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Si le droit est relatif au temps et au lieu, faut-il renoncer à l'idée d'une justice universelle ?

Publié le 26/02/2004

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Il s'agit d'expulser toute prise de position subjective, c'est-à-dire s'interdire de s'interroger sur la justice ou l'injustice de telle ou telle loi. Kelsen s'efforce d'abord de caractériser le rapport que la règle de droit énonce entre les choses. Car le Droit c'est avant tout un discours qui nous lie de façon particulière aux choses. Or l'énoncé juridique, explique Kelsen, diffère sur ce point de l'énoncé scientifique, Ce dernier fonde une relation de causalité. Le scientifique dit : « Si A, alors B. » Le phénomène B n'est appréhendé que par rapport au phénomène A, sa cause. Le juriste formulera par contre la relation A/B sur le mode de l'imputation : « Si A, alors il faut B. » Les règles de droit ne lient donc jamais A et B du point de vue de leur être, mais selon leur « devoir-être », cette notion se trouvant donc être le champ d'imputation du Droit. Comment tout système juridique est-il structuré ? Après avoir établi la nature de l'énoncé juridique, Kelsen rappelle qu'il faut distinguer, dans le Droit, différents types de normes, et des normes qui apparaissent toujours hiérarchisées.

• Ce sujet est difficile, ne serait-ce que dans la mesure où le terme « justice « est ambigu : être attentif à l'expression complète « idée d'une justice universelle « : il ne s'agit pas de l'institution judiciaire, ni même peut-être d'un système de sanctions universelles, mais de ce qui s'apparente davantage à un espoir ou un projet.

 • Le sujet commence par une hypothèse. Premier travail : il faut vérifier cette hypothèse.

 • Avoir en tête les difficultés auxquelles aboutit le relativisme complet lorsqu'il s'agit déjuger moralement.

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« Dans cette mesure, il est difficile de reconnaître la pertinence del'idée de justice universelle : une telle justice n'apparaît nulle part,et la multiplicité des règles de droit semble leur interdire touteuniversalité.

" Plaisante justice qu'une rivière borne ! Vérité audeçà des Pyrénées, erreur au-delà ” dit encore Pascal. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà.

(Pensées) Pascal s'en prend ici au caractère relatif,conventionnel de la justice humaine.

Les loisvarient d'un État à l'autre.

La justice deshommes n'est pas universelle au contraire de lajustice divine. B.

Le relativisme et le conventionnalisme Cette perspective aboutit à la thèse du relativisme : il n'y a pas de justice en soi, pas de justiceabsolue.

Aucune règle de justice n'est universelle.

La justice relève d'une convention entre les hommes,liée à des circonstances données ; en dehors de cette convention, elle n'est plus valable.Cette thèse est celle des sophistes, et en particulier de Protagoras 3, pour qui tout jugement est relatif à qui le prononce.

Cette thèse s'applique aussi bien à la connaissance qu'à la justice.

Si bien qu'endéfinitive, le juste résulte d'un accord entre les hommes, à un moment donné : le juste estconventionnel. Il faut renoncer à l'universalismeSi la justice est conventionnelle, affirme Léo Strauss, il devient impossible de juger qu'une loi est mauvaise,puisqu'il n'y a plus de critère ultime.

Toutes les tyrannies et intolérances deviennent alors acceptables.

Lerelativisme est donc incompatible avec le sentiment que nous avons tous qu'il existe des choses justes etinjustes universellement.

[L'universalité de la justice réside non dans l'universalité du système juridique, mais dans celle de la procédure qui détermine son fondement.

Cette définition autorise un certain relativisme.

] Le relativisme repose sur un principe universelDerrière le rejet de valeurs absolues se manifeste, en fait, un principe universel qui n'est autre que le respectde la différence.

La justice universelle, ce n'est donc pas l'existence de la même justice partout, mais le droituniversel pour chaque communauté de définir ses propres normes. Les théories modernes sont formellesLes théories de la justice issues du XVIIIe siècle étaient sans doute incompatibles avec le relativisme.

Lesphilosophes contemporains proposent, quant à eux, une conception plus souple de la justice.

Il ne faut pas,selon eux, poser d'emblée des principes absolus, mais se contenter de mettre en place un cadre adéquat à lafondation d'une société juste. Des sociétés justes peuvent avoir des lois différentesPour John Rawls, la société doit être formée par une communauté d'individus rationnels.

Surtout, il faut queces individus ignorent quelle place ils vont occuper dans la société future.

C'est ainsi, selon Rawls, qu'unesociété juste peut être fondée - mais rien ne laisse préjuger, en théorie, du système juridique qui sera choisi. • Dans la Théorie de la justice, Rawls tente d'énoncer un principe de justice sur lequel il y aurait un consentement de tous.

Supposons que chacun juge « sous un voile d'ignorance », c'est-à-dire sans connaîtrela position, plus ou moins privilégiée, qu'il occupera dans la société.

Deux principes seraient retenus : leprincipe de liberté, selon lequel chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés. »

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