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Y a-t-il de la vérité dans l'histoire ?

Publié le 22/02/2012

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histoire
Le sujet semble partir du principe que l'histoire peut détenir et nous révéler certaines vérités, c'est-à-dire certaines idées, reste à savoir lesquelles. Mais il est possible de voir au moins deux sens dans la question : soit l'histoire est une discipline dans laquelle on étudie les faits des hommes, et dans laquelle on remarque des constantes qui révèlent la nature des hommes, soit on remarque des constantes, mais ces dernières sont plutôt des répétitions qui pourraient nous amener à croire que l'histoire se répète et qu'il y aurait ainsi des enseignements à tirer de son étude.  
histoire

« lesquels il faut agir, cela ne signifie pas que les situations se reproduisent et qu'il faut agir de la même manière qu'ungrand homme pour réussir à imposer son pouvoir et sa force.

Machiavel tire donc deux sortes de vérité : lespremières sont les principes généraux qu'il trouve en analysant les actes des grands hommes, et les secondes sontdes principes qu'il tire de l'analyse même des principes généraux.

Autrement dit, il met en application ses propresprincipes et de toutes ces analyses, tire une conclusion majeure : si il est possible d'extraire des principes générauxde l'Histoire, il n'est pas possible de tenter de reproduire des actions, car le contexte change.

En effet, pourl'auteur, l'action politique dépend de la fortuna, c'est le lieu où s'insère l'action, le champ de forces imprévisible.L'action politique est possible et a un sens parce que le monde est contingent, indéterminé.

Cela signifie aussi qu'iln'y a pas de constance : i l n'est pas possible de fonder une règle selon laquelle pour parvenir à tel résultat il faut employer tel moyen, parce qu'il est possible que « deux actions différentes produisent un même effet, et que deuxactions pareilles ont des résultats opposés.

» XXV Tout dépend du contexte, de la fortuna.

Ex : Certains princes ou grands (Jules II) ont prospéré par exemple en étant impétueux, c'est parce que cela correspondait bien à l'époque,c'était conforme aux temps et aux circonstances.

Mais si la fortune change, leur impétuosité ne fonctionnera plus.

Ilfaut que le Prince sache changer de caractère et s'adapter à son temps.

« La fortune changeant et les hommess'obstinant dans la même manière d'agir, ils sont heureux tant que cette manière se trouve d'accord avec lafortune ; mais aussitôt que cet accord cesse, ils deviennent malheureux.

» XXV. è Pour Machiavel, l'action politique doit s'inspirer des principes issus des analyses des événements historiques, dans ce cadre, il est possible de dire que l'histoire fournit des vérités, mais une autre vérité émerge : ilne faut jamais chercher à reproduire des événements car le contexte n'est jamais le même. II/ Le présent et le passé ne se ressemblent pas : Considérer que l'histoire est porteuse de certaines vérités implique que l'on croit que l'histoire se répète,car en effet, une vérité a pour caractéristiques d'être fiable et donc vraie à travers le temps.

Quelque chose quichange souvent ne peut être une vérité : il y a une certaine immuabilité de la vérité.

Autrement dit, admettre qu'ilexiste des vérités dans l'histoire, implique que l'on croit que l'histoire se reproduit selon certaines constances.

Orjustement, il est possible de se demander si une telle constance existe. ● C'est la question que pose Bergson dans La pensée et le mouvant.

En effet, dans cet ouvrage, l'auteurdistingue le temps mathématique du temps historique.

Le temps mathématiques est une sorte de fiction, c'est untemps qui n'existe pas dans le réel, c'est le temps des expériences en laboratoire qui ne prend pas en compte lemilieu dans lequel il prend place.

En effet, lors d'une expérience scientifique, il est toujours possible de retourner àl'état précédent, le temps est en quelque sorte réversible par une simple manipulation.

Le scientifique peut toujoursretourner à l'état de fait précédent, ce qui n'est pas le cas du temps historique, ou comme Bergson l'appelle, de la« durée ».

Cette dernière est le temps de la vie, du réel, c'est l'impossibilité de la répétition et du retour en arrière.Cela vient du fait que dans les laboratoires scientifiques, les choses qui y sont étudiées sont isolées artificiellementde leur contexte (quand on étudie de quelle manière le sucre se mélange à l'eau, l'endroit est neutre et le tempsl'est aussi, il n'y a pas de circonstances particulières), ce qui n'est pas le cas dans le réel où il faut rendre encompte l'ensemble des événements.

Ce que Bergson essaie de montrer à travers cette distinction, c'est que ladurée, contrairement au temps mathématique, est irréversible. ● De ce fait, croire que l'histoire a un sens, qu'elle est déterminée et qu'elle se répète est une illusion ;l'auteur parle « d'illusion rétrospective ».

Cette dernière consiste dans l'impression que nous avons, lorsque nousregardons le passé, que ce qui en a découlé était nécessaire, que c'était la seule solution possible.

Autrement dit,nous voyons dans l'enchaînement historique une logique qui n'existe pas dans la réalité.

En vérité, l'évolutionhistorique est, comme toute temporalité véritable, une évolution créatrice, et donc radicalement imprévisible.

« Parle seul fait de s'accomplir, la réalité projette derrière elle son ombre dans le passé indéfiniment lointain ; elle paraîtainsi avoir préexisté, sous forme de possible, à sa propre réalisation.

».

L'auteur cite l'exemple de l'art ou de lalittérature ; on pourrait approfondir cet exemple en se disant qu'il n'y avait aucun autre mouvement que le fauvismepour succéder et s'élever contre l'impressionnisme. Ainsi, lorsque les événements semblent s'enchaîner ou se répéter de manière logique, il faut se rendre quecela n'est qu'une illusion rétrospective.

Les historiens ne cherchent pas à étudier l'histoire de manière désintéressée,mais seulement pour comprendre les raisons qui ont fait que le présent est tel.

« Quand cet historien considèreranotre présent à nous, il y cherchera surtout l'explication de son présent à lui.

» Il ne peut donc as y avoir de véritésdans l'histoire, car l'histoire ne se répète pas, elle est création et imprévisibilité.

Or, la vérité nécessite un minimumde fixité, ce que ne peut offrir l'histoire. III/ Vouloir trouver des vérités dans l'histoire revient à vouloir nier la diversité de l'histoire :. »

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