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Texte de Kant. Bonheur : plaisirs et moralité

Publié le 04/01/2020

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kant

Le bonheur tout seul est loin d’être pour notre raison le bien complet. Elle ne l’approuve pas (quelque ardemment que l’inclination puisse le souhaiter) à moins qu’il ne soit joint à ce qui nous rend dignes d’être heureux, c’est-à-dire à la bonne conduite morale. Mais d’un autre côté, la moralité à elle seule et avec elle la simple qualité d’être digne du bonheur ne sont pas encore non plus, loin de là, le bien complet. Pour que le bien soit complet, il faut que celui qui ne s’est pas conduit de manière à se rendre indigne du bonheur puisse espérer d’y participer. [...] Dans l’idée pratique les deux éléments sont essentiellement liés, mais de telle sorte que c’est la disposition morale qui rend possible, comme condition, la participation au bonheur, et non pas, à l’inverse, la perspective du bonheur qui rend d’abord possible la disposition morale. Dans ce dernier cas en effet cette disposition ne serait pas morale, et par conséquent elle ne serait pas non plus digne de tout le bonheur, qui devant la raison ne connaît pas d’autre restriction que celle qui vient de notre propre immoralité.

E. Kant, Critique de la raison pure, H, chap. H, 2e section, « Œuvres philosophiques » I, Gallimard, coll. La Pléiade.

Exercice sur texte : Texte 5 de Kant.

Faites l’étude ordonnée du texte. Quels textes, parmi ceux qui sont joints à la fiche, exploiteriez-vous pour organiser un débat ? Justifiez brièvement.

Texte découpé

1. Le bonheur [...] d’y participer.

2. Dans l’idée pratique [...] de notre propre immoralité.

Etude ordonnée

Nous donnerons les points clés de cette étude, ainsi que les aspects essentiels de la conception kantienne du rapport entre bonheur et moralité.

Nous pouvons procéder à l’étude du texte en suivant son ordre argumentatif. Deux grands moments se dégagent, selon notre découpage.

1. Bien complet : bonheur et moralité

a. Le bien

Pour comprendre quelle conception du bonheur est proposée dans ce texte, il faut analyser la notion de « bien » (du latin bene, dont l’adjectif bonus a donné « bon »).

Le bien se retrouve dans des situations et des expressions très diverses, où sont impliqués corps et esprit. Prenons trois cas. Si je mange lorsque j’ai faim, « cela me fait du bien », « je me sens bien »

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