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Si l'on dit « à chacun sa vérité », le mot vérité garde-t-il un sens ?

Publié le 17/02/2004

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  • Nietzsche et l'illusion de la vérité : l'objectivité n'existe pas, elle est aussi un jugement de valeur. Selon Nietzsche, platonisme et christianisme ont méprisé le sensible et inventé la fable d'un autre monde : un « arrière-monde«. Le paradis ou l'au-delà de la religion, mais également le monde vrai, que la philosophie oppose au monde apparent, ont fait de l'homme un être dépravé, qui préfère ce qui lui fait du mal. Alors que la vie est instinct de croissance, accumulation de forces, l'homme nihiliste s'est mis à adorer la vérité pour mieux haïr la vie. Pour libérer cette volonté malade, la philosophie doit opérer un renversement des valeurs. Une volonté saine est, pour Nietzsche, une volonté de créer, d'engendrer de nouvelles valeurs. La volonté de puissance n'est autre que la puissance d'une volonté libérée du ressentiment et de la crainte. Elle n'est pas un désir d'acquérir la puissance, ce qui serait une volonté d'être satisfait, mais un désir d'acquérir davantage de puissance. « Le bonheur est le sentiment que la puissance croît. « Pour cette raison, l'art constitue le modèle de toute philosophie, car il affirme tous les aspects de l'existence et ne cherche pas à séparer le vrai et l'illusoire, le bien et le mal.
  • Il est certain qu'on dit couramment: à chacun sa vérité. C'est une opinion commune, une idée reçue qui parait discutable. Elle pourrait même être présentée comme la marque d'un esprit ouvert et tolérant.
  • Toutefois, une réflexion philosophique ne peut accepter sans examen une telle opinion. Que devient en effet la vérité que cherche la philosophie, s'il existe autant de "vérités" que d'individus, et si ces "vérités" peuvent se contredire ? Faut-il renoncer à utiliser cette notion ? Le mot vérité, dans cette perspective, garde-t-il un sens ?

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