Devoir de Philosophie

Suis je libre quand je fais mon devoir ?

Publié le 27/02/2008

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Se marier et fonder une famille, même si on ne le souhaitait pas, a pu longtemps être considéré comme un devoir. Pour sa part Freud montrera, dans une optique toute différente, que le sur-moi est l'instance critique et évaluative de la personnalité. Il s'est constitué par une intériorisation, à partir du complexe d'Oedipe, des exigences et interdits parentaux. En fait, c'est au surmoi des parents que l'enfant s'identifie. Les parents se comportent vis-à-vis de leurs enfants en fonction d'une identification à leurs propres parents. Le surmoi est l'instance par laquelle se transmet le patrimoine culturel d'une société. Il continue ensuite à se développer sous l'influence de l'entourage, des éducateurs, des modèles idéaux. Il s'agit donc de la conscience collective en tant qu'elle est intériorisée par le moi. Cette conscience collective agit surtout par son aspect moral : la culture et la civilisation résultent d'une action de moralisation effectuée par la société sur l'individu. Le surmoi est la part non consciente du psychisme en tant qu'elle se fait le médiateur de la collectivité et qu'elle impose au Moi les normes qui lui permettront d'exercer sa propre action de censure.

« [Le devoir est la condition de possibilité de la liberté.

Respecter son devoir, c'est se respecter soi-même et respecter autrui.

Le devoir est nécessaire à la survie de l'humanité.] J'accomplis librement mon devoirC'est une tentative au plus haut point condamnable que de vouloir tirer de ce qui se fait les lois de ce que jedois faire ou de vouloir les y réduire», dit Kant dans Critique de la raison pure.

La pression sociale ne sauraiten aucun cas me dicter mon devoir.

Je trouve celui-ci plutôt à l'intérieur de moi-même, librement, commeimpératif catégorique, comme loi universelle de la raison.Kant a souligné l'importance de l'autonomie morale : je suis soumis à une loi dont je suis moi-même lelégislateur et tous les hommes, sujets raisonnables, se trouvent soumis à la même loi.

«Agis toujours de tellesorte que tu considères ta volonté raisonnable comme instituant une législation universelle.» La société idéaleapparaît alors comme une république d'hommes libres dont l'harmonie résulte de ce que chacun pose pour lui-même ainsi que pour les autres des règles universellement valables.

Dans cette société démocratique lesubordonné obéira au chef sans renier l'autonomie de la conscience parce que ce que son chef lui commandeest ce que sa propre raison (qui est la raison universelle) lui dicte.

Lui-même s'il était chef donnerait doncexactement les mêmes ordres.

Ceci éclaire l'idée chère à Rousseau de volonté générale.

La volonté généralen'est plus ici le caprice contingent d'une majorité électorale, mais l'expression pure et simple des exigences dela raison universelle.

Dès lors le chef n'est plus de droit divin et s'il est un tyran qui trahit les exigences de laraison, le peuple a le droit, mieux le devoir, de lui demander de renoncer à son poste. Le devoir n'émane que de moi"Il y a au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu", dit Rousseau.

Le devoir n'est donc pas uneobligation extérieure, mais émane de ma propre conscience qui me dicte ce qui est bien et ce qui est juste.

Sije décide moi-même ce que je dois faire, ce qui est le propre de tout individu autonome et responsable, alorsje suis libre.« L'impulsion du seul appétit, dit Rousseau, est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite estliberté.

» Le même raisonnement qui fait qu'obéir à la loi morale n'est obéir qu'à soi-même fait qu'obéir à la loicivile est être libre.

La liberté politique, en effet, ne consiste pas à faire tout ce que l'on veut, selon quoi, àl'époque des Grecs, seul le roi des Perses était libre, mais à être citoyen d'une république, c'est-à-dire avoir ledroit de poser les lois, et le devoir d'y obéir. Le devoir garantit la libertéLe devoir est une obligation sociale réciproque qui garantit la liberté et le bien-être de chacun.

Le devoir neserait injuste et contraignant que si certains y étaient soumis et d'autres non.

Or, dans une sociétédémocratique, le devoir, c'est aussi celui que les autres ont de respecter ma liberté.

Loin de s'y opposer, ledevoir est ce qui conditionne ma liberté. On trouve cette formule énigmatique (" On le forcera d'être libre" ) au septième chapitre du premier livre du « Contrat social ».

Rousseau affirme que celui qui refuse d'obéir aux lois peut y être contraint par lecorps social, mais il ajoute que cette contrainte sert en fait la libertéde celui qui y est soumis.

Ce paradoxe met en évidence la tension quiexiste entre notre existence d'individu et notre existence de citoyen, etinterroge sur la conciliation de l'obéissance civique avec la liberté. Rousseau partage avec les partisans du droit naturel l'idée que l'être humain est naturellement libre et autonome, chacun d'entre nous a naturellement le droit de décider deses propres actions, dans son propre intérêt.

Or, l'intégration à un Etat nécessite uneorganisation sociale, des lois, un pouvoir commun.

Le problème central qu'examine le« Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore de déterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoir commun.

Qu'est-ce que je donne demon pouvoir de me diriger moi-même ? à qui ? en l'échange de quoi ? Ou encore, dans quelbut véritable les hommes décident-ils de s'associer, de se donner des lois communes ? Alors que Hobbes pense que le souci d'être en sécurité est le principal moteur de la vie sociale, Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ».

Non seulement la liberté est inaliénable, et nul ne peut vouloir être soumis à un autre, mais surtoutles hommes s'associent pour conserver leur liberté et se préserver des rapports de dépendance personnelle.. »

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