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Y a-t-il un sens à parler chez l'homme d'acte inhumain?

Publié le 22/02/2005

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Et ce sera la postérité romantique de Rousseau qui exaltera l'individu incompris. Le Werther de Goethe appartient à cette lignée. Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendre dans un sens aussi radical. La Société n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type de société. A vrai dire, toutes celles qui reposent sur l'affirmation de l'inégalité naturelle des hommes, oppriment l'immense majorité au profit d'une minorité de privilégiés de la naissance et de la fortune. Si en effet, on examine attentivement les inégalités entre les hommes, seules celles de leurs possessions matériel-les qui, par des mécanismes comme l'héritage, sont provoquées par le type d'organisation de la société, sont indéniables. Mais c'est un sophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure que de telles inégalités ont pour origine des différences de nature. Si l'on dépouille par la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc du hasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté de l'un peut compenser la force de l'autre. Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égalité naturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel. L'homme de la nature, c'est donc la nature de l'homme.

« A l'origine des règles sociales, morales, des lois, il y a la nécessité de contrôler les instincts.

Ce contrôle apour but de favoriser la vie collective et la collaboration entre les êtres.

L'homme a besoin de son semblable.Ne plus dominer ses instincts revient à nier autrui.

Une telle attitude est parfaitement inhumaine.

[Si l'homme est un être humain, tous les actesqu'il accomplit sont humains.

Même lorsqu'il tortureson prochain, il n'agit pas à la manière d'une bête. Seul l'être humain connaît le bien et le mal.] La notion d'humanité n'est pas seulement synonyme de grandeurC'est le XVIIIe siècle qui a attribué à l'humanité toutes les vertus.L'homme est bon par nature, dit Rousseau. Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.

On peut l'interprétercomme une condamnation radicale de toute société qui dépravantl'homme le rendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique deRousseau qui exaltera l'individu incompris.

Le Werther de Goetheappartient à cette lignée.

Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendredans un sens aussi radical.

La Société n'est pas corruptrice paressence, mais seulement un certain type de société.

A vrai dire, toutescelles qui reposent sur l'affirmation de l'inégalité naturelle des hommes,oppriment l'immense majorité au profit d'une minorité de privilégiés de lanaissance et de la fortune.

Si en effet, on examine attentivement lesinégalités entre les hommes, seules celles de leurs possessionsmatérielles qui, par des mécanismes comme l'héritage, sont provoquéespar le type d'organisation de la société, sont indéniables.

Mais c'est unsophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure que detelles inégalités ont pour origine des différences de nature.

Si l'ondépouille par la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social,et donc du hasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté del'un peut compenser la force de l'autre.

Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égalité naturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel.

L'homme de la nature,c'est donc la nature de l'homme.• L'homme diffère essentiellement des autres êtres naturels et en particulier de l'animal par sa perfectibilité.Ce qu'il est naturellement en puissance ne peut s'actualiser que dans la vie en commun.

Ce n'est que parcequ'il vit en société que l'homme peut devenir moral, substituer dans sa conduite la justice à l'instinct.

Il estdonc le produit de l'homme, aussi bien par son éducation que par le système de législation.

Et le problèmefondamental sera dès lors de trouver une forme de société dans laquelle l'homme puisse préserver sa liberténaturelle et assurer sa sécurité. Il ne peut que progresser, dit Condorcet dans son Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprithumain.

Sade, toutefois, supposant aux idées de son temps, rappelle que l'être humain est un être fasciné parle vice, le crime, les excès de la passion. Seuls les hommes connaissent la violenceSi l'on veut définir les traits communs à toutes les cultures humaines, il ne suffit pas d'évoquer la religion,l'habitat, l'hygiène, les interdits portant sur la sexualité...

La guerre, les sacrifices humains, les tortures sontégalement des constantes culturelles.

En ce sens, les animaux ignorent la violence.

S'ils se battent, c'estseulement pour vivre et se reproduire. L'inhumain est une notion humaineLa nature n'est ni bonne ni mauvaise.

Elle est ce qu'elle est.

Les notions morales de bien et de mal sontpurement humaines.

Cela signifie que tout ce que l'on peut qualifier d'inhumain reste humain puisque l'échellede valeur à laquelle on se réfère ne renvoie pas à la nature, mais à des impératifs culturels que l'homme est leseul à avoir institués.. »

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