Y a-t-il une science de l'individuel ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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C'est la pratique comme art qui
achève de résoudre, dans chaque domaine, le problème spéculativement insoluble
de l'aliénation individuelle... Une philosophie de la connaissance qui érige en
essences ce qui n'est qu'expériences vécues sur le mode de l'individuel, traite
spéculativement ce qui relève de la praxis, et laisse définitivement irrésolu le
problème de l'individu. »
Extrait de Pensée formelle et sciences de l'homme de Granger
(Aubier), p. 204-205.
* Ne pourrait-on se demander si la position décrite ci-dessus ne tient qu'à
condition de concevoir d'une certaine manière le concept (et son « contenu » «
l'essence ») - l'usage des concepts étant par ailleurs et toujours tenu pour
absolument nécessaire à l'élaboration d'une science ?
Si, en effet, l'essence est conçue comme un objet général, c'est-à-dire si elle
est tirée de la connaissance des objets concrets singuliers et de leur
comparaison par simple et directe abstraction, si l'essence est alors l'être
général des choses existantes, leur point commun, et qu'elle est par conséquent
conçue elle-même comme une chose, cette essence - que note le concept - est
détachée des objets concrets singuliers et leur est opposée (opposée en tant que
généralité abstraite à la vie de leurs rapports et de
leurs mouvements singuliers).
* En ce cas, on comprend fort bien qu'avec ces concepts et ces essences-là il
soit impossible d'élaborer une science de l'individuel (ce qui est précisément
singulier étant opposé à l'essentiel abstrait et convaincu précisément
d'inessentiel).
* Pour rompre avec C£ cercle quelque peu vicieux ne pourrait-on songer à rompre
avec l'identification de l'essence à un objet général et tenter d'installer la
science au niveau des rapports internes ?
Chez Marx, par exemple, tous les concepts fondamentaux sont des concepts de
rapport au sens interne du terme. « J'ai sué sang et eau pour trouver les choses
elles-mêmes, c'est-à-dire leur enchaînement.
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