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Reconnaître l'existence de l'inconscient, est-ce élargir notre conscience ?

Publié le 27/02/2005

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Soumettre ces causes à l'examen de notre entendement, c'est les faire quitter le registre inconscient pour les intégrer à notre conscience, sans supprimer leur action de détermination. Pour Spinoza, l'inconscient est réductible en droit, ce qui fait que le reconnaître dans son existence, c'est permettre à la conscience de regagner du terrain.   III Inclusion de la conscience dans l'inconscience : au-delà de l'exclusion réciproque, Nietzsche encore et Bergson   -Nietzsche : si Descartes et Spinoza tentent chacun de leur façon de concilier conscience et inconscience, ses efforts n'empêchent pas la présence d'une logique d'opposition. Nietzsche remet cela en cause en montrant que la conscience n'est pas réservée à l'esprit réflexif : le corps également représente une conscience plus fondamentale, ce que Nietzsche nomme la « raison du corps » (Par-delà bien et mal). La conscience correctement conçue ne doit pas s'opposer à l'inconscience : elle est simplement une différence de degré dans l'expression de la volonté de puissance pour Nietzsche. Reconnaître l'existence de l'inconscient permet donc d'étendre le domaine de la conscience å l'ensemble des procédés d'affirmation de la puissance de vie, que lq conscience doit venir réactualiser.   -Bergson : différence de degrés entre conscience et inconscience. La conscience est uniquement un moyen de relancer la dynamique de l'inconscient, ce qui vient confirmer l'intuition de Nietzsche. La conscience apparaît donc comme ce moyen d'influer sur l'ensemble de la série des états inconscients de l'homme, et de les réactualiser en un nouveau sens. La conscience se voit rétrécie par sa nature même de ponctualité, de « contraction » (terme d Bergson), mais son influence s'étend å tout l'inconscient.

Depuis la naissance de la psychanalyse, on a coutume d’opposer la conscience à l’obscurité de l’inconscience. L’hypothèse de l’inconscient semble ainsi marquer le rétrécissement du domaine réservé à la conscience. Mais faut-il concevoir la relation entre le conscient et l’inconscient sur le mode de l’exclusion ? Et si non, faut-il en conclure que la conscience se voit élargie par la reconnaissance de l’inconscient, voyant son domaine s’étendre ? Ou au contraire, celui-ci se réduit-il, le mode d’être de la conscience pouvant s’avérer n’être finalement qu’une illusion ?

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« Introduction La découverte de l'inconscient constitue-t-elle une défaite pour la conscience ? Les actes manqués, les rêves, laconscience les constate mais se montre incapable de les expliquer : comment ai-je pu dire le contraire de ce que jevoulais dire ? La conscience découvre en même temps ses limites et le fait qu'elle n'est pas transparente à elle-même, qu'elle est incapable d'expliquer certains événements qui surviennent en elle.

La découverte de l'inconscientconstitue-t-elle une « humiliation » pour la conscience, selon l'expression de Freud ? Doit-elle s'avouer qu'elle nerègne pas seule sur les conduites humaines ? Ou au contraire sa capacité à découvrir les processus inconscientsconstitue-t-elle une victoire pour la conscience, débordant les limites qui semblaient lui être assignées ? I) La prise en compte de l'inconscient manifeste les limites de notre conscience... 1) Si l'on ne prend pas en compte l'inconscient, alors les limites de la conscience coïncident avec celles de monêtre.

(Descartes).

Si l'homme est par nature « une chose qui pense » (Descartes), alors ce que je suis réellement seramène à ce que je suis consciemment.• Une pensée dont je n'aurais pas conscience ne saurait être ma pensée.

Ce qui est présent dans la consciencesemble directement accessible.

Un simple regard, une simple introspection suffisent.

De plus, le sens de ce qui estprésent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans lasignification.

Bref, la conscience est transparente à elle-même.

Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombrene serait que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante.

En cela le rapport de la conscienceavec elle-même diffère de son rapport avec l'objet.L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du monde extérieur, jequitte le domaine de la certitude.Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lis dansma conscience à livre ouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une vérité reconnue parelle avec évidence comme telle. 2) La conscience est alors maîtresse chez elle et gouverne seule les conduites humaines sauf à abandonner ce rôleau corps, comme c'est le cas dans les passions.Selon Descartes, il y a action quand la conscience gouverne le corps, passion quand c'est le corps qui gouverne laconscience.

Si l'âme meut volontairement le corps, le corps meut aussi l'âme.

Les passions sont l'ensemble des émotions del'âme qui sont causées parles mouvements ou états non volontaires du corps (exemple : la faim).

La passion incline l'âme à vouloir des choses auxquelles elle a d'abord disposé le corps.

Ainsi la vue d'un fauve, enaccélérant mon rythme cardiaque, en nouant ma gorge, etc., dispose mécaniquement mon corps à fuir, pour fairecesser ce malaise.

Mon âme, affectée de peur, croit vouloir la fuite alors que c'est le corps qui l'y entraîne.

Descartes raconte qu'il a ressenti longtemps une passion inexpliquée pour les femmes qui louchent.

Elle cessa lejour où on lui rappela qu'il avait été, très jeune, amoureux d'une jeune fille qui louchait : l'amour s'étaitmécaniquement associé, dans son cerveau, à l'image d'une fille qui louche.

Il était vain de chercher desraisonnements inconscients pour expliquer sa passion ; elle n'était que mécanique.

Le seul inconscient, c'est lecorps.

Les passions sont bonnes en elles-mêmes car elles nous meuvent.

Mais si elles ne sont pas réglées par la raison,elles peuvent nous perdre, en nous menant où nous ne devrions pas.

L'énergie passionnelle doit nous servir, nonnous asservir. 2) Mais la conscience constate qu'il existe en moi des phénomènes qui lui échappent.Il se produit en moi des rêves, des lapsus ou d'autres actes manqués, dont ma vie consciente ne permet pas derendre compte, puisqu'ils viennent au contraire la contredire ou la contrarier.. »

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