Si l'on dit « chacun sa vérité », le mot vérité garde-t-il toujours un sens ?
Publié le 02/05/2012
Extrait du document
«
vérités différentes dans des cas pareils.
La vérité est ici admise et démontrée.
Il n’y en a
qu’une, la même pour tous.
C) L’erreur et l’ignorance
Cependant, bien que certaines vérités soient uniques, certains vont peut-être la
réfuter.
Ils peuvent ainsi affirmer que la Terre est plate.
Ils n’admettent donc pas la
vérité qui se veut universelle : la Terre est ronde.
Ils la réfutent.
Mais dans ce cas, on
peut dire que ces personnes sont dans l’erreur ou l’ignorance, car la Terre est belle et
bien ronde (d’après ce que nous rapporte la science).
Dans ce cas, dire « chacun sa
vérité » est de nouveau absurde, car certes, certains vont croire vrai que la Terre est
plate et d’autres qu’elle et ronde, mais en fait il n’y a qu’une seule vérité sur la forme de
la Terre (elle ne peut bien sur pas avoir 2 formes différentes).
Donc, lorsque l’un sera
dans la vérité, l’autre sera dans l’erreur.
Il n’y a donc pas de vérités sur ce point, mais
assurément qu’une seule.
De plus, il est possible de distinguer l’être et l’apparence.
Aristote dans le chapitre 1 du livre K sa Métaphysique utilise une expérience simple pour
réfuter les propos de Protagoras, qui dit que « l’homme est la mesure de toute chose ».
Si
on se presse le globe de l’ œil, on voit double.
Or, si on suit l’idée que chacun a sa vérité,
force est alors de dire qu’il y a deux choses réelles et non deux apparences de la même
chose.
Ce qui est manifestement absurde.
Qu’un autre me voit double ne signifie pas que
j’ai deux corps.
Lui va croire que j’en ai 2, mais il sera en fait dans l’erreur.
Dès lors, il y a
pour chaque chose une vérité et une seule, et dire à chacun sa vérité conduit à enlever
son sens au mot vérité.
Ainsi, nous venons de déterminer un sens de la vérité.
Celle–ci se veut universelle,
absolue et unique.
De cette vérité absolue, on peut en avoir conscience.
Cependant, elle
peut ne pas nous être accessible (par exemple, la vérité sur l’origine du monde : on sait
qu’il y a une vérité à la naissance de notre planète, mais on ne sait pas laquelle.) On est
dans ce cas obligé de se faire une représentation de la réalité, qui dépend des
caractéristiques (intelligence, connaissance…) de chacun.
(dans notre exemple, certains
vont penser que dieu a crée le monde, alors que d’autres penchent pour une explication
rationnelle et scientifique.) On introduit donc le fait que la vérité dépend, dans certains
cas, de la représentation de la réalité que chacun peut se faire.
La vérité devient alors
relative et subjective à chacun d’entre nous.
II- Si l’on dit chacun sa vérité, on admet que chacun peut avoir sa propre vérité.
Il
n’y a donc plus une, mais des vérités.
A) Des vérités subjectives, propres à chacun d’entre nous.
Des goûts et des couleurs, on ne peut discuter.
En effet, chacun est juge de son
propre plaisir et déplaisir.
Chacun a le sentiment d’être en présence de « sa vérité, une
vérité qui réponde à ses aspirations, qui comble ses attentes » (E.Mounier).
Chacun
considère donc que les « vérités subjectives » sont plus vraies que les « vérités
objectives », bien qu’on ne puisse pas les démontrer.
En effet, chacun préfère dire
« vérité » ce qu’il croît être vrai, plutôt que de dire « vérité » ce qu’on lui dit être vrai.
Ainsi, ce n’est pas parce qu’on lit sur une affiche publicitaire que le remède pour maigrir
est d’acheter leur produit, que je vais en faire une vérité.
Pour moi, le seul moyen est de
faire du sport, c’est ma vérité, tandis que d’autres vont acheter ce produit, car c’est leur
vérité.
Dire « à chacun sa vérité », implique donc que l'on se contente de s'en tenir à des.
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