Devoir de Philosophie

Suffit-il d avoir la raison pour soi pour parvenir à convaincre ?

Publié le 19/09/2015

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Gorgias se flattait d’être celui qui rendait la guérison possible grâce à son art de la persuasion. La leçon est claire. La compétence ne suffit pas à emporter l'adhésion. Le médecin a raison mais son savoir est impuissant face aux réticences du malade qui craint d’abord la souffrance causée par une intervention. On peut même soutenir qu’avoir raison devient ridicule. À quoi bon si l’on n’est pas cru ? Gorgias en déduit que la rhétorique est l’art suprême, celui qui donne à son détenteur le pouvoir de commander dans les affaires les plus hautes, celles qui concernent le gouvernement de la cité. La réaction de Platon est à la hauteur du danger. Il stigmatise l’art de persuader en affirmant qu’il est à la philosophie ce que la cuisine est à la médecine : une forme de flatterie. Le cuisinier ne songe qu’à faire plaisir sans se soucier de la santé des gens. Le médecin, au contraire, ordonne des régimes austères, prescrit la modération mais en vue d’un bien véritable. Il faut donc résister à la séduction des belles paroles pour ne considérer que leur vérité. Sont-elles justes ou non ? Ont-elles le souci de dire vrai ou ne cherchent-elles qu’à soumettre l’interlocuteur en s’emparant de sa volonté ? Dans cette perspective, la rhétorique s’oppose à la raison d’une double façon. Elle est irrationnelle car l’orateur n’entend pas former des idées claires et distinctes de ce dont il parle. Elle est de ce fait déraisonnable car elle induit des conduites néfastes à l’intérêt réel de l’auditeur convaincu.

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