa propre vie.Pour le plus grand nombre, le bonheur se définit par une vie de jouissance etde plaisirs ; on en trouve d'ailleurs souvent l'exemple parmi ceux quigouvernent.

Pour un nombre plus restreint ("l'élite et les hommes d'action"), lebonheur est placé dans la récolte des honneurs et des louanges : tel est lebut en général recherché par ceux qui font de la politique.

Il existe enfin untroisième type de bien, relatif à un tout petit nombre ("cette fin a davantagerapport avec ceux qui accordent les honneurs qu'avec ceux qui lesreçoivent").

Ce vrai bien est individuel et inaliénable.

Ce ne sont ni leshonneurs qui rassurent — où l'on cherche la reconnaissance de gensintelligents —, ni même la vertu.

Car on peut être vertueux et rester inactif toute sa vie ; ou, bien pire, endurer bon gré mal gré "les pires maux et les pires malheurs" : on peut être vertueux etterriblement malheureux.

Le souverain bien est un bien qui est recherché pour lui-même et non en vue d'autre chose(comme l'argent par exemple), il est tout à la fois moyen et fin.

Seul le bonheur est en mesure de répondre à cettedéfinition et Aristote le fait résider dans l'activité de l'esprit, partie la plus haute et la plus noble de l'homme, dontl'activité est plus durable et continue que tout autre action pratique.

Elle procure un plaisir certain, tant il est vraiqu'il y a plus d'agrément à vivre dans le savoir que dans l'ignorance, et enfin elle est indépendante, ne répondantque d'elle-même : sa finalité lui est immanente (elle ne dépend pas d'un résultat extérieur plus ou moins bon), et ellese nourrit du loisir à la différence de toutes les autres activités qui sont laborieuses. • Mais cette fin absolument désirable en elle-même est-elle un fruit du hasard, comme le suggère son étymologie« bon » et « heur » ? Dans ce cas il reviendrait aux évènements extérieurs de prendre en charge ce que nousdésirons le plus profondément.

Bien évidemment, cette prise en charge ne peut être absolue et réclame l'exercice denotre volonté.

Seul le bébé laisse au monde l'entière responsabilité de le combler.

Mais l'adulte use de sa volonté deconquête pour rechercher hors de lui ce qu'il croit le combler.

Il travaille pour subvenir à ses besoins.

Il crée desinstitutions pour se protéger. • Or, même si c'est volontairement et en exerçant une maîtrise sur le monde que l'homme cherche hors de lui lebonheur, il n'en demeure pas moins que toute visée d'une fin extérieure introduit du hasard et rend la satisfactioninstable.

Il est remarquable de constater que l'homme moderne voit toutes les sécurités laborieusement conquisesdans la journée s'effondrer le soir devant son journal télévisé.

Il redécouvre la mortalité des corps et l'inconstancedes hommes. • Contre l'avis commun qui cherche le bonheur dans une fin extérieure, la sagesse antique préconise la modérationdes désirs.

Deux écoles philosophiques peuvent être évoqués.

L'épicurisme prétend atteindre le bonheur en limitantles désirs aux seuls désirs naturels et nécessaires.

Le stoïcisme pose comme règle nécessaire et suffisante d'une vieheureuse le désir des choses qui dépendent de nous.

En effet, dans le Manuel , Epictète nous avertit que soumettre sa vie à « ce qui ne dépend pas de nous », c'est une pure folie.

Car c'est remettre son bonheur entre les mains dece qui créera son malheur.

Inévitablement, la fortune nous refusera ce qu'on désire et nous mettra en face de ceque l'on fuit. • En choisissant la modération des désirs, ces méthodes de sagesse antique visent un accord parfait entre lavolonté et le Cosmos.

Pour eux, un état de satisfaction complet et durable est atteint dès lors qu'il n'y a plus deconflit entre ce qui arrive et ce qu'on désire. • Cette analyse soulève deux interrogations.

Cet état recherché par les sagesses antiques semble décrire un étatdivin qui contredit les limites de la condition humaine.

Un tel bonheur existe-t-il ? Davantage, peut-on absolumentfaire du bonheur une fin en soi ? N'y a-t-il pas d'autres valeurs pouvant prédominer sur la quête du bonheur ? 2-Le bonheur semble être un idéal de l'imagination qui ne peut égaler la valeur universelle de la personnehumaine. •Notre condition humaine semble contredire toute conception du bonheur qui exclut les faveurs des évènementextérieurs.

Aristote affirmait dans l' Ethique à Nicomaque que « Aussi l'homme heureux a-t-il besoin que les biens corporels, les biens extérieurs et ceux de la fortune, se trouve réaliser pour lui sans difficulté.

Prétendre quel'homme soumis au supplice de la roue, ou accabler de grandes infortunes, est heureux à condition d'être vertueux,c'est parler en l'air.

».(Livre VII).

Or si l'on maintien la définition du bonheur comme état de satisfaction complet etdurable et que l'on admet la nécessité des faveurs du monde extérieur, on aboutit à une contradiction. • C'est la raison pour laquelle Kant qualifie le bonheur de « concept indéterminé » et « d'idéal de l'imagination ».

Car. »

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