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Si l'on dit "A chacun sa vérité" le mot vérité garde t-il un sens ?

Publié le 27/02/2005

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§ La vérité semble bien dépendre, de prime abord, d’un sujet qui la possède et qui l’énonce. Dès lors, elle semble être subjective et c’est cela que le sujet interroge. En effet, si la vérité est subjective, il semble bien alors que chacun possède sa propre vérité, indépendamment des autres. Dire « à chacun sa vérité « reviendrait alors à dire que la vérité est toute subjective, dépendant des sujets dans lesquels elle s’incarne.
§ Mais dire cela, n’est-ce pas ôter toute valeur à la vérité ? En effet, une vérité toute relative est-elle encore une vérité ? Le propre de la vérité n’est-il pas son objectivité, sa capacité à être reconnue comme telle universellement ? Dès lors, dire « à chacun sa vérité « reviendrait à abolir la vérité comme universelle et objective. La vérité serait alors bien plutôt ce qui est hors du sujet et ce qui s’impose à lui de l’extérieur comme étant ce à quoi il doit nécessairement se soumettre. La vérité est objective et doit alors trouver un critère qui soit autre que celui de la subjectivité et de la relativité à un sujet. En disant « à chacun sa vérité « on abolirait donc la vérité au profit d’une simple opinion voire de la croyance.
§ Mais alors, si la vérité est extérieure au sujet, comment celui-ci peut-il la reconnaître ? Comment adopter et comprendre une chose à laquelle on ne participe pas et à laquelle on doit se soumettre néanmoins ? Le mot vérité a-t-il plus de sens pour nous si nous n’en sommes pas les producteurs ? En effet, si la vérité doit être objective, il n’en reste pas moins que toute vérité n’est reconnue comme telle et dite telle que par un sujet : il n’y a pas de vérité sans sujet pour la reconnaître. Se dessine alors une aporie selon laquelle le mot vérité semble dénué de sens à la fois lorsqu’il est tout subjectif et lorsqu’il est si objectif qu’il nous est extérieur.
§ Se pose alors le problème suivant : la vérité est-elle subjective et dépend-elle par là de chacun comme en étant son producteur ou est-elle objective, devant avoir un critère de reconnaissance en dehors de toute subjectivité, mais tout en étant reconnaissable par le sujet qui doit y prendre part pour la reconnaître comme telle ?
 

« sensé démontrer ; on se livrerait donc à une pétition de principe ; et d'autre part, réclamer la démonstration detoute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme.Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or,précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai.

Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il secontredit. § Le sujet croit alors à la vérité d'un discours ou d'une chose et c'est cette croyance, définie commeacte de la volonté libre et réfléchi, qui semble se faire le critère de la vérité elle-même.

La volontédécide de donner son assentiment à une chose, librement, et la vérité est alors subjective et relativeau sujet qui la croit.

La croyance connaît ses raisons, et en tant qu'acte de la volonté, elle est libreet c'est donc l'esprit qui décide ou non de la vérité de ce qui lui est présenté.

Pascal, dans De l'esprit géométrique , écrit : « Personne n'ignore qu'il y a deux entrées par où les opinions sont reçues dans l'âme, qui sont ses deux principales puissances, l'entendement et la volonté.

La plus naturelle estcelle de l'entendement car on ne devrait jamais consentir qu'aux vérités démontrées ; mais la plusordinaire, quoique contre la nature, est celle de la volonté ; car tout ce qu'il y a d'hommes sontpresque toujours emportés à croire, non pas par la preuve, mais par l'agrément ».

L'esprit aime donc àcroire que le monde est tel qu'il le pense, il aime à croire que ce qu'il choisit de penser, que sa vérité,est la vérité.

Mais selon Pascal, l'ordre est normalement de chercher d'abord savoir avant de donnerson assentiment.

Cependant, il y a un plaisir à croire des choses qui nous satisfont.

La vérité estalors croyance, opinion et c'est en cela qu'elle diffère selon les individus qui possède chacun leurvérité sur les choses. Mais alors, si la vérité est relative à chaque individu dans sa particularité, cela veut-il dire qu'il faille réduire toutevérité à une croyance ou opinion ? La vérité n'est-elle pas autre chose que la croyance et n'a-t-elle pas en propred'être objective ? II) La vérité est objective et non relative à un sujet : l'évidence et la vérité comme « index sui ». § La vérité ne semble alors pas pouvoir reposer sur un critère subjectif, dans la mesure où elle seconfond par là avec la croyance ou l'opinion, donc avec des modes de la particularité et de lasingularité, là où la vérité est ce qui est au sens d'universel et de nécessaire et non pas au sens dece que je crois, moi, particulièrement.

En la confondant avec la croyance, on fait perdre à la véritétout son sens.

En effet, la vérité semble bien renvoyer à l'universalité, elle semble être ce qui doitmettre tout le monde d'accord au sens où elle doit pouvoir rendre possible la connaissance, qu'elleporte sur le domaine scientifique, pratique… Dès lors, la vérité se caractérise par son objectivité etc'est pourquoi elle semble devoir reposer sur des critères objectifs qui permettent d'avoir à son sujetnon plus une croyance ou conviction, mais une certitude.

C'est à une telle recherche du critère de lavérité que semble se livrer Descartes dans les Méditations métaphysiques .

En effet, dans ce texte, Descartes s'emploie, par la méthode du doute hyperbolique, à rechercher la vérité et ses critères dedistinction.

Or, la première vérité qui résiste au doute est la proposition « je suis, j'existe », qui est le. »

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