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Cours: LA PASSION (4 de 7)

Publié le 22/02/2012

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II) LA SOURCE DES PASSIONS

-        Les caractéristiques de l’état de passion étant dégagées, quelle peut bien être maintenant la source, l’origine des passions ? D’où viennent les passions ? Cette deuxième partie devrait nous permettre d’approfondir le chapitre précédent et de cerner de plus près le phénomène passionnel. Nous envisagerons plusieurs sources, des plus simples au plus complexes : le milieu, le corps, le désir

A) LE ROLE DU MILIEU

-        Thèse sociologique et historique qui explique que le milieu, le contexte nourrissent les passions et que la définition du comportement passionnel est fonction du contexte social. Pour les sociologues et les historiens, les caractéristiques de l’état de passion décrites précédemment s’expliquent essentiellement par la société et le milieu qui créent à la fois le matériau, le langage, l’originalité même de la passion par rapport aux autres formes admises de conduite.

-        Quelques exemples permettent d’étayer cette thèse.

-        Un même tempérament de base sera considéré comme normal dans telle société, qui sera condamné ailleurs : la mégalomanie chez les Kwakiutl (indiens du N-O du Canada), étudiés par Davy et Mauss, est l’idéal imposé par le groupe, alors qu’elle est considérée comme une pathologie mentale dans notre civilisation. Certains individus enfermés dans nos asiles seraient ailleurs des sorciers honorés.

-        Autre exemple, celui de la violence et des passions qui l’accompagnent (jalousie, haine, etc.). Les anthropologues considèrent que la violence est un phénomène essentiellement culturel. La perception, la définition, l’appréciation de la violence changent d’une société et d’une époque à l’autre. Pour définir la violence, nous devons tenir compte des normes qui nous font voir comme violentes ou non certaines actions et situations, lesquelles varient historiquement et culturellement. C’est ce que montre Margaret Mead dans Moeurs et sexualité en Océanie.

-        Certaines sociétés valorisent, en effet, la paix, d’autres la guerre. Les Arapesh (Nouvelle Guinée) ne font pas la guerre, n’organisent pas d’expéditions pour piller, conquérir et n’ont pas le sentiment que, pour être brave et viril, il soit nécessaire de tuer. Ceux qui, par exemple, ont tué des hommes sont considérés comme des individus à part. Absence, chez ce peuple, de la jalousie et de l’envie, attachement très fort à la coopération. Alors que les Arapesh sont doux, les Mundugumors sont cannibales et chasseurs de tête. Dans cette société, chez les hommes comme  chez les femmes, la norme est la violence, une sexualité agressive, la jalousie, la susceptibilité à l’insulte et la hâte à se venger, mentalité que les Arapesh estiment incompréhensible. Tandis que l’idéal Arapesh est celui d’un homme doux et sensible, pour les Mundugumors, c’est celui d’un homme violent, et agressif marié à une femme tout aussi violente et agressive.

-        Il y a des époques, des milieux sociaux qui offrent une atmosphère privilégiée pour l’éclosion de certaines passions : l’époque des Croisades, des guerres de religion pour la passion religieuse; celle de la Révolution, de l’affaire Dreyfus, du Front populaire, de Mai 68 pour la passion politique. On peut alors écrire, comme l’ont fait certains, une histoire des sentiments, des passions.

-        Les passions affectent souvent des formes de convention qui correspondent à la mode de l’époque. L’avarice, par exemple, sort de l’habitude d’économiser, elle suppose un régime de propriété privée et d’épargne, elle est la simple exagération d’une attitude socialement utile. Selon  Marx, le principe des passions paraît être dans l’aliénation économique. Le prolétaire contraint de travailler ne se sent plus agir librement que dans l’accomplissement de ses fonctions animales (boire, manger, procréer). Elles prennent toute la place. A l’opposé, le capitaliste, parce qu’il ne produit pas, se désintéresse des objets; son besoin d’avoir devient une fin en soi, symbolisée par la cupidité et l‘avarice.

-        Les passions ont elles-mêmes une histoire et ne semblent pas données de toute éternité. Exemple de la passion amoureuse. Dans son livre L’amour et l’occident, Denis de Rougemont affirme que « l’amour-passion est apparu en Occident comme l’un des contrecoups du christianisme dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité «. L’amour courtois (poésie des Troubadours, Tristan et Yseult…) est la date de naissance de l’amour-passion dans la littérature et les esprits qui apparaît en contradiction avec l’anarchie brutale des moeurs féodales. Il s’agit de la transcription profane de l’hérésie Cathare au XII e siècle en Provence.

-        Mais ces explications, pour intéressantes qu’elles soient, sont insatisfaisantes et quelque peu réductrices : elles n’expliquent pas pourquoi certains individus seulement sont accessibles à la passion (l’explication sociologique ne tient pas compte de l’histoire individuelle). D’où la nécessité d’envisager d’autres sources de la passion.

B) LA PASSION, EMPIRE DU CORPS (Descartes)

-        Si on envisage l’histoire du concept de passion comme le passage du sens classique, qui incarne toute la puissance tragique du concept, à sa valorisation contemporaine, Descartes en constitue probablement l’étape majeure. Descartes va déplacer la problématique des passions du terrain moral au terrain physiologique. C’est le fonctionnement du corps et sa relation à l’âme qui permet de comprendre la nature des passions.

1)     Les passions, définitions

-        Dans Les passions de l’âme, Descartes définit les comme étant les actions que le corps exerce sur l’âme sans que la volonté n’intervienne.

-        En effet, j’expérimente en moi le fréquent conflit entre le désir et la volonté : mes désirs s’imposent à moi indépendamment de ma volonté, comme s’ils étaient déterminés par quelque chose d‘extérieur ; ma volonté ne parvient souvent pas à s’y opposer et à les faire disparaître. Une volonté est un acte de mon esprit, un désir est ce qui s’impose de l’extérieur à la volonté.

-        Or, ce qui est extérieur à l’esprit, mais qui ne cesse d’agir sur lui, c’est précisément le corps. Mes désirs proviendraient donc de l’influence de mon corps sur mon esprit, c’est pourquoi ils ne dépendent pas de ma volonté et lui résistent.

-        Il y a trois types d’action du corps sur l’âme : 

1.     Dans la sensation (par exemple, la sensation d’une douleur ou d’un agrément) ;

2.     Dans la perception (celle d’un objet, par exemple). Ces deux phénomènes s’expliquent de la façon suivante : l’objet exerce une action sur mes organes des sens (la peau, les oreilles, les yeux, le nez, etc.) et y introduit une modification qui est transmise par mes nerfs jusqu’à mon cerveau, qui influe en conséquence sur mon esprit, où cette modification devient une sensation, voire une perception d’objet. Là j’ai conscience que mon esprit subit une influence extérieur à lui : celle de mon corps ou de l’objet perçu.

3.     Dans le phénomène des passions, c’est ce dont je n’ai pas conscience justement : j’ai l’impression que le désir ne vient que de mon esprit, au même titre qu’une volonté. Or, dit Descartes, il s’agit là d’une illusion : le fait que mes désirs s’opposent à ma volonté me suggère l’idée du rôle déterminant du corps dans mes désirs. Cela est évident pour les désirs qui puisent leur origine dans des besoins biologiques (le manque de nourriture, par exemple, provoque le sentiment e la faim et le désir de manger).

-        En ce qui concerne les autres émotions, Descartes remarque que nous sommes parfois sujets à des joies ou des tristesses (des changements d’humeur) sans cause connue, lorsque aucune bonne ou mauvaise nouvelle ne peut venir expliquer notre humeur. Descartes y voit le signe de l’influence inaperçue du corps : lorsque les artères sont dilatées et que le sang circule bien, nous sommes euphoriques ; lorsque les artères sont resserrées et que le sang circule mal, nous sommes tristes sans savoir pourquoi. Une belle journée ensoleillée nous met de bonne humeur par l’effet qu’elle a sur notre corps et par le retentissement de cet effet sous forme de sentiment dans notre esprit. La biologie moderne (cf. Jean-Didier Vincent, in Biologie des passions) ne fait que suivre le principe d’explication cartésien, même si, dans le détail des explications chimiques ou physiologiques, les causes corporelles identifiées sont moins fantaisistes.

2)     L’exemple de la peur

-        La peur est une passion pour Descartes : une représentation (saisie comme une menace) déclenche spontanément un mouvement de peur, c’est-à-dire, par exemple, un geste de recul, de protection, ou une fuite, sans que la pensée n’ait à intervenir. C’est là un réflexe mécanique de survie. L’esprit est averti, mais se contente de subir et d’assister au réflexe de peur.

-        Nous expérimentons alors un conflit dans notre esprit. Par exemple, nous avons peur devant un lion ; une telle vision suscite deux sentiments opposés dans notre esprit : d’une part la peur et le désir de fuir ; d’autre part la volonté de faire face et de combattre. Ainsi la volonté de combattre provient-elle d’un jugement intellectuel (ne pas se déshonorer aux yeux des autres, mieux assurer sa propre survie de cette manière) ; la peur est due à l’influence de notre corps sur notre âme.

-        Pour bien comprendre cette influence, on peut évoquer également les actes réflexes, qui se font sans le concours de la conscience, qui montrent que notre corps n’est pas une chose passive, entièrement soumise aux ordres de la conscience. Le corps est, selon Descartes, un ensemble de mécanismes ; il est sans conteste la plus fabuleuse de toutes les machines. Par exemple, si je pose ma main sur une plaque brûlante, je vais la retirer promptement, avant même d’avoir pris conscience de ce qui se passe. Le corps comporte tout un ensemble de réponses à des situations qui sont programmées au niveau de notre cerveau, lequel analyse les données codées envoyées par le sens via des nerfs ; si ces données correspondent à des situations de danger urgent répertoriées, le cerveau organise une réponse musculaire adéquate, sans attendre les délibérations de la conscience.

-        Ainsi, devant une situation jugée dangereuse par le cerveau, ce dernier suscite en nous un sentiment de peur, alors même que notre raison nous dit que nous ne courons aucun danger réel (par exemple, devant un film d’épouvante, nous éprouvons de la peur, alors même que notre raison et notre volonté s’y opposent).

-        Descartes rabat donc les passions sur la simple mécanique physiologique : une réaction physique au milieu qui affecte l’âme. Les passions sont une manifestation de l’autonomie du corps. Elles ne sont pas mauvaises : elles sont. C’est là une donnée médicale. Si le comportement d’un passionné est irrationnel, c’est parce que les passions ne relèvent pas de la raison mais du corps. Il est, par contre, possible de décrire rationnellement les passions. Les passions deviennent un simple fait de nature.

C) LE DESIR ALIENE  (Etude de l’œuvre au programme n°1 : Ethique de Spinoza, troisième      Partie – Rubrique « oeuvres au programme)

1)     Le désir, essence de l’homme

-        A la suite de Descartes, projet d'une description des sentiments humains en tant que ceux-ci concernent l'ensemble des vivants. Dégagement de lois : la nature humaine suit des lois générales comme n'importe quelle chose de la nature. Caractère naturel de l'affectivité qui autorise un traitement scientifique : comprendre la nature de la vie affective pour en avoir le contrôle.

-        Le désir traverse l’expérience humaine et la constitue comme telle : l’homme est un être de désir, mieux il est l’essence de l’homme, et non la marque de sa misère ou de sa finitude. Spinoza affirme que “chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être”. Point d'être qui ne résiste à sa propre destruction. Point d’être qui ne soit puissance d’être, force, action, énergie. Le désir est l’effort de vivre ou la force d’exister, la tendance fondamentale à l’accroissement de sa puissance : non pas au sens de volonté de domination, mais au sens de l’affirmation de soi.  Effort dynamique pour exister encore et toujours.

-        Toute la question que pose Spinoza est de savoir comment les hommes peuvent connaître les lois de la nature et de la nature humaine, et ainsi conquérir sa liberté. Pour ce faire, il faut rechercher les causes qui nous déterminent à agir lorsque nous désirons quelque chose. Spinoza combat les idées de péché et de perversion. Il souhaite l'homme non pas coupable et soumis, mais heureux et libre.

-        Le désir produit ou des actions ou des passions. Il n'y a pas lieu de le combattre en tant que désir mais de le comprendre en tant qu'il est la source de la Joie et de la Tristesse. En effet, Le désir est toujours saisi ou comme joie ou comme tristesse, selon que la densité d'être est vécue comme puissance qui s'accroît ou comme puissance qui se réduit. La tâche que se fixe Spinoza est donc de comprendre pourquoi et comment le désir  peut être parfois la source des passions et de la tristesse et de rechercher s'il n'existe pas un " remède " aux passions qui ne soit pas une condamnation moralisatrice et superstitieuse.

2)     L’origine de la passion

-        Qu'est alors la passion ? Un affect passif, par distinction d'avec l'action. Nous sommes actifs et libres lorsque nous sommes la "cause adéquate" – autonome – des actes du désir; nous sommes passifs, soumis à la servitude des passions, lorsque nous ne sommes que la cause partielle et insuffisante de ces actes : la passivité est l'aliénation des actes qui ne dépendent pas de nous seuls mais d'une cause principale extérieure.

-        La servitude des passions n'est pas issue du désir en tant que tel, mais du manque de connaissance qui nous réduit à n'être que la cause partielle de nos actes. A l'origine de la formation d'une passion, il y a le rôle de l'imagination qui produit en nous des idées mutilées, confuses, des jugements erronés sur les choses et sur les biens. L'imagination est une perception sans objet réel; elle suscite dans l'esprit des idées fausses parce que partielles ou sans objet. A partir de là, naît une action qui ne dépend plus entièrement de nous, mais principalement d'une source extérieure non pensée ni maîtrisée.

-        Dès lors, l'imagination se fait l'auxiliaire erroné du désir : le désir est le créateur de la désirabilité des objets; l'imagination laisse croire que les biens, les qualités, les valeurs poursuivies dans l'objet appartiennent véritablement à cet objet. L'individu va croire qu'il existe, par exemple, réellement des fantômes, des démons, des biens objectifs, des idéaux (le pouvoir, la gloire, la fortune) dignes d'être poursuivis au risque parfois de sa santé.

3)     La joie, la tristesse et les passions dérivées

-        Le désir se saisit lui-même comme accroissement ou comme réduction de la puissance d'exister, comme joie ou comme tristesse. La vie du désir est le passage d'une perfection (une réalité effective, significative, notre être, notre puissance) à une perfection supérieure ou moindre et c'est ce passage qui est vécu comme joie ou comme tristesse.

-        La joie et la tristesse sont les deux passions fondamentales dont toutes les autres dérivent (amour, générosité, courage, espoir, crainte, envie, haine, etc.).

-        La joie est le sentiment de l’épanouissement que chacun de nous éprouve, lorsque sa puissance de vivre se trouve accrue par les changements qu’il subit : elle est passage d’une perfection moindre à une perfection supérieure.

-        La tristesse, au contraire, est cette dépression que nous éprouvons, lorsque notre puissance de vivre se trouve diminuée, lorsque les causes extérieures conditionnent un rétrécissement de notre être : elle est passage d’une perfection plus grande à une perfection moindre. La joie est le signe d’un succès de notre être et c’est pourquoi nous disons toujours “oui” à la joie; la tristesse est le signe d’un échec de notre être et c’est pourquoi nous disons toujours “non” à la tristesse. La joie est toujours bonne, alors que la tristesse est toujours mauvaise.

-        De la joie et de la tristesse dérivent l’amour et la haine. Il y a joie dans l’amour , tristesse dans la haine, ces deux passions étant liées à l’idée d’une cause extérieure.  Il y a amour lorsque nous nous efforçons de conserver et de rapprocher la cause de notre joie. Il y a haine lorsque nous nous efforçons de détruire la cause de notre tristesse. L’amour se manifeste ainsi dans la satisfaction qu’éprouve celui qui aime en présence de l’objet aimé. La haine se manifeste par l’effort de détruire ou d’éloigner l’objet de notre haine. L'amour est le fondement de tout bien et de tout mal, dans la mesure où c'est par l'amour que nous sommes reliés à des objets. L'amour et la haine désignent une certaine façon de se rapporter à un objet.

-        Spinoza procède à une véritable genèse des passions en dégageant des processus très complexes mettant en jeu le désir, l'imagination, le rapport à l'objet, selon quatre principes fondamentaux : la simultanéité, la ressemblance, l'ambivalence, l'imitation. En clair, les passions sont des modalités de l'amour et de la haine, engendrées par l'activité imaginaire, selon les principes de la ressemblance des objets, de l'inversion ou de l'imitation des affects, de l'ambivalence (les " fluctuations de l'âme ").

1.     Les fluctuations de l’âme : elles rendent compte de nos sympathies et de nos antipathies. Lorsque nous imaginons une chose semblable à celle que nous aimons ou haïssons, la première devient la cause de notre joie ou tristesse et nous l’aimerons ou la haïrons à son tour, sans que nous sachions pourquoi.

2.     Le transfert des sentiments : si nous imaginons qu’une chose, qui nous affecte ordinairement de tristesse, a une ressemblance avec une autre, qui nous procure de la joie, nous la haïrons et aimerons à la fois. Le même objet peut être cause de sentiments contraires (ambivalences de la nature humaine).

-        Ces passions peuvent fluctuer et donner naissance au regret, à la crainte, à l’espoir.

-        Le regret s’exprime lorsque le temps nous retire la chose aimée et lorsque notre pensée continue de s’attacher à l’image de la chose aimée, fantôme d’un passé mort à jamais. Notre esprit est ici tendu vers le passé et l’amour, qui est joie, se convertit en tristesse, signe de notre impuissance.

-        Les sentiments de crainte et d’espoir naissent lorsque la chose aimée n’est pas encore à notre disposition; notre être y aspire, mais nous ne sommes pas sûrs de l’avoir. Le doute s’empare de notre esprit, l’image de la chose aimée hante notre esprit, accompagnée d’un sentiment de crainte et d’espoir. Remarquons d’ailleurs que ces deux sentiments de crainte et d’espoir s’accompagnent et se combattent : l’espoir céderait la place à un sentiment de sécurité totale, s’il n’y avait plus aucune raison de craindre; la crainte deviendrait désespoir s’il n’y avait aucune lueur d’espoir.

4)     Conclusion : comprendre les passions

-        Au total, les passions ne sont pas des vices ou des péchés mais des événements intelligibles et compréhensibles; ce sont des imperfections, non pas d'un point de vue moral ou religieux, mais d'un point de vue existentiel. Les passions révèlent non pas notre culpabilité mais notre faiblesse et notre passivité, notre servitude et c'est à ce titre qu'il y a lieu de les combattre. Les passions s’expliquent par des causes naturelles, par la finitude de notre être lorsque celui-ci est inconscient de lui-même.

-        L'homme est alors comme un être concret, caractérisé essentiellement par sa vie affective et non par une intellectualité abstraite. Théorie de l'individu défini comme désir, tendance à persévérer dans l'existence, dans la joie et la poursuite de la joie. Individu qui n'est pas un moi fait de passions, surmonté par un sujet moral et raisonnable, comme c'est le cas chez Platon, Descartes, Kant. C'est un même désir qui se fait passion ou action selon qu'il met ou ne met pas en oeuvre son pouvoir de connaître. Il peut ainsi passer de la servitude, issue de l'ignorance et de l'imagination, à la liberté, issue, comme on le verra plus loi, de la connaissance et de la réflexion.

-        L'individu, comme désir, est l'origine de la définition des biens, le fondement des valeurs (aucune morale transcendante et autorité extérieure).

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