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Y a-t-il une vertu de l'oubli ?

Publié le 22/03/2015

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PLAN

Introduction : les sens du terme vertu «. L'oubli est-il condition de plénitude ou bien défaillance morale ?

I — L'oubli comme faiblesse et rejet de l'être vers le non-être

a) La vertu semble appartenir à la mémoire : la fidélité et la transmission des événements de valeur ; caractère propre à la culture

humaine

b)                        La dimension morale de l'oubli : trahison des morts. Le devoir de mémoire comme justice historique

c)             Cependant, l'oubli est garant de vertu lorsqu'il est constitutif du pardon et de la magnanimité. Cependant, ne peut-on pas pardonner sans oublier ? Excès de la mémoire et de ses idoles

II — L'oubli comme condition de la valeur

a)                                       L'oubli condition de la création. Le génie ou l'invention des règles exige-t-elle l'oubli ?

b)                                                  L'adéquation de l'oubli ou de la mémoire comme condition de la vertu

c)                           Oublier pour retrouver l'innocence

III — Synthèse : dépassement de l'opposition entre oubli et mémoire

a) La métamorphose du souvenir en vie créatrice

b) La dialectique de l'ancien et du nouveau : l'Histoire de l'art

c) La structure ontologique de l'être : la répétition et la différence

Conclusion : le juste usage de la mémoire

« Dissertations 59 I - L'oubli comme faiblesse morale a) Les vertus de mémoire: • Il existe un devoir de mémoire dans la gratitude, la reconnaissance, la fidélité et la promesse qui sont des vertus de mémoire.

L'oubli rompt un engagement implicite ou explicite qui lie les personnes dans des relations de réciprocité.

L'oubli est défaut, faiblesse morale.

La force morale se définit comme résistance des sentiments et des engaiements face au temps.

Exemple : le père accueillant l'enfant prodigue dans les Evangiles.

• L'obligation intime de mémoire établit des continuités qui donnent sens au passé et éclairent le futur.

Importance d'envisager les vertus dans la perspective temporelle : l'amitié et l'amour comme continuités existentielles.

• La fidélité à soi-même est la condition de la valeur morale, mais aussi de l'intégrité psychologique car le moi, loin d'être donné dans l'instant, est composé d'une continuité temporelle, avec ses obscurités, ses fractures, ses amnésies car « J'oublie que je possède, dans ma propre vie, mille modèles de mort, de néants quotidiens, une quantité étonnante de lacunes, de suspens, d'intervalles inconnaissants, inconnus» (Paul Valéry dans Tel quel).

b) L'oubli cause d'absurdité existentielle.

L'oubli, qu'il soit lié à la frivolité, à l'égoïsme ou au cynisme, participe d'un défaut de constance morale et de profondeur éthique.

Le présent est alors dimension de superficialité, voire d'inauthenticité.

L'événement n'a alors que valeur d'immédiateté, sans rapport au futur ni au passé.

Or le sens exige des continuités existentielles et historiques, donc un souci de mémoire.

Le sens des activités est lié à leur place dans une évolution globale.

Louis XV à propos des colonies canadiennes : « Après moi le déluge».

Exemple du cynisme présent dans un individualisme indifférent à !'Histoire et au souci de mémoire : comme le dit Valéry : « L'idée du passé ne prend un sens et ne constitue une valeur que pour l'homme qui se trouve en soi­ même une passion pour l'avenir » (Regards sur le monde actuel).

c) L'oubli comme négation culturelle.

La culture n'est pas juxtaposition d'œuvres, mais le dialogue de leurs créateurs à travers le temps.

La culture produit du nouveau dans un tissage de relations avec le passé : réfutations, reprises, corrections, voire imitations le prolongent librement.

L'oubli oblige à la répétition et à d'inutiles efforts, à un « bégaiement de !'Histoire » (Jankélévitch).

II -Les vertus de l'oubli Cependant, la mémoire peut être source d'anti-valeurs : la répétition, l'imitation stérile, voire la souffrance du passé et l'impossibilité de vivre la nouveauté, le pur aujourd'hui, en sa fraîcheur absolue.

L'oubli n'est pas faiblesse,. »

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